Ces amis que l’on aime tant détester


Il faut préciser tout de go qu’il ne serait être question, ici, d’un quelconque pamphlet d’anglophobie exacerbée. Le racisme anti-anglais ne passera donc pas par le Petit Solognot. Que nenni my friends!* La preuve, comme dirait Nadine Morano, qui a « une amie encore plus noire qu’une Arabe », il se trouve que plusieurs Britanniques figurent en bonne place dans ma liste d’amis Facebook. Mais pas Owen Farrell.
Les Anglais, depuis des temps immémoriaux – en fait celui où leur bout de terre s’est séparé du continent- on les aime et on les hait tout à la fois. Ils roulent à gauche juste pour pas faire comme tout le monde. Ils mangent du poisson pané enveloppé dans du papier journal. Ils boivent de la bière tiède (même si ça s’est un peu arrangé de ce côté-là!). Pour ne rien arranger, ils ont toujours une Reine et un prince consort, ou pas, alors qu’ils ont étêté plus de représentants de familles régnantes que toutes nos Républiques réunies. Côté gastronomie, ils mangent de la menthe à toutes les sauces : sur un gigot, sur du bœuf, associé au thé. Ils poussent parfois le vice jusqu’à agrémenter la menthe avec de … la menthe ! Ils sont les inventeurs de jeux dont ils sont les seuls à comprendre les règles, même après douze années d’études poussées. Enfin, pour en terminer avec cette déclinaison d’arguments irréfutables, tous autant de preuves de l’impossibilité d’entente, même cordiale, avec un Grand-Breton, les sujets de Sa Gracieuse Majesté ont la fâcheuse tendance à n’être fair-play que lorsqu’ils nous mettent une pâtée dans un sport quelconque. Surtout Owen Farrell !
De fait, les Anglais, on les embrasse. On les caillasse aussi. On les juge prétentieux, imbus de leur eux-même, comme une image inversée de notre nous-même. Depuis toujours l’antagonisme est latent. Pour faire bonne mesure, précisons pour les moins avertis des humains normaux, puisque issus de l’UE continetale, qu’il ne faut pas croire tout ce que l’on dit et écrit sur la gente féminine britannique. Non la population féminine de la grande île n’est pas essentiellement composée de rouquines assorties d’une dentition chevaline. Qu’on se le dise, les Anglaises n’ont pas vocation à ressembler à Margareth Tacher. Qu’on se le dise, leurs chevelures ne doivent pas être associées systématiquement à la celle de Kelly Reilly. Encore moins à celle d’Owen Farrell.
Heureusement, pour compenser tout ça il y a eu, un temps, les Beatles, les Monthy Python et d’autres encore. Maintenant c’est Boris Johnson, un frère de capillarité de Donald Trump, qui fait notre bonheur. Ce que Theresa May n’est pas parvenu à faire, Bojo ( surnom de Boris) est persuadé de le réussir. Il tient beaucoup à remplir le contrat. C’est normal direz-vous. Ses compatriotes ont voté en ce sens voilà déjà plusieurs années (2016). Partant du principe que la démocratie est reine, plus encore qu’Elizabeth II, l’égérie des plus mauvais coiffeurs de la perfide Albion veut absolument que l’affaire soit entendue pour la fin du mois d’Octobre … Têtu comme un Wiston Churchill et à la fois con comme une négociation de Neville Chamberlain ! Presque le portait d’Owen Farrell.
Selon un attentif observateur local, la situation politique serait même proche du chaos « Avec la suspension du Parlement, ça ressemble à l’Allemagne en 1933 et les possibilités sont dangereuses ». Il invite d’ailleurs à traverser la Manche pour se rendre compte des dégâts surtout que « L’Angleterre n’est pas cher en ce moment. Et vous pourriez nous apporter des légumes frais et des médicaments. Venez, venez … avant le déluge » Un sentiment ressenti de déliquescence. La faute à des politiciens professionnels qui n’ont désormais de visées que les leurs plutôt que celles de ceux qu’ils devraient représenter.
Une certitude, les Anglais n’ont pas fini de nous faire marrer et nous rendre tristes à la fois. Comme Owen Farrell en quelque sorte !

Fabrice Simoes