Châteauroux : Aux Tourneix le terrain de BMX est refait à neuf


C’est Florence Petipez qui a déclenché l’ouverture de la grille à partir du boîtier de commande quelques mètres en contrebas de la ligne de départ.

C’est Florence Petipez qui a déclenché l’ouverture de la grille à partir du boîtier de commande quelques mètres en contrebas de la ligne de départ.

Les pilotes de BMX n’étaient pas concernés par le circuit automobile. Le maire de Châteauroux est venu inaugurer, dans le calme, la ligne de départ.

Le camp des évangélistes était parfaitement calme dimanche matin aux Tourneix. Un groupe électrogène ronronnait, fournissant l’électricité à la trentaine de caravanes qui devraient avoir évacué le parking du circuit le 20 mai. Gil Avérous n’était attendu que la par les responsables du club de BMX Castelroussin pour la cérémonie d’inauguration de la grille de départ toute neuve du circuit. On aurait pu penser que l’ADEST, l’association qui s’oppose à la construction d’un circuit automobile permanent sur le site des Tourneix, vienne demander des explications au maire de Châteauroux, toujours propriétaire du terrain. Après la décision des commissaires enquêteurs de donner un avis défavorable au projet d’aménagement (voir Petit Berrichon du 5 mai). Gil Avérous, provocateur, avait déclaré que si le circuit ne pouvait sortir de terre, rien ne l’empêchait de céder le terrain à des nomades souhaitant se sédentariser. Autoriser dans la foulée les évangélistes à s’installer aux Tourneix faute de pouvoir livrer à temps l’aire de grand passage en cours d’aménagement à Grand Déols, confirmait qu’il ne s’agissait pas d’une provocation gratuite.
«Finalement, ils sont bien, là, et ce peut-être une solution en cas de saturation de l’aire de grand passage.» Le maire n’a pas de sympathie particulière pour les gens du voyage, il a d’ailleurs fait déverser plusieurs camions de terre à l’entrée de la prairie de Belle Isle pour éviter que les caravanes s’y installent au moment où la Foire Expo ouvre ses portes. Mais il est pragmatique et assez confiant dans l’issue possible du projet automobile.
On attend la décision du maire de Saint-Maur
Et le BMX au fait ? Pour cette 4e manche de la coupe du centre de la spécialité, 350 coureurs de toutes les catégories étaient au rendez-vous des six départements de la région, mais aussi du Limousin. Les compétitions démarrèrent vers onze heures, après que Florence Petitpez, vice présidente du conseil départemental, chargée plus particulièrement du sport, et Gil Avérous ont donné le départ aux pilotes du BC Castelroussin pour un tour inaugural du circuit. Le conseil régional a payé 40%, ville et département chacun 20%, le FNDS a également été sollicité et le club a ajouté les 1500 € qui manquaient. En fait cette superbe grille en aluminium à déclenchement électronique à partir du boitier de commande n’est qu’une partie du chantier mené à bien par les bénévoles du club. La maçonnerie de l’ensemble de la ligne de départ a été refaite à neuf tout comme la piste. Le B.C. Castelroussin n’a jamais été menacé par le circuit automobile et il se murmure que le terrain de motocross pourrait lui aussi rester sur le site.
«On attend la décision de François Jolivet, maire de Saint-Maur, explique Gil Avérous. Il peut tout à fait aller contre l’avis de la commission d’enquête et autoriser l’aménageur à construire son circuit. L’ADEST déposera un recours devant le tribunal administratif de Limoges, mais ce recours n’est pas suspensif. Le promoteur aura alors toute latitude pour commencer les travaux préparatoire et déposer un nouveau projet, moins contraignant, en  utilisant à 80% des véhicules électriques. Dans ce cas il n’y aura pas besoin d’une nouvelle enquête publique, et puis  dans la mesure où le projet est conforme à la loi sur l’eau, je ne pense pas qu’il pourra capoter. Dans deux ans les voitures pourraient bien tourner sur ce circuit.»
Cela dit, c’est bien François Jolivet, et non Gil Avérous qui prendra la décision d’autoriser ou non le projet d’aménagement. Il a jusqu’au 28 juin pour la faire connaître, après avoir consulté tous ses conseillers municipaux. François Jolivet ne s’est jamais exprimé publiquement sur le dossier, mais ceux qui le connaissent bien savent qu’il apprécie modérément tout ce qui a été installé sur le site sans la moindre demande de permis de construire.

Pierre Belsoeur