Châteauroux – Darc : stage international, festival et combat philosophique selon Eric Bellet


RENDEZ-VOUS La danse, la musique, les spectacles dans les communes concourent au but de l’association Darc, défendre l’éducation populaire. On peut parfaitement éduquer dans l’allégresse.

Pierre Belsœur

Amir, le nouveau phénomène de la chanson, programmé dans les plus grandes salles, sera à Châteauroux le 21 août (crédit photo : Yann Orhan)

Les palissades couvertes des affiches de différents spectacles fleurissent sur les lieux du stage festival. Les chapiteaux blancs s’élèvent à Belle Isle et place Voltaire. Eric Bellet a pris ses quartiers d‘été au milieu du bordel ambiant. Il jongle entre une interview à Europe1, l’accueil d’une stagiaire anonyme, trois coups de fil et quelques détails à régler avec le chef des monteurs de chapiteaux. « Le début du stage, pour moi, c’est une délivrance.»

Le patron de Darc sait qu’il tient en mains un édifice fragile dont l’équilibre repose sur la confiance des institutions, des partenaires privés, des spectateurs et des stagiaires.

« Le stage et le festival ont la même importance, mais des impératifs différents. Pour que la billetterie du festival soit satisfaisante il ne faut pas se rater dans la programmation. J’ai toujours en tête le concert d’Henri Salvador, voici une douzaine d’années sur lequel je comptais beaucoup et qui a été un bide. Remplir le stage obéit à d’autres impératifs. La tranche des 12-25 ans représente l’énorme majorité des stagiaires, les femmes à 80%. C’est parce que nous savons en tenir compte que le stage Darc fait le plein chaque année. Il faut rassurer les parents, assurer l’accueil des stagiaires, leur permettre d’évoluer en toute sécurité, leur offrir une palette d’ateliers. Ici on fait danser du débutant au semi pro qui va profiter de ces douze jours pour rencontrer des chorégraphes susceptibles de l’intégrer dans leur compagnie. Sans oublier les danseurs professionnels qui viennent s’éclater dans d’autres disciplines que la leur. Il faut donc également une équipe d’enseignants capables de s’adapter à leur public. Ils seront trente-trois, cette année pour enseigner vingt trois disciplines à raison de quatre niveaux par disciplines. Tous étaient déjà là l’an passé.»

« Darc, c’est comme une famille, confiait à la revue Bal Room, Larrio Ekson, ancienne étoile de l’Opéra de Paris qui n’enseigne nulle part, sauf au stage de Châteauroux. L’atmosphère est amicale, c’est un stage unique au monde! »

Des stagiaires qui viennent du monde entier puisque Internet a aboli les frontières. Le temps des candidatures papier est d’ailleurs terminé, toutes les inscriptions arrivent désormais par courrier informatique. L’âge moyen des stagiaires explique cette évolution.

40 000 connexions après la présentation du festival

Les réseaux sociaux sont également le principal canal de diffusion de l’information du stage festival. « Nous avons eu 40 000 connexions sur le site dans les quatre jours qui ont suivi l’annonce des huit concerts du festival. » Une déferlante qui permet de mesurer l’audience géographique du festival. D’autant mieux d’ailleurs que les réservations de places pour les concerts payants se font en ligne. »

Des réservations qui marchent très fort pour Amir et Dany Brillant. « Pour Amir, je sais déjà que les fans viendront de très loin pour l’applaudir le 21 août. » Pour  Jean Guidoni aussi les fans sont prêts à faire des kilomètres. Ils auraient tort d’hésiter puisque après avoir savouré les textes de ses « Légendes urbaines » ils auront droit au flamenco revisité par Anton Perez et David Sanchez à la tête du ballet de Madrid.

Dany Brillant, le crooner qui réunit toutes les générations, le 16 août (SD)

Amir, Dany Brillant ou Dadju parviennent, sur leur seul nom à remplir la place Voltaire. Gauvain Sers, régional de l’étape fera converger les Marchois vers Châteauroux le 17 août, mais dans chaque programmation d’Eric Bellet il y a au moins une pépite à découvrir. Cette année c’est la soirée Dakh Daughters – Daara J Family. « Là on ne parle pas de première partie et de spectacle principal. Entre un concert punk construit comme un poème des sept Ukrainiennes et le hip-hop des Soudanais c’est un hymne à la liberté… et au talent. »

Trente-sept ans plus tard Eric n’a toujours pas perdu son enthousiasme de programmateur. C’est peut-être ça aussi qui fait durer le festival.


zoom ▶ DARC AU PAYS, Darc dans les quartiers, la musique à domicile

Si tu ne vas pas à la musique, la musique ira à toi. Le proverbe peut très bien s’adapter au festival Darc puisque c’est exactement l’idée de ces deux satellites, fruits de deux partenaraits différents.

Darc au Pays fête cette année son vingtième anniversaire. Partenaire du festival, le Département souhaitait faire profiter un peu plus les habitants de l’Indre de cet événement estival. A chacun des spectacles de la place Voltaire correspond donc une animation quelque part dans l’Indre. Quatre groupes seront les ambassadeurs de Darc au cours de ces huit soirées. Huit vrais concerts puisque chaque saison un des quatre groupes a le droit de revenir l’année suivant pour une première partie place Voltaire. C’était le cas de Bo Weavil qui s’était produit à Eguzon et Vendoeuvres l’année dernière et que l’on retrouve le 19 place Voltaire, en première partie d’Hollysiz.

Darc apporte la logistique, les musiciens, de quoi assurer la promotion de la soirée. Aux communes ensuite d’habiller ou non le concert. Darc au Pays se limite de moins en moins à un concert gratuit  et dans la plupart des huit communes retenues devient la fête de l’été. Des choses se préparent à Palluau et Saint Maur. Pouligny-Notre-Dame et Chaillac qui ont déjà une vie estivale autour de leurs plans d’eau savent animer leur commune . A Diou, Lignac, Lurais et Vicq-Exemple on fera aussi en sorte que cette soirée reste dans les mémoires.

Darc dans les Quartiers, est également le fruit d’un partenarait, avec OPAC de l’Indre cette fois. Là encore l’office HLM souhaitait que le festival soit ressenti à l’intérieur des quartiers.  Cette année le Festival retrouve Beaulieu après des détours par Saint-Jacques et Touvent et ce n’est pas par hasard si le concert de «Sans Queue ni Tête» aura lieu place Touraine, sur l’emplacement d’un immeuble qui vient d’être démoli.

Un troisième partenariat, avec les bars de la place Monestier cette fois, Before Darc, permet d’attendre en musique et en pas de Salsa, les concerts du soir.

P.B.


Passion Coco fera guincher Lurais le 8 et Pouligny-Notre-Dame le 9 août (crédit photo : Arnault Montfort)

 

AU PROGRAMME :

Le festival

14 août : Adrienne Pauly 20h45 – Hollie Cook  22h30 Gratuit

15 août : Maxime Manot’ 20h45 – Dadju 22h30 36€

16 août : Trois Cafés Gourmands 20h45 – Dany Brillant 22h30 25€

17 août : Vanupié 20h45 – Gauvain Sers 22h30 Gratuit

18 août : Dakh Daughters 20h45 – Daara J Family 22h30 Gratuit

19 août : Bo Weavil 20h45 – Hollysiz 22h30 Gratuit

20 août : Jean Guidoni 20h45 – Nuevo Ballet de Madrid 22h30 15€

21 août : Alice Animal 20h45 – Amir 22h30 33€

24 août : Spectacle Final 16 €

Tous les concerts ont lieu place Voltaire à Châteauroux.

Les Dakh Daughters, spectacle complet de musique et de mise en scène, le 18 août. (crédit photo : Maxim Dondyuk)

 

Darc au Pays

Carine Achard, piano voix, percussions, guitare :

16 août à Palluau – 17 août à Saint-Maur

Passion Coco, musique dansante venue du Pérou :

18 août Lurais – 19 août  Pouligny-Notre-Dame

Faut qu’ça guinche, Six Grenoblois allumés :

20 août Chaillac – 21 août Vicq Exemplet

Et à chaque étape la fanfare Wilson 5  fanfare de rue avec percussions à roulette, banjo, saxo, trompette et soubassophone donnera le coup d’envoi de la soirée à 18h30. C’est gratuit

Darc dans les quartiers

22 août : place de Touraine (quartier Beaulieu) – Sans Queue ni Tête. 18h30. Gratuit