Chaumont, ouverture de la saison d’art


En attendant l’ouverture du Festival international des jardins le 20 avril, Chaumont vient d’inaugurer sa saison d’art contemporain. 13 nouveaux artistes sont au rendez-vous de cette 9e édition qui célèbre le lien entre art, nature et patrimoine.

Depuis le 1er avril, les nouvelles expositions et installations de 13 artistes internationaux sont visibles à Chaumont-sur-Loire dans le cadre de la 9e saison d’art contemporain. Comme chaque année, le Domaine célèbre le lien entre art, nature et patrimoine.

Tout d’abord, Sheila Hicks, cette Américaine, installée de longue date en France, a porté à son sommet l’art de la tapisserie contemporaine donnant aux créations textiles un statut d’œuvre plastique. L’artiste répand de somptueuses couleurs dans une monumentale installation sur les murs de la Galerie du Fenil. Invitée de la Biennale de Venise en 2017 et du Centre Pompidou en 2018, Sheila Hicks se pose à Chaumont dans le cadre d’une commande financée par la région Centre-Val de Loire.

Autre événement marquant, l’exposition de Sam Szafran, peintre rare et inclassable dont la passion pour la nature et le végétal est à l’origine de 800 aquarelles et 1 200 pastels d’une exceptionnelle puissance poétique. Avec ses jungles inextricables de plantes ornementales originaires des pays tropicaux, ses cascades hallucinantes de feuilles finement ciselées de monsteras, Sam Szafran réinvente la nature, concentrée en des jardins suspendus extraordinaires.

Ce sont ses feuillages et ses arborescences fantastiques qui seront montrés à Chaumont à l’occasion d’une exposition qui rassemble nombre des chefs-d’œuvre de l’artiste provenant de collections privées.

Les gabarres de Loire inspirent El Anatsui

2017 verra également le retour du grand artiste El Anatsui. Connu pour ses sculptures en bois et ses assemblages complexes de matériaux recyclés, le Ghanéen avait été invité à intervenir en 2015 dans la Galerie du Fenil et y a conçu une œuvre exceptionnelle « XIXe » présentée jusqu’en février 2017. En 2016, c’est dans le parc Historique qu’il a réalisé « Ugwu » dans l’esprit des sculptures de bois qu’il aime à concevoir. Cette fois-ci, il puise son inspiration dans le proche environnement du Domaine, s’inspire des gabarres de Loire, traditionnels bateaux à fond plat qu’il a utilisé pour créer une nouvelle œuvre liée au Pédiluve de la Cour de la Ferme.

Dans un tout autre registre, c’est une extraordinaire installation de fleurs de quartz translucides que Stéphane Guiran a conçue pour le Manège des Écuries. « Avec Le Nid des murmures, j’ai imaginé un nid fait de géodes glanées dans l’Atlas marocain. Fleurs de pierres cueillies par la main de l’homme » explique l’artiste Varois.

Sara Favriau pose, quant à elle, ses cabanes arachnéennes et ses colonnes sculptées dans la Grange aux Abeilles, tandis que Marie Denis et Karine Bonneval sèmeront leurs délicates fleurs de sucre, herbiers et autres « patiences » précieuses dans les appartements privés du Château et dans l’Asinerie.

L’artiste suisse Andrea Wolfensberger prend possession de la Galerie Haute de l’Asinerie avec ses sculptures de carton, tandis que la Parisienne Mâkhi Xenakis expose de délicates corolles dans la galerie de la Cour des Jardiniers.

Flower Power et l’outil numérique

Enfin, en accord avec le thème 2017 du Festival international des Jardins, lié au « pouvoir des fleurs », deux créateurs, virtuoses de l’outil numérique, présentent des univers fantastiques. Après « Sur-Natures » et « Fractal Flowers », Miguel Chevallier revient à Chaumont et installe « Trans-Natures », une nouvelle génération de plantes et de fleurs artificielles démesurées.

Le visiteur est immergé dans un espace virtuel et multi sensoriel numérique à l’intérieur d’un dôme où est projetée sur les parois à 360°, l’installation vidéo « Trans-Natures ».

Davide Quayola, reconnu pour ses installations vidéo énigmatiques nous livre de fascinants « jardins d’été ». Il nous plonge, grâce au numérique, dans un fascinant univers « impressionniste » issu de sa résidence à Chaumont-sur-Loire en août 2016, qui lui a permis de filmer et d’enregistrer la magie des massifs de dahlias, de sauges et de delphiniums.

Quant à l’artiste britannique Rebecca Louise Law, elle épand, sous l’auvent des Écuries, des milliers de fleurs naturelles, qui s’ajouteront aux fleurs de verre ou de sucre et aux fleurs virtuelles de l’année 2017, donnant ainsi un parfum d’Eden à cette nouvelle saison d’art.

ARP

Saison d’Art 2017
Expositions et installations d’art contemporain
Domaine de Chaumont-sur-Loire. Avril à novembre
Billet Domaine de 6 € à 18 €
Festival des jardins de 5 € à 15 €
Château de 4 € à 12 €

www.domaine-chaumont.fr