Les cheminots vierzonnais n’oublient pas : hommage à Pierre Semard


Minute de silence en hommage à Pierre Semard fusille par les Allemands en 1942.

Le 7 mars, il est convenu de rendre hommage à l’un des leurs, résistant torturé par la gestapo et exécuté par les Allemands en 1942. Pour les cheminots communistes c’est toujours un moment particulier.
Michel Servolle, responsable de la section des cheminots de Vierzon du Parti Communiste Français le rappelait dans son discours près de la plaque commémorative en gare de Vierzon : « Le chemin de fer a été, est et doit rester un élément structurant du pays. En cela, Pierre Semard était moderne pour l’époque. Comme lui, nous devons rassembler dans la diversité autour d’un seul but : développer le rail, lui redonner vie dans tous les territoires dans le cadre d’un grand service national des transports… ». Anne Sophie Ligonie représentante CGT cheminots de Vierzon était sur la même longueur d’ondes bien évidemment martelant « cette volonté et engagement qu’avait Pierre Semard pour défendre ses idées et impulser des batailles revendicatives qui sont toujours d’actualité. Ses idées avant-gardistes étaient guidées par des valeurs profondément humaines et par une appréciation très fine du contexte. Souvent, comme militant, lorsque nous nous plongeons dans l’histoire et la vie des camarades durant cette période sombre, une question nous vient à l’esprit : qu’aurions nous fait à leur place ? Nous n’aurons jamais bien évidemment de réponse mais elle en induit une autre qui elle, est très intéressante : que feraient-ils à notre place dans la période que nous traversons ? Assurément, ce combat syndical mené par des hommes comme Pierre Semard doit impérativement se poursuivre ». C’était bien de combat dont il était question à cette commémoration, celui d’un homme qui est allé au bout de ses convictions, de ses principes d’actions collectives et adaptées pour le pays. Alors, ses héritiers luttent pour « se souvenir de ce combattant, militant syndical et politique qui nous a fait l’honneur d’être le premier dirigeant de notre fédération… ». Ils n’étaient qu’une trentaine à s’être déplacés en gare de Vierzon pour honorer cette mémoire mais il est clair que derrière eux, il y a une véritable cohorte de syndiqués ou non mais animés tous de cette volonté indéfectible de lutter pour une reconnaissance juste et humaine du statut de cheminot. Au moment où la météo politique annonce des jours de tempête dans les rapports salariés, entreprise et gouvernement, on pouvait ressentir cette détermination à ne pas laisser ceux qui gouvernent le pays, mettre en place « le dogme du privé comme modèle vertueux… ». Est-ce la pente savonnée de la fin d’un service public qui faisait pourtant histoire en France ? La bataille du rail semble prendre une autre tournure et attention à la poudrière car, comme le répétait Michel Servolle, faisant référence au dicton populaire : « Quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup… ». Gerbes et recueillement, les cheminots vierzonnais ont démontré qu’ils n’oublieront pas l’un des leurs et que lutter n’est pas un vain mot.
Jacques Feuillet