Cinq vidéos et 24 000 euros, « nota bene »…


Benjamin Nrillaud, "Nota Béne"

Benjamin Nrillaud, « Nota Béne »

Le département de Loir-et-Cher a choisi de s’associer à un Youtubeur star pour attirer les touristes, notamment les plus jeunes. Jusqu’au 14 juin, de courts clips à la trame historique vont ainsi inonder la Toile.

Tout est parti d’une idée « rigolote » du conseiller départemental, Louis de Redon, et l’amusant est devenu chose sérieuse. Ce mois de juin, en ligne, sur la chaîne Youtube baptisée «Nota Bene », s’égrènent les atouts de notre territoire. Cinq vidéos au total (avec de petites blagues par-ci par-là par l’équipe de tournage, à vous de juger) concernant les villes de Romorantin et Vendôme, ainsi que les châteaux de Talcy, du Moulin à Lassay-sur-Croisne et de Villesavin à Tour-en-Sologne. L’opportunité de promouvoir des sites peut-être moins connus du public, contrairement à Chambord ou au zoo-parc de Beauval. Pour cette nouvelle opération de communication (on se souviendra de la campagne d’affichage du Val de Loire à Paris), visant cette fois une cible jeune (18-35 ans), le Conseil départemental a déboursé la bagatelle de 9 000 €, accompagnée par l’Agence départementale du tourisme (ADT) qui a déposé, elle, la modique somme de
15 000 € du côté de la caméra du geek tourangeau au regard bleu azur, Benjamin Brillaud, alias « Nota Bene », qui affiche pas moins de 710 000 abonnés sur Youtube, 750 000 sur Facebook. Des chiffres qui ont  mis des étoiles plein les yeux de Nicolas Perruchot, président du département. « Le nombre de ses abonnés est énorme ! En espérant que le récit virtuel invite les gens à passer vers le réel des visites ! » confie-t-il. En attendant l’affluence, Benjamin Brillaud, qui soufflera bientôt ses 30 bougies, a présenté l’un de ses clips historiques jeudi 7 juin à une classe de 5e du collège Léonard de Vinci à Romorantin. Il a expliqué son parcours (bac dans l’électronique, six mois de fac d’histoire, emploi dans l’audiovisuel avant de cartonner sur Youtube en 2014) et a conseillé les collégiens de ne pas lâcher leurs études. « Vous pouvez vous faire plaisir mais il faut prendre du recul. Il faut vous posez des questions quand vous regardiez une vidéo, ne pas tout prendre pour argent comptant. Ma chaîne a explosé dès le début mais en France, il n’existe que 2 Youtubeurs qui vivent de cela. C’est du boulot.» Et il n’en manque pas : « Nota Bene » va sortir une BD, a réalisé une série « History’s Creed » sur Arte, écrit dans les colonnes de la revue Historia, et s’apprête à travailler avec la Somme, après des prestations pour le Berry, l’Ain, le Louvre ou encore la forteresse de Montbazon, dans l’Indre-et-Loire. Il connaît bien l’efficacité de ce type de produits postés en ligne. « Les effets se feront sentir sur le long terme. Les gens sont fiers de voir leur département à l’écran. » Les vues le prouvent (plus de 95 000 pour le château du Moulin en 48 heures par exemple) et puis c’est bien connu, on ignore souvent ce qui se trouve près de chez soi. Avec ces cinq vidéos, plus d’excuse qui vaille.

É. Rencien