Comme des bêtes de Violaine Bérot- par Marieke Aucante

Embarquez-vous pour un pays très lointain, l’Ariège, une région de France dont les mœurs des habitants dérangent ou fascinent. Un touriste qui ne comprend rien à la vie dans les montagnes fait éclater l’affaire : il a vu une petite fille nue près d’une grotte habitée par « l’Ours », le fils de Mariette. S’il vit comme un sauvage, ce colosse muet n’en est pas moins tendre et il possède un don pour soigner les animaux des paysans voisins.

Chaque chapitre est tantôt une déposition à charge, tantôt une reconnaissance envers « l’Ours » emprisonné dans son mutisme, il émet seulement des grognements. Un voisin, le facteur, un randonneur… s’expriment dans leur langage pour parler de cet homme différent, soupçonné d’avoir volé l’enfant. Le dernier chapitre est le cri d’une maman, Mariette : « Rendez-moi , mon petit s’il vous plait. » Où l’on comprend que son fils n’a jamais fait de mal à personne.

Autrefois les fées cachaient les bébés volés dans les grottes, c’est une histoire que l’on sait dans la vallée. L’auteur fait parler les fées, tout au long de son livre, mêlant avec brio le conte et la vie réelle.

Nous les fées
des bébés
ne savons rien faire
sinon
dans nos bras
les bercer.


Avec cette note d’imaginaire, le texte court de Violaine Bérot est fort et se lit d’un trait. « Comme des bêtes » (qui sont vraiment les bêtes ?) interroge sur les dérapages de notre société normalisée devant une montagne qui trouve toute seule son harmonie, jusqu’à ce qu’un inconnu s’en mêle.

Comme des bêtes. Violaine Bérot Buchet Chastel
14 euros – disponible chez votre libraire

Marieke Aucante