Contres : Antoine Lelarge dans le fauteuil du nouveau maire


Le maire délégué pressenti a bien été désigné premier magistrat lors d’un conseil municipal exceptionnel le 4 mai, suite à la démission de Jean-Luc Brault après 27 ans d’exercice.
Il y avait beaucoup de monde dans le public cette fois mais guère de suspense le 4 mai dans la salle des fêtes de Contres, car une semaine avant, après l’annonce de la partance volontaire de l’édile Brault (Cf. notre édition du 3 mai, ndrl), le patronyme d’Antoine Lelarge circulait déjà comme successeur tout trouvé. Aussi parce qu’il y avait peu ou pas de candidats en face, même s’il circulait le bruit qu’Éric Martellière, maire délégué de la commune de Fougères-sur-Bièvre et adjoint de la commune nouvelle – Contres fait partie de la commune nouvelle Le Controis-en-Sologne qui regroupe 5 communes au total dont Fougères (avec Feings, Thenay, Ouchamps) – , irait. Finalement, seul Michel Quenioux, ici dans l’opposition, a postulé, recueillant 5 voix sur 32 bulletins, face à 24 pour Antoine Lelarge (2 nuls et 1 blanc comptabilisés). Ce dernier a donc revêtu l’écharpe tricolore, succédant à Jean-Luc Brault, le maire historique de Contres, en place depuis juin 1995, qui a cédé son poste plus tôt que prévu pour des motifs personnels et de déceptions amicales (du côté de Noyers-sur-Cher : Philippe Sartori figure dans ces désappointements, d’après lui…). Tel un tour de passe-passe, l’élu Brault – 72 ans selon lui aussi mais pas tout à fait, il est né en octobre 1950 – ne s’éloignera pas totalement immédiatement. D’abord, il garde la présidence de la communauté de communes du Val de Cher Controis. Ensuite, alors qu’il affirmait devenir conseiller municipal, il reste un peu plus que ça puisqu’il a candidaté au siège laissé vacant par Antoine Lelarge, celui de maire délégué de la commune de Contres. Et il a été élu avec 27 voix (5 pour Joël Poidevin, dans l’opposition) !

Au milieu d’hommes, une femme
Difficile de tirer un trait trop rapidement, après près de trois décennies passées à la tête de l’assemblée. « Ma charge de travail va être importante mais je ne suis pas inquiet parce que Jean-Luc qui tient parole m’a dit que je pourrai compter sur lui, “ a déclaré le nouveau maire Lelarge qui n’est pas totalement en terre inconnue puisqu’il affiche un passé d’adjoint. “Un simple switch. Tout ça pour ça. Certaines personnes plus connues auraient eu plus de charisme,” ont commenté Hervé Baron et Magali Léonard, autres membres de l’opposition, reconnaissant toutefois. « Le renouvellement, ça peut avoir du bon. Nous espérons plus de transparence, que ce soit plus serein et constructif.” Comme en écho, Jean-Luc Brault, qui quitte sans trop quitter, qui ce soir-là n’était pas sans cesse interrompu par des coups de fil, a promis. “J’entends déjà ceux qui vont dire, ah bah en fait, il est encore là, et il va aller en plus aux législatives en juin. Mais non je ne tenterai pas une deuxième fois, j’ai déjà été courageux la première fois d’y aller face à (Guillaume) Peltier (ex-LR, néo-Reconquête). Quant à la mairie, je resterai à ma place. Si besoin, je donnerai un coup de main.J’ai parfois été un peu con. Antoine sera un homme de dialogue, plus que moi. Un homme sympathique, plus que moi. Moi, j’ai fait ça avec passion. Je vous souhaite une bonne fin de mandat dans la sérénité.” Pour parfaire ces cartes redistribuées, Élodie Péan, par ailleurs conseillère départementale, a été consacrée première adjointe de Contres (*). Et là réside assurément un premier vrai changement : une chance donnée à une élue. Une femme aux responsabilités !
Émilie Rencien
(*) Les autres huit adjoints sont Éric Martellière, Delphine Bardoux, Dany Moreau, Séverine Audiane, Thierry Baumer, Christiane Le Pabic, Michel Chasset, Anne-laure Poullain.

 

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Tchin ? Santé…
Ce même 4 mai, alors que certains applaudissaient une élection, une information moins enjouée tombait sur Facebook : “Le bâtiment des médecins du Pôle Santé Val de Cher de Selles-sur-Cher fermera ses portes le 31 mai, faute de solution trouvée pour y pérenniser l’activité médicale.” Soit 4 000 patients sur le carreau dans une zone désertique médicalement. Ce pôle santé a ouvert en 2012 sans subvention publique. Ancien candidat aux municipales 2020 à Selles-sur-Cher, le Dr Jean-Paul Pinon, qui y exerçait, parti depuis dans le Lubéron, livre sa version : “Arrivé à 65 ans, j’ai pu motiver un jeune, le Dr Boisselier, pour prendre ma suite à Selles.” Quant au Dr Chick, 63 ans, elle part à Saint-Aignan. Il poursuit. “Le 18 mars, j’ai rencontré le président de la Communauté de communes du Val de Cher Controis (CCVDC) Jean-Luc Brault, tout était prêt. Brutalement, mi-avril, le dialogue,engagé depuis plus de 6 mois, s’est rompu unilatéralement, divers prétextes fallacieux ont été mis en évidence pour motiver un refus de transaction. Pourquoi ce gâchis ?” Le rachat négocié s’élevait selon ce médecin à 300 000 €. Rappelons au passage qu’est nourri un projet de centre médical en centre-ville pour 2023 sous l’impulsion de la maire, Stella Cocheton, vice-présidente de la CCVDC. M. Pinon remarque. “Ce dernier trouve pleinement sa justification dans les hameaux sud, mais les délais nécessaires à sa construction et la fréquentation du pôle santé au nord montrent bien qu’il ne s’agissait pas de concurrence mais de complémentarité.” Jean-Luc Brault ne confirme pas de promesse ferme, avance “une hypothèse qui était étudiée”. Visiblement sans succès. Cela rappelle tout de même un peu le départ du centre de radiologie de Selles pour Noyers-sur-Cher; un affrontement Jean-Luc Brault / Philippe Sartori face au maire sellois de l’époque, Francis Monchet. Des relents politisés tenaces en vallée du Cher… Ou de simples incompréhensions?
É.R.