Covid-19 : inquiétudes à Salbris, ARS et État rassurants


Face à plusieurs questions de lecteurs stressés sur un cas supposé dans leur commune, en l’occurrence Salbris, nous avons contacté samedi 20 mars les voix officielles, à savoir la préfecture de Loir-et-Cher puis la sous-préfecture de Romorantin, ainsi que l’Agence régionale de santé, afin de démêler le vrai du faux et de couper court à d’éventuelles fake news, pour vous apporter une information claire et vérifiée en période de coronavirus. Questions, réponses.

Il y a eu cette fausse info sur l’Institut Pasteur responsable, il y a eu cette fausse rumeur d’un nouveau discours télévisé du Président Macron ce weekend… Au fil de l’eau, pas toujours aisé de s’y retrouver mais la presse demeure dans son rôle d’information, décortique, actualise et fait le tri. Localement, les mêmes lancements d’alerte parfois  saupoudrés de vraies fausses infos qui affolent chacun pour rien, dans une situation atypique exacerbant déjà bien assez les émotions. Alors, autant s’avérer de la véracité avant de publier : 28 cas ont été confirmés dimanche 22 mars en Loir-et-Cher puis 5 de plus, soit au total, 33 cas lundi 23 mars. Une commune aura attisé les crispations ce jour précis, à constater l’agitation et l’interrogation qui nous est parvenue. Qu’en est-il de la commune de Salbris concernant le Covid-19 ? Plusieurs cas, au moins deux, y seraient confirmés. Ce qui aura surtout attisé et cristallisé la rumeur, c’est que l’un des cas aurait participé à une réunion politique où il y avait 400 personnes… D’ailleurs, pour l’un d’eux, la sous-préfète de Romorantin, Catherine Fourcherot, jointe samedi 21 mars par téléphone (les médias respectent eux aussi les consignes), a commenté ainsi : “on ne sait pas si c’était le fait d’une réunion publique quelques jours avant le premier tour du scrutin des municipales du 15 mars. On ne sait pas si la personne était contagieuse à ce moment-là, si les consignes ont été respectées, quand le contact de contamination a eu lieu, etc. De toute façon, il est impossible de remonter toute la chaîne. Les symptômes se sont-ils développés 10 jours après ? Encore une fois, nous ne savons pas avec certitude l’enchaînement exact.” Il nous est pour ces raisons difficile de communiquer précisément sur des cas individuels.  Et cela s’entend aisément. Certains individus sont en effet porteurs sains, d’autres asymptomatiques… Pas d’anxiété excessive par conséquent, les habitant(e)s de Salbris peuvent (presque) dormir sereinement. L’ARS, contactée par nos soins, confirme pour son part “ne pas communiquer sur des cas individuels” en informant que “pour chaque cas détecté, les mesures de confinement et de protection de l’entourage de la personne sont mises en œuvre.”

Un effort collectif répété demandé

La sous-préfète de Romorantin en profite en tout cas pour rappeler, et on ne le serinera jamais assez, la bonne attitude à observer pendant cette période inédite, nous privant exceptionnellement et temporairement de quelques libertés. “D’abord, cela ne sert à rien de stocker des courses (pâtes, papier toilette, etc.) à l’excès, certains supermarchés vont rationner si les comportements persistent. Au moindre signe de toux, fièvre et gêne respiratoire, il faut adopter les réflexes, c’est-à-dire ne pas aller à l’hôpital, rester à domicile et appeler son médecin traitant; si cela s’aggrave, composez le 15. Nous savons également désormais que la perte d’odorat est un indicateur symptomatique  supplémentaire. Il faut évidemment respecter les consignes de confinement,il y a beaucoup de contrôles et les gens finissent par comprendre. Ce n’est pas parce que notre département est encore préservé qu’il ne faut pas se conformer aux règles qui sont limpides. Chacun d’entre nous doit faire un effort pour une sortie de crise plus rapide. Il ne s’agit pas d’une sanction, cette décision n’est pas prise pour le plaisir d’enfermer les Français. Il convient de ne pas prendre le sujet avec légèreté mais bien avec sérieux.”  Les chiffres égrénés au quotidien, dans le monde entier désarmé, ne laissent pas planer de doute possible sur la menace invisible mais meurtrière, qui est elle, confirmée.

Émilie Rencien

Informations, recommandations et mesures sanitaires sur http://www.loir-et-cher.gouv.fr/

Cellule d’information au public de la préfecture de Loir-et-Cher : 02 54 81 56 65.

Numéro vert national : 0800 130 000.