Département : Paquet d’amendements (re)jetés au milieu d’un budget


Seize pour versus quatorze contre. La dernière session du Conseil départemental à Blois s’est déroulée sous un rythme chiffré qui demeure entre majorité et opposition depuis l’élection de Philippe Gouet en juillet à la tête de l’assemblée. Toutefois à une différence près sans doute : à gauche, le conseiller d’opposition Benjamin Vételé se sent moins seul.
Ce qu’il faut retenir en cette nouvelle année 2022 qui s’ouvre de la séance du Conseil départemental consacrée le 13 décembre 2021 en partie à son budget la projetant dans l’avenir ? Le conseiller d’opposition blésoise Benjamin Vételé et son binôme, Hanan El Adraoui (union des gauches / Génération.s; canton Blois 1), avaient mis le paquet pour infléchir le panier. Soit pas moins de 7 amendements présentés : fourniture scolaire, création du RSJ (revenu de solidarité jeunesse), nouveau collège, droit aux vacances, suppression de la subvention de la nouvelle agence et du hangar du Breuil, synthèse budgétaire. M. Vételé indique : “Des routes, des routes, des routes. L’impression qu’il y a peu d’idées mais beaucoup d’enrobé. Nous constatons qu’aujourd’hui, notre département est en pilotage automatique et le budget qui nous a été présenté en est la triste illustration. Dans cet esprit, nous avons donc fait des propositions concrètes et chiffrées, guidées par un objectif : la priorité à la jeunesse !” L’important est évidemment de participer, le score est maigre mais l’honneur s’avère sauf : un des amendements du duo précité sont passés, s’agissant du développement de l’aide aux vacances comme moyen d’émancipation et de développement collectif. Entre deux, une passe d’armes n’a pas manqué : Benjamin Vételé a bousculé l’ancien leader du groupe de l’exécutif UPLCi (Union pour le Loir-et-Cher et indépendants), l’ex-LR devenu porte parole de Zemmour, Guillaume Peltier, conseiller départemental du canton de Chambord ex-FN, l’accusant de son penchant pour l’extrême-droite. Ce dernier, d’abord mutique, ne souhaitant pas réaliser de commentaire, a harangué la liberté d’expression et a asséné en retour un cinglant “moi je ne suis pas soutenu par LFI et l’extrême gauche.“ Un partout, et Benjamin Vételé, ne rétorquant pas, a clôturé le débat en interrogeant, lui qui régulièrement auparavant votait soit contre, soit s’abstenait. “ L’année dernière, j’avais été le seul élu à voter contre le budget, cette année nous sommes 14, rendez-vous l’année prochaine ? Il reste à espérer que l’exécutif prenne la mesure de la volonté de la nouvelle assemblée d’avancer de manière offensive.” De son côté de la majorité, le président Gouet (UDi) a affirmé sans sourciller. “416 millions d’euros au service du territoire. Ce budget est dynamique et offensif. Merci à ces élus qui souhaitent vraiment qu’on avance.” Et autant de dialogues de sourds ?
É. Rencien