Graçay
Depuis des années l’église Notre Dame de Graçay est la cible d’inquiétudes quant à sa dégradation qui aujourd’hui, a nécessité la mise en place d’un périmètre de sécurité suite aux chutes répétées de pierres notamment sur le parvis. Jean Pierre Deloince, premier adjoint chargé de l’urbanisme, nous a reçu pour faire le point au nom de la municipalité qui, selon la loi de 1905, doit assurer l’entretien et la rénovation des lieux de cultes antérieurs à cette date. En 2013, la municipalité recevait des attaques sur sa « passivité et la non planification d’un projet global d’entretien et de restauration… ». Certains même en ont fait un cheval de bataille politique contre le maire et d’autres plus avisés, ont simplement voulu convaincre les élus actuels de l’intérêt architectural de l’édifice afin d’entreprendre cette sauvegarde. Ils remettaient les « pendules à l’heure » quant aux diverses responsabilités municipales successives. Jean Pierre Deloince avec objectivité et responsabilité, nous signalait que déjà en 2000, il y avait eu des purges dans les pierres et que les conclusions de 2014 sur le diagnostic des travaux avaient conduit la municipalité à prendre un arrêté de fermeture de l’église suite aux chutes de pierres sur le parvis de la façade. Conjointement, et immédiatement un périmètre de sécurité provisoire a été mis en place. Une grue de 61m a été sollicitée avec une nacelle et c’est environ deux tonnes de pierres, éléments sans maintien, pinacles, ornements qui ont été descendus. Les observations des dégradations observées du sol ont été confirmées grâce à cette nacelle et l’arc boutant sud ouest est fissuré, un clocheton pourrait même se désolidariser de son piétement. « Nous avons donc décidé de rendre définitif ce périmètre de sécurité et de condamner l’entrée par la façade principale. Nous avons ouvert une entrée de chapelle sur le côté sud. Cette nouvelle configuration limite à cent, le nombre de personnes pouvant se trouver à l’intérieur de l’église suivant l’art CO38 du règlement de sécurité incendie ». Des travaux de remise à niveau de pavés sur l’entrée de la chapelle sud qui sera désormais l’unique entrée, ont été réalisés. Bien évidemment la commune surveille avec grande attention l’édifice et une deuxième phase de travaux consiste à implanter des jauges de contraintes et capteurs de mouvements sur les parties fissurées afin d’en surveiller l’évolution. L’estimation globale des travaux de restauration se chiffre à plus de 2ML d’euros ; c’est dire si la dépense est hors normes financières pour une commune comme Graçay. Les élus sont donc dans une recherche de financements à court moyen et long terme et ce, auprès d’organismes privés et publics. C’est donc un véritable plan d’urgence qui est mis en place afin de redonner à ce bâtiment religieux l’ossature nécessaire à sa survie. D’autant que la présence de pigeons en nombre conséquent vient augmenter la dégradation avec leurs fientes qui bouchent les échenaux, empêchant l’eau de pluie de s’évacuer et çà, c’est un problème supplémentaire à traiter. Le sujet n’est pas tari car déjà fleurissent sur le grillage de sécurité des panneaux à l’humour douteux parfois faisant apparaître le lieu comme « un mur des lamentations » Chacun y trouvera l’humour qu’il souhaite avec les réserves qui s’imposent.
J.F.
