Le président socialiste de la région Centre dit sa collectivité mobilisée pour le développement économique et l’emploi
Comment se porte la région Centre en cette période difficile ?
François Bonneau: Elle est très mobilisée, combattante. Tout au long de l’année, la région va activer un maximum d’outils en faveur de l’emploi et du développement économique. C’est la priorité des priorités: l’emploi et le développement économique. D’ailleurs, nous venons de voter un budget, un plan de mobilisation, autour de cette priorité absolue.
Quelques chiffres pour illustrer cette mobilisation?
F.B: 500 millions d’euros pour le développement économique régional. 290 millions d’euros investis dans les travaux. 20 millions pour le soutien à l’économie et à la formation. Au total, la région engage 20 mesures nouvelles ou anticipées.
Du jamais vu dans ce domaine ?
F.B: Je l’ai dit, c’est un budget de combat, un plan de mobilisation exceptionnelle pour soutenir le développement économique et l’emploi en région.
Et pourtant, le gouvernement évoque la possibilité de réduire sa dotation aux collectivités territoriales, dont les régions, et envisage de confier de nouvelles compétences à ces mêmes collectivités?
F.B: Tout en comprenant la nécessité de réaliser des économies, les régions poursuivent leurs discussions avec le gouvernement. Discussions parfois soutenues. Mais il est vrai que cela peut poser problème. Pour ce qui est des nouvelles compétences, en matière d’économie, de formation ou d’innovation, elles seront toutes financièrement compensées. La décentralisation est une bonne chose puisqu’elle rapproche la décision des citoyens. Mais je pense qu’il faut déjà clarifier les compétences entre les différents intervenants (région, département, collectivités locales). Qui fait quoi? Je plaide pour des blocs de compétence. Revenons à ce « budget de combat », voté le 14 février dernier.
Quelles sont les mesures qui touchent directement les entreprises ?
F.B: Prenez les TPE et PME, par exemple. Quelles soient petites ou moyennes, les entreprises rencontrent actuellement, notamment à cause de la crise financière, des difficultés pour financer leur trésorerie. La région a décidé de mobiliser et de renforcer à hauteur de 1 million d’euros son fonds régional de garantie en lien avec la Banque Publique d’Investissement. Les entreprises pourront ainsi accéder aux crédits de trésorerie dans les meilleures conditions. La création du Fonds Emergence Innovation va, par ailleurs, permettre, pour la première fois, d’apporter des solutions en matière d’amorçage aux entreprises innovantes qui ont besoin de capitaux pour démarrer… Plus de 100 millions d’euros seront également mis à disposition pour financer les projets de travaux d’efficacité énergétique ou de développement des énergies renouvelables sur notre territoire. La région s’engage donc à soutenir l’innovation, un puissant vecteur de compétitivité, mais aussi l’exportation avec son plan régional d’internationalisation des entreprises ou la transmission d’entreprise avec la mise en oeuvre d’un fonds régional.
Et concrètement, pour l’emploi ?
F.B: Entre autres, un nouveau dispositif pour la formation : la mise en oeuvre d’un fonds réactif emploi-formation de 4 millions d’euros. Trop de secteurs, actuellement, ne trouvent pas de salariés formés à leur activité. Je pense à l’industrie, évidemment, mais aussi à l’agriculture, notamment dans le domaine du machinisme. L’ouverture de ce fonds permettra de renforcer les compétences des personnes en recherche d’emploi et de les adapter aux besoins des entreprises. Et puis il y a le dispositif « Emplois d’avenir » initié par le gouvernement. Pour sa part, la région Centre s’engage à créer cinquante « emplois d’avenir » au sein de sa collectivité. La majorité des postes sera basée dans les lycées, sur les métiers de l’entretien, de la restauration et de la maintenance des bâtiments.
Un dispositif « Emplois d’avenir » qui démarre plutôt doucement !
F.B: C’était prévu. Il devrait monter en puissance rapidement. Si tout le monde joue le jeu… La région va lancer une expérimentation avec les conseils généraux d’Eure-et-Loir, d’Indreet-Loire et du Cher, des collectivités territoriales de couleurs politiques différentes. Il s’agira de créer et de former 200 emplois d’avenir (*) dans les structures d’aides à la personne, pour prendre, éventuellement plus tard, le relais de personnes partant à la retraite. Un bel exemple de mobilisation en faveur de l’emploi (*).
Des nouveautés en faveur des zones rurales de la région qui souffrent, plus que jamais, de désertification?
F.B: Oui. La mise en place de maisons de santé pluridisciplinaires. Cinquante maisons de ce type vont ainsi être implantées en région Centre, dont 27 fonctionnent déjà. Il s’agit là d’un élément essentiel d’aménagement du territoire dans le cadre de la lutte contre les déserts médicaux. Par ailleurs, la région Centre a proposé à l’ensemble de ses partenaires de partager l’ambition de couvrir 70% de la population en Très Haut Débit et de garantir ainsi l’Internet rapide pour tous. La région s’est engagée à financer entre 20 et 25% des coûts d’installation des infrastructures qui seront construites dans les années à venir, soit un budget de 20 millions d’euros.
Propos recueillis par Denis Léger
(*) 3.750 emplois d’Avenir sont prévus à terme en région Centre. 219 ont d’ores et déjà été conclus.
(*) En janvier, le nombre de demandeurs d’emploi en région Centre a augmenté de 1,3%. Un taux quasi équivalent à celui du territoire national. Ce qui porte le nombre de demandeurs d’emploi dans le Centre à