Fermetures de licences oubliées, les étudiants satisfaits


Après plusieurs semaines de rumeurs concernant la possible fermeture de licences au Centres d’Études Supérieures de Châteauroux, les étudiants ont organisé une manifestation pour « sauver leurs études » et ont obtenu gain de cause.

Il est 17h30 ce mercredi 29 novembre quand les étudiants accueillent le président de l’Université d’Orléans, Ary Bruand, ainsi que son vice-président, Anathasios Batakis, par une haie d’honneur silencieuse avec des pancartes où les messages sont clairs : « Non » à la fermeture de l’antenne castelroussine. Depuis plusieurs semaines, les bruits de couloirs sont très nombreux concernant les possibles décisions prises pour la rentrée universitaire de septembre 2018.

Des finances très déficitaires

Cependant, si cette idée survient, c’est bien qu’il y a un problème. En effet, depuis la précédente présidente, les comptes de l’Université d’Orléans sont en fort déficit et l’heure est à l’économie. Les subventions, notamment du ministère de l’Enseignement supérieur, ne sont pas à la hausse, même pour les universités qui se délocalisent, comme c’est le cas pour Orléans, avec pas moins de 5 antennes, notamment à Châteauroux et Bourges. Les projets sont donc à une possible fermeture d’une filière complète à Châteauroux ou la fermeture de toutes les troisièmes années de Licence. Ces rumeurs ont été prises très au sérieux par les étudiants de l’Indre qui ont essayé de mobiliser, notamment au cours d’une assemblée générale. Le contexte économique est très difficile et l’université doit gérer une pression moins connue des étudiants, celle du ministère. Ce dernier tente de faire comprendre à toutes les universités du territoire qu’il faut fermer leurs antennes délocalisées, trop coûteuses, mais cela serait alors une mauvaise nouvelle pour les territoires plus ruraux comme ceux du Berry. En effet, les différents élus berrichons cherchent, au contraire, à maintenir une visibilité qui peut être amenée par l’accès aux études. Une pétition a été lancée et elle a atteint aujourd’hui plus de 1500 signatures. La fermeture de n’importe quelle filière diminuerait les effectifs des antennes et aurait des conséquences en terme d’attractivité pour les villes. Cela mettrait également en péril l’ESPE (école supérieure du professorat et de l’éducation) qui pourrait perdre de nombreux étudiants qui souhaitait continuer leurs études dans la même ville. Pour Théo, un militant UNEF, cette possible fermeture aurait un fort impact avec au final « la fermeture du CES dans 5 ou 10 ans ». 

Les fermetures écartées

Lors de la venue du président et du vice-président de l’Université le 29 novembre, les étudiants, étant appelés à se rassembler devant les locaux du CES pour accueillir la direction, ont donc été nombreux à répondre à l’appel. Un cortège d’environ 150 personnes s’est réuni, composé d’étudiants, de syndicalistes, de professeurs et d’élus locaux de tout horizon politique, les personnes le souhaitant se sont vêtu d’un brassard noir. Pour l’occasion, le CES avait été placardisé d’affiches, de pancartes pour manifester contre ce projet. Après une entrevue avec 5 étudiants représentants l’UNEF et l’AEFC, les premières décisions ont été annoncées. La fermeture des licences a été mise sur la touche à l’exception de la filière de droit européen et du parcours patrimoine de la licence d’Histoire dû à des effectifs trop faibles. Le compromis proposé est un système de visioconférence entre Orléans et Châteauroux, avec une mise en place qui devrait être financée par les collectivités. Plusieurs salles de cours seraient équipées d’écran, ainsi que de micro. Pour Dimitri Othon, représentant de l’UNEF, cette entrevue a été « un soulagement d’avoir été écouté. Cependant rien n’est arrêté. Nous sommes satisfaits mais pas rassuré. Nous restons très prudents, très méfiants. Rien n’est gagné. ». La décision, qui devait être annoncée en décembre, sera prise courant janvier, après une réunion entre la direction de l’université et le ministère. D’ici là, les étudiants vont continuer à rester au front car pour l’heure, rien n’est officiel.

Thomas Chevalier


Présent depuis 1988 à Châteauroux, l’antenne de l’Université d’Orléans propose 4 filières : Droit, Économie-gestion, Histoire et Langues étrangères appliquées. Depuis 2007, les locaux se situent sur le site de l’Ecocampus Balsan avec des locaux modernes, neufs et équipés de haut niveau d’équipement. Pour la rentrée 2018, une nouvelle licence professionnelle sera proposée au Centre d’études supérieures de Châteauroux sur les Métiers de la protection et gestion de l’eau – parcours gestion de l’eau et développement de ses territoires.