Hommage aux disparu(e)s…


Il y a des rendez-vous que même la plus forte des pandémies, Covid ou autres Variant, ne pourra terrasser. Après deux ans d’absence forcée, la traditionnelle foire aux disques et CD a effectué un retour tonitruant, sous la vieille charpente de la vénérable Halle aux grains de Blois qui a été assaillie de visiteurs et de notes de musique. Il y avait une ambiance des plus joyeuses à l’heure des retrouvailles entre la trentaine d’exposants dont certains fidèles à Blois depuis la première édition, et un public trop longtemps sevré et impatient de courir après un titre recherché car plein de souvenirs de jeunesse ou de tranches de vie pour l’une ou l’un, de rencontres pour d’autres qui se sont aimantés et scotchés sur un slow plus que trentenaire ou quarantenaire avant que les cheveux blancs ne viennent remplacer les tignasses folles et blondes des sixties… Toujours est-il que tout le monde y a retrouvé ses marques, son compte et a pu, surtout en famille, développer des tas de démonstrations pédagogiques pour expliquer entre générations les secrets des vinyles ou des 45 tours à deux titres bien avant les moyens modernes d’écoute et de retransmission. Car cette bourse continue de revêtir un côté nostalgique certes, mais si moderne, en permettant de feuilleter les pages d’une encyclopédie où l’on retrouve, hasard des stands, une Dalida pleine de jeunesse accolée à un Serge Gainsbourg, encore «propre», donnant des nouvelles des étoiles qu’il fréquente, dorénavant, loin de celles du New Jimmy’S de chez Régine ou de La Coupole, loin de Brigitte et de Jane toujours là, tout comme la reine de la Nuit. Avec, la loi Évin n’ayant pas encore été votée, une cigarette Gitane provocatrice à la main!
La magie de la Foire aux disques et CD a encore frappé, pour ce cru 2022. Que son retour soit suivi de bon nombre d’autres éditions, avec ou sans masques! Il faut revivre et saisir tous les bons moments de détente offerts par la vie qui continue à tourner comme des disques, en évitant qu’elle ne déraille en sortant des sillons…

Jules Zérizer