Jacqueline Gourault, plus prof que ministre, déteste le chahut…


Mais quel taon a piqué Jacqueline Gourault, ministre bis de l’Intérieur, « Mme Corse », ancienne vice-présidente du Sénat et de l’association nationale des maires de France, le mois dernier à l’Assemblée nationale ?

L’affaire a eu lieu lors de son intervention à l’Assemblée nationale, en réponse à des attaques fortes venues de l’opposition, notamment des sièges des LR, via Christian Jacob, Fabien Di Philippo et Pierre-Henri Dumont. Le tout sur un éventuel plan caché « dévoilé » par le journal Le Monde, portant sur 40 000 migrants et une question de regroupement familial. Jacqueline Gourault venait juste de remplacer Gérard Collomb à la tribune du Gouvernement. Toujours est-il que l’ancienne professeure des écoles Sainte-Marie et Notre-Dame-des-Aydes, à Blois, n’a pas accepté le début de chahut qui commençait à prendre racine dans cette grande salle de classe nationale, car elle a toujours eu, durant sa carrière, la réputation d’une enseignante maîtrisant ses cours et la discipline. A-t-elle effectué un transfert et un come-back face à cette bronca qui montait, en se retrouvant en cours, trente ans plus tôt Et Jacqueline Gourault s’énerva en interpellant les trublions. « Ce sont des méthodes autoritaires pas acceptables dans une démocratie. Mais qu’est-ce que c’est que ces méthodes (N.D.L.R. : Mais que sont ces méthodes ? eut été plus « classe »). Et elle tança, dans la foulée, le mauvais élève agitateur, Christian Jacob. « Pas vous, M. Jacob, non pas vous ! »… Après enquête auprès de parlementaires, il semble que ce type d’incident de séance important est très rare, pour ne pas écrire exceptionnel in situ. Il y a eu de nombreuses frictions fortes entre élus du peuple et membres du Gouvernement. Des consignes seraient données aux ministres pour qu’ils puissent et sachent se maîtriser face à tout type d’attaque orale ou personnalisée. Ce type de réponse n’aurait eu aucun autre précédent au Palais Bourbon, jusqu’à l’affaire Gourault. Un haut fonctionnaire de l’État confirme que ce qui vient se passer à l’Assemblée nationale est vraiment exceptionnel et qu’aucun incident de ce genre n’aurait été constaté au Sénat, à ce jour.


On s’en souviendra

Contactée, Jacqueline Gourault nous a renvoyé à l’intervention qu’elle a consacrée à une chaîne de télévision, en réponse à cette séance, nous a confirmé que, pour elle, l’incident était clos et qu’il y avait d’autres dossiers bien plus importants actuellement en cours en France. Si cette séquence a été très suivie en replay, il y a un humoriste qui ne lâche pas l’affaire. En effet, il n’y a pas une semaine où, dans sa rubrique d’imitations matinales sur RTL, Laurent Gerra, via la voix fort bien copiée de François Bayrou, reprend la saillie Jacqueline Gourault en réponse aux attaques dont le leader du Modem est victime. Toutefois, nous n’insisterons pas sur quelques propos douteux émis par Laurent sur cette affaire en personnalisant sa première rubrique sur ce dossier… C’est petit et indigne de lui. Longtemps classée comme l’un des ministres les moins connus du Gouvernement, Jacqueline Gourault, qui est pourtant le presque équivalent de Gérard Collomb dans la hiérarchie gouvernementale bien avant d’autres consœurs et confrères, avait conquis quelques galons en devenant « Mme Corse » et en sachant s’imposer face aux élus de l’île de beauté en maîtrisant, jusqu’à ce jour, ce dossier « explosif » que bon nombre des membres masculins de l’équipe d’Édouard Philippe n’auraient pas, ou n’ont pas voulu, prendre. Dans quelques semaines, l’épisode Gourault aura été oublié car l’actualité prendra le pas sur le passé. Mais ce coup de gueule en aura quand même surpris plus d’un(e). On se souviendra, quand même, que, sous ses aspects et son habit ministériels, Jacqueline Gourault a toujours bien vivants ses antécédents professoraux qui n’apprécient pas de voir une classe indisciplinée mener un chahut de potaches même à l’Assemblée nationale. L’élève Jacob, avant de se retrouver au coin, (même dans un hémicycle !), devra s’en souvenir et tourner sept fois la langue dans sa bouche avant de l’ouvrir à nouveau… même si le Gouvernement est responsable devant le Parlement. Regagnez les rangs, en silence : la récré est terminée.

Richard Ode