J’ai couru les 10 km du Macadam…


 

Je n’avais pas un super souvenir du Macadam. J’ai encore en tête la chaleur étouffante de l’année dernière, la traversée du pont Jacques-Gabriel sous le cagnard et la difficulté de la double montée du boulevard Eugène-Riffault. Pour autant, avec un parcours en centre-ville et une météo qui s’annonçait plus clémente, je visais cette année de courir les 10 kilomètres en dessous de 45 min. Et même si je n’ai pas suivi de préparation spécifique pour la course, je m’en sentais capable.

 

Dimanche matin 27 mai, je me lève donc à 7h30 et j’attaque mon petit-déjeuner traditionnel. Le départ officiel est à 9h et je me rends sur le parvis de la Halle aux Grains pour 8h45. C’est la fin de l’échauffement collectif et le speaker met une sacrée ambiance ! D’habitude, ça me fatigue un peu tout ce folklore, mais là ça fait marrer tout le monde et il y a de l’entrain. On avance tranquillement vers le départ, rue d’Angleterre. Je suis surpris de cette concentration très dense de coureurs. Nous sommes serrés les uns contre les autres et je me retrouve tout devant à côté de ceux qui jouent la gagne. 3,2,1… Bang ! Le maire appuie sur la gâchette et tout d’un coup je suis propulsé par un mouvement de foule. Après le premier virage, on emprunte la rue des Cordeliers. Ça se bouscule sur ce premier tronçon très étroit. J’essaie de me mettre sur le côté afin de me laisser doubler facilement. Je suis tout de même obligé de prendre un rythme qui n’est pas le mien tellement je suis happé dans le mouvement. Résultat, j’ai la sensation d’être dans le rouge après un kilomètre, mais je suis au contact de Milène Proust, la meneuse d’allure des 45 minutes, et ça, c’est cool. On descend les rues du Palais et Saint-Honoré. Ça m’aide à récupérer mon souffle ! Il fait un temps idéal. On prend ensuite la montée de la rue Porte Chartraine qui casse un peu les pattes avant de s’engager sur les rues Chemonton et Denis Papin. Je pars à un rythme assez soutenu quand même et je ne sais pas quoi faire. Dois-je suivre Milène ou ralentir ? Ce sont 10 km et je vais sûrement le payer plus tard. Finalement, je décide de continuer. Si je suis grillé, je prendrai mon temps, c’est tout ! Je déroule tant que je peux et j’improviserai par la suite si ça ne va pas. Je savoure ma course, j’encourage le groupe de musiciens place Ave Maria et je claque les mains de quelques amis qui m’encouragent sur le parcours.  

« Allez, tu es sous les 45 minutes… »

Place Louis XII, rue des Carmélites, rue du Sermon, rue du bourg Saint-Jean… Après les premiers kilomètres, j’ai une aisance qui s’installe. Je suis robotisé, mes jambes courent toutes seules. J’accélère avant que ça monte. Voici enfin le boulevard Eugène-Riffault. Je continue, je suis bien chaud… Ah espoir quand tu nous tiens ! Ça défile, je boucle les 5 premiers kilomètres en 22 minutes et je m’étonne toujours. J’entame le second tour, je persévère, je ne lâche rien. Tout va pour le mieux jusqu’à la rue Porte Chartraine. Là, ça devient plus éprouvant, je serre les dents. On redescend, Chemonton, Bourg Neuf, rue des Juifs… Punaise, je me surprends, je garde le cap constant dans ma vitesse. Voilà pour conclure les difficultés et cette sacrée pente du boulevard Eugène-Riffault. Je n’en vois pas le bout, c’est dur et ce n’est pas fini. La rue Paul-Reneaulme monte tout autant. « Allez, tu es sous les 45 ! », me crie ce jeune homme rue des Rouillis. Quelques centaines de mètres encore, je sais que je serai dans l’objectif et c’est énorme… je prends !   Je me tape une accélération parce que je le vaux bien et je finis en 44 minutes. Je n’en reviens pas et je remercie Milène de m’avoir « traîné » pendant les premiers kilomètres. Je récupère mon petit sac de « ravito » et deux bouteilles d’eau. Je meurs de soif ! Je peux frimer un peu avec moi-même : « Mon vieux, t’as claqué un record personnel, enfin ». Voilà un jour après, je plane encore, vive le sport !

ARP