La Ministre de la Culture en visite à Bourges



Si Françoise Nyssen, la ministre de la Culture, est passée par Bourges la semaine dernière c’est certes pour poser la première pierre de la Maison de la Culture N°2, certes pour parcourir les allées de Printemps 2018, mais surtout pour parler gros sous et pas forcément gros sons.
Pascal Blanc l’avait invité pour poser la première pierre de la future Maison de la Culture en construction sur les pentes de Séraucourt. Nadya Essayan, la rebelle de la loi immigration du Modem, François Cormier-Bouligeon et Loïc Kervran, les trois députés du Cher l’avaient invitée aussi. Normal que la ministre de la Culture, Françoise Nyssen, vienne faire un tour à l’occasion du Printemps de Bourges. Le ministère est tout de même « intéressé » à hauteur de 6 millions d’euros dans ce projet. De cette manière, en un seul tour de province, elle faisait d’une pierre trois coups ; pose, visite et annonces ; et satisfaisait tout le petit monde des élus. Être au milieu, c’est parfois merveilleux, mais en politique ce n’est pas toujours une sinécure !
Au pas de charge, madame la ministre donc a déroulé le programme qui lui avait été concocté. Françoise Nyssen a ainsi successivement fait de la maçonnerie, été déjeuner avec les élus locaux, coupé fictivement le ruban pour l’inauguration de l’exposition « Femmes » dont les marraines étaient Sylvie Hoarau et Aurélie Saada (le duo Brigitte), rencontré Boris Vedel, le patron du Printemps, et Gérard Pont, le président du festival, prononcé une allocution devant les professionnels de la profession, et, avant de se rendre au concert de la chanteuse auteure-compositrice Claire Diterzi, ouvert l’exposition numérique proposée par la région Centre-Val de loire. Quand on est ministre de la Culture, c’est aussi du sport !
La ministre a profité de cette journée pour annoncer la couleur en ce qui concerne le projet de maison commune de la musique. La future entité regroupera « la musique enregistrée et le spectacle vivant musical et répondra aux grands défis à venir : préserver la diversité de la création face à un mouvement inédit de concentration et de mondialisation, développer la filière musicale en soutenant notre production dans un contexte de concurrence accrue et se donner les moyens de conquérir les marchés internationaux. » Elle a par ailleurs assuré de la création d’un établissement public dénommé Centre national de la musique qui s’appuiera « sur le socle que constitue le Centre national de la chanson, des variétés et du jazz. Il sera chargé de quatre grandes missions de service public : l’observation de la filière musicale, l’information et la formation des professionnels, le soutien économique aux acteurs et le développement international. »
Deux députés, Émilie Cariou, députée de la Meuse, vice-présidente de la commission des finances, et Pascal Bois, député de l’Oise et membre de la commission des affaires culturelles et de l’éducation se sont vus confiés la mission de préfiguration opérationnelle de cet établissement. Ou comment marier gros sous et culture. De toute manière si vous n’avez pas tout compris, ce n’est pas grave. Cela se fera. Point final !

Francis Smith