La passion de l’agriculture


David Marier, 39 ans, est passionné d’agriculture. Il est le cogérant d’un Groupement Agricole d’Exploitation en Commun (GAEC), situé entre le lieu dit La Maison Blanche et la Philippière à Pruniers-en-Sologne. L’entreprise GAEC Marier, dirigée par Frédéric et David, a été enregistrée il y a 20 ans. 95 vaches en espace ouvert y produisent 650 000 litres de lait à l’année. Cet or blanc est collecté par la laiterie de Varennes, dépendante de la laiterie Saint-Denis-de-L’Hôtel dans le département du Loiret. La femme de David, Patricia, est employée à mi-temps et le papa, à la retraite, aide à différentes tâches, comme il se fait dans de nombreuses exploitations familiales.

David Marier, quand sa moyenne de douze heures de travail par jour lui en laisse le temps, s’investit dans sa collection de charrues miniaturisées au 1/32e. “Lorsque j’adhérais aux Jeunes Agriculteurs, entre 16 et 35 ans, j’ai participé à différents concours de labours qui m’ont hissés au niveau national. Mes petites charrues, j’en ai plein le salon, sous vitrine pour les plus rares, sur les étagères pour les autres. Je me fournis dans des bourses d’échange spécialisées, telles celles de Chartres et d’Orléans, par le regroupement Agri Coll Association, grâce au magazine Collect World ou par Internet via, entre autres, Le Bon Coin.”
Lors de la visite de la collection de charrues et de la propriété, David Marier a évoqué à la fois le plaisir et la pénibilité de ce métier qu’il a choisi de faire. “Ici, nous travaillons 7 jours sur 7. La journée commence à 7h avec la traite des vaches, le soin des veaux et des génisses. Donner à manger à tout le monde prend le reste de la matinée. Le repas de midi offre une pause bien méritée. L’après-midi est destiné aux cultures céréalières, principale source d’alimentation du troupeau. Dès 17h, la traite reprend pour une journée qui peut parfois s’arrêter aux alentours des 22h. Mon travail, c’est un rêve de gosse, une passion qui n’est pas, au sens de nombreuses personnes de la profession, rémunérée et considérée à son juste titre. Aujourd’hui, le secteur du tourisme a le vent en poupe. Très bien, mais nous, agriculteurs, aurions aussi le droit d’avoir une bonne image ! Nous attendons des solutions quant à la question des produits chimiques, en attendant le mot d’ordre général est d’en faire, s’il s’avère nécessaire, un usage raisonné. Dans notre exploitation, soucieuse du bien-être animal, nos vaches sont libres de s’abriter ou d’aller en prairie. Nous faisons de bons produits, nous en mériterions des prix plus rémunérateurs. Pour le lait, le prix de base est de 0.33 cents le litre. Nous le vendons 0.38 cents en raison de sa richesse en matières grasses. Le prix correct serait de 0.40 cents. En 1990, le prix du lait s’élevait à 2 francs et 10 centimes, soit le même que maintenant si on convertit alors que les charges ont augmenté et que les normes se sont complexifiées !”

F.T.


TENDANCE ▶ A Soings-en-Sologne, l’emploi dans le champ ?
Le chômage hexagonal ne fond pas comme neige au soleil et pourtant, la main d’oeuvre manque dans différents secteurs d’activité, y compris dans le milieu agricole. De bonnes volontés sont alors recrutées hors de nos frontières. L’herbe n’est pas plus verte ailleurs mais elle est accueillante en Loir-et-Cher. Une charte a été signée début août à Soings-en-Sologne avec les représentants de la profession agricole pour la lutte contre la fraude au détachement et la relocalisation des emplois agricoles. Une action expérimentale sur le recrutement de réfugiés a également été présentée dans les locaux de l’entreprise Marionnet, bien connue pour ses fraises et ses palmiers dattiers, qui a par ce biais pu recruter 20 réfugiés d’origine bulgare et soudanaise. Il faut bien le dire si l’offre et la demande peinent à se croiser, le fait est encore plus flagrant dans les champs avec peu de bonnes volontés pour gagner sa croûte, les mains dans la terre. « On ne trouve plus personne pour travailler dans les champs, » confirme le directeur, Pascal Marionnet. « Tout le monde cherche du personnel. » L’expérimentation en cours s’apparente ainsi à une opération gagnant-gagnant pour les employeurs qui trouvent main d’oeuvre saisonnières à leurs prés ainsi que pour les réfugiés qui peuvent s’intégrer par le travail et apprendre le français. La panacée ? Jadis, des vagues de différentes nationalités ont déjà essuyé les plâtres… et actuellement, des producteurs qui tentent de relancer le cornichon français sur notre département sembleraient connaître des difficultés de main d’oeuvre persistantes. L’avenir le dira; en tout cas, la FDSEA a informé du fait qu’elle a lancé depuis le 1er juillet son groupement d’employeurs de la profession agricole, en collaboration avec les Jeunes Agriculteurs, « afin de diversifier les canaux de recrutement », selon son président, Florent Leprêtre.
É.R.