L’aéroport de Châteauroux marque des points


Le besoin de parkings pour ranger les avions cloués au sol, de pistes pour faire atterrir le matériel médical, ont permis à l’aéroport Marcel Dassault de se rendre indispensable. Grâce à la mobilisation de ses équipes commerciales et techniques.
Au moment où la crise économique s’abat sur le monde, Didier Lefresne, nouveau patron de l’aéroport Marcel Dassault (ndrl : il a pris en décembre 2019 le relais de Mark Bottemine) ne veut pas faire d’autosatisfaction. N’empêche, s’il est sollicité par les télés, radios et presse nationale, c’est qu’il s’est passé quelque chose sur le terrain de Châteauroux-Déols. Ils ne doivent pas être nombreux les taxiways qui alignent dix A380 aile contre aile, sans compter les Airbus d’autres compagnies dont l’équipe de l’aéroport assure l’accueil et le gardiennage, mais aussi la maintenance, pour certaines compagnies, grâce à la présence sur l’aéroport de Dale aviation. « Nous étions au bon endroit au bon moment, assure modestement Didier Lefresne. L’accueil d’avions est la conséquence des rapports que nous entretenons avec les compagnies qui viennent régulièrement faire des vols de qualification à Déols (vols qui ont d’ores et déjà repris), mais aussi évidemment du travail de notre équipe commerciale.»

Destination 36 en plein envol
Une équipe dont le rôle a été décisif pour que l’Indre devienne une destination importante dans le trafic de fret aérien lié à la pandémie. « Nous avons trois fois plus de trafic de fret qu’en temps normal, analyse le directeur, avec des appareils pas forcément adaptés au transport de fret. Décharger un Iliouchine ou un Tupolev dans lequel on fait entrer les engins de levage pour récupérer des palettes entières c’est presque un jeu d’enfant, par rapport au déchargement d’avions passagers reconvertis dans le transport de fret. C’est du vrac et donc beaucoup de manutention.» Là il s’agit de mobiliser deux équipes de vingt intérimaires, souvent de nuit, pour assister les techniciens de l’aéroport. Le tiers d’entre eux devait être sur le terrain de 9h à 20h et l’équipe d’astreinte disponible dans un délai d’une heure. Et compte tenu de la pénurie de matériel sanitaire, il a fallu renforcer le gardiennage avec des agents de sécurité et leurs chiens. Le tout bien entendu en respectant le protocole sanitaire.

Mauvaise surprise pour la Corse
Cette performance (qui n’est pas terminée, les vols de frets continuent vers Marcel Dassault) a mis un coup de projecteur sur l’aéroport de Châteauroux, non seulement de la part des médias, mais aussi des compagnies d’aviation. L’équipe de l’aéroport a pu démontrer son savoir faire, c’est important au moment où le chantier de la nouvelle tour de contrôle et du hangar géant a démarré. « À nous de faire en sorte que le soufflé ne retombe pas, affirme Didier Lefresne. En ce qui concerne l’entraînement des pilotes on peut avoir confiance, toutes les compagnies vont avoir besoin d’une remise à niveau de leurs pilotes au moment de la reprise du trafic. De nouvelles compagnies risquent de s’ajouter à nos clients habituels. Pour le fret, vocation première de notre terrain, le fret non sanitaire qui avait presque totalement disparu va réapparaître. En ce qui concerne le trafic passager et la suppression surprise de la ligne Châteauroux-Ajaccio en raison de la défaillance d’AOL, nous travaillons avec les brokers, chargés des transactions avec les compagnies aériennes pour proposer une nouvelle offre en 2021. Un début d’exercice sacrément musclé pour Didier Lefresne qui a une idée concernant les A380. « S’ils ne sont plus adaptés au transport voyageurs il serait judicieux de les aménager pour le fret. Là où il y a vraiment un déficit de gros porteurs.» Et Didier va bientôt avoir un super hangar pour assurer leur maintenance !