Lamotte-Beuvron : Plateforme logistique, Idec a reculé mais…


La nouvelle aura agacé le maire Pascal Bioulac. L’information aura surpris, ravi les opposants à la sortie de terre d’une plateforme au pays de la tarte Tatin. Il n’empêche qu’une manifestation déclarée en mairie s’est tenue le 15 janvier pour maintenir la vigilance citoyenne.
L’enquête publique avait été défavorable en novembre 2022; la décision du préfet, via arrêté (d’accord ou de refus), était particulièrement attendue le 4 février 2023. Finalement, contre toute attente, le géant de l’immobilier, Idec, a fait marche arrière, se désengageant du projet d’entrepôt logistique à Lamotte-Beuvron, demandant par courrier le 6 janvier 2023, l’annulation à la mairie du permis de construire. Ce même 6 janvier, l’édile Pascal Bioulac tenait bon pourtant encore par voie de communiqué, dans son franc parler légendaire : “aujourd’hui à coup de pétitions, de manifestations, d’affichages sauvages, de tractages anonymes quelques administrés appuyés et largement débordés par des collectifs idéologisés et politisés extérieurs à la ville, tentent d’empêcher l’arrivée d’une entreprise de logistique sur la commune. (…) Le rejet du projet de plateforme à Lamotte-Beuvron signifie l’impossibilité d’accueillir de nouvelles entreprises, la stagnation, donc le déclin économique de la ville. (…).”

« Travailler maintenant, dans le dialogue”
Après la colère, il se murmure déjà que le dossier pourrait être revu avec Idec, sa taille notamment, sa nature peut-être. C’est pourquoi les “contre” s’avancent prudemment. François Eliet, président de l’association “Vivre et travailler dans les Hauts noirs”, réagit le premier : “Il est satisfaisant de constater que nous avons pu nous faire entendre dans le cadre des règles prévues par la loi. C’est un exemple de bon fonctionnement de notre démocratie. Mais ça n’est qu’une étape. Depuis 14 ans, IDEC est propriétaire d’une vingtaine d’hectares constructibles à proximité immédiate du quartier des Hauts Noirs (214 064 m2 achetés au prix de 805 000 euros HT ). Il va falloir maintenant travailler positivement, en partenariat et dans le dialogue.” Tiphaine Hoenner, pour le collectif “Agir pour Lamotte-Beuvron”, a pour sa part ajouté : “nous nous réjouissons de l’abandon du projet. Pour autant, le retrait d’une demande de permis de construire ne signifie pas l’abandon de toutes perspectives de construction sur le site de la part d’IDEC et de la municipalité. Nous souhaitons réaffirmer notre opposition à tout type de projet logistique ou industriel, source de nuisances à cet endroit.”
É.R.