L’Atelier de Marie-Claire, l’atelier de couture, en fête !


Une réussite, la gageure d’intéresser par le théâtre, des habitants de la région d’Aubigny à ce pays de Marie-Claire longtemps délaissé, réanimé depuis, par le dynamique Musée Marguerite-Audoux et de présenter un spectacle complet sur le second roman de Marguerite Audoux publié en 1920.
Cela a fait du bien à mon moral de passeuse de mémoire car le samedi 30 novembre, j’ai assisté à la Première de l’Atelier de Marie-Claire à Sainte-Montaine. Si cette pièce de théâtre passe près de chez vous, courez-y. D’emblée, vous serez plongés dans le monde des petites mains, dans une ronde, un tourbillon où vous serez immergés dans la ruche d’un atelier de couture, dans une succession de tableaux, où trône un mannequin de couture au milieu de machines à coudre à pédale. Les comédiens amateurs deviennent sous vos yeux de vrais « pros ». On ne peut que louer le travail des deux jeunes femmes de la Compagnie Les Poupées russes qui sont à la base du projet et qui l’ont fait aboutir, Lucie Contet et Salomé Elhadad. Elles ont réussi par une mise en scène fidèle au roman, à faire passer l’œuvre de Marguerite Audoux dans les veines des onze acteurs, sept femmes, quatre hommes, au départ des amateurs choisis lors d’un casting. « Nous ne nous connaissions pas mais après un an de travail, nous sommes devenus de véritables amis » m’a confié avec fougue et bonheur, Nathalie qui joue avec une énergie époustouflante Bergeonnette. Le public prit par une joie communicative, a d’ailleurs beaucoup applaudi ses facéties et drôleries ainsi qu’aux bougonnements de Bouledogue. J’ai vu incarnée en Madame Dalignac, la véritable Marguerite Audoux quand, devenue couturière à façon et patronne, elle ne se rétribuait que lorsqu’elle avait payé ses ouvrières. « Ma peine est semblable à la vôtre, et ma part d’argent souvent la plus petite. » J’ai vu aussi la petite Marie-Claire qui se souvenait du temps où elle était bergère en Sologne, et partagé les joies et les douleurs de chacun, le triste sort de Sandrine qui a perdu à la fois son compagnon et la vie. Et pour terminer, salle comble et ovation et également le lendemain. Merci à cette joyeuse troupe d’avoir remis une œuvre au centre d’un terroir, d’avoir su se projeter dans l’après-guerre de 14, et de nous avoir communiqué leur joie de devenir comédien.
Marie du Berry
Prochaines dates :
La Chapelle d’Angillon 04 avril 2020.
La Borne : 16 mai 2020.
Sancoins : 19 septembre 2020.
Aubigny-sur-Nère : 26 septembre 2020.