L’avenir professionnel des réfugiés passera par une plate-forme d’intégration


Le chemin parcouru depuis la mise en place de la plate-forme est positif, les premiers cailloux plantés indiquent la meilleure des directions possibles.

Elles et ils ont la niaque ! L’envie de travailler, de s’intégrer et s’il n’y avait pas, parfois, la barrière de la langue, tout serait plus facile. Elles, ils ? Les réfugiés qui, pour des raisons diverses, souvent politiques, ont quitté leur pays comme le fit Enrico Macias en 62. Il était juif et pied-noir. Ils sont, souvent, comme proclamait la pub de Benneton, à une certaine époque, des «United colors»…Et cela n’arrange pas la prise de greffe, surtout quand les nationaux crient qu’ils ne trouvent pas de travail alors qu’ils n’en cherchent même pas et qu’il y aurait plus de deux mille postes offerts en Loir-et-Cher, dans divers secteurs. Comprenne qui pourra et les vaches seront bien gardées tandis que, dans les steppes percheronnes ou solognotes, hurlent les loups en meute dans un extrémisme aveugle. Qu’entreprendre pour réguler toutes ces problématiques et les faire cohabiter pour que chacun(e) s’y retrouve, sans léser ses voisin(es) ?

La réponse est venue, en partie, de la préfecture qui, par la voix d’Yves Rousset, préfet, a dressé le bilan d’activités de la mise en place de la plate-forme pour faciliter l’intégration professionnelle des réfugiés dans notre département, en relation, notamment, avec l’ASLD (association d’Accueil, de Soutien et de Lutte contre les Détresses, avec, en règles de vie, les 3 a, soit Accueillir, Abriter et Accompagner).

Elle a pour but de faciliter l’accès à l’emploi durable des bénéficiaires de la protection internationale, par la construction d’un parcours d’insertion dans une approche globale, mobilisant les coopérations entre les acteurs de la sphère emploi et de la sphère sociale, sur une base de 150 réfugiés/an, en relation avec le Conseil départemental, le MEDEF41, le CRIA41, Bio Solidaire, les trois missions locales, mais aussi la plate-forme Job 41 du CD41, la CPME, la FFB, le syndicat de l’Hôtellerie, la Chambre de Métiers et celle d’Agriculture…et bien d’autres structures.

Plus d’une centaine de personnes (21 femmes, 109 hommes pour 21 nationalités) est actuellement suivie en Loir-et-Cher, avec quelques priorités urgentes pour celles et ceux qui sont en règle administrative avec l’Administration française, à savoir l’apprentissage du français et des valeurs de la République, l‘accès au logement et l’insertion professionnelle, sans oublier le passage du permis de conduire qui facilitera la mobilité en fonction des postes proposés. De 359 places, les logements offerts sont passés à 590, ce qui situe le Loir-et-Cher dans les départements les plus performants en matière d’accueil personnalisé.

Différents projets ont déjà permis à certains bénéficiaires de se lancer dans la filière viticole, le maraîchage, les emplois saisonniers qui sont gourmands de main-d’œuvre, ainsi que de trouver leurs rôles dans le bâtiment, la restauration, plusieurs métiers manuels délaissés par les nationaux…, via les CFA, les lycées professionnels et des contrats proposés directement par des employeurs, sous le contrôle des services concernés pour lutter contre le travail clandestin ou autres magouilles, pour ne pas parler d’arnaques.

Plusieurs interventions des responsables de services ou de collectivités concernées ont mis l’accent sur le chemin positif parcouru depuis la mise en place de cette plate-forme et les deux témoignages publics spontanés ont prouvé que, même si le chemin est encore bien long, les premiers cailloux plantés indiquent la meilleure des directions possibles.

Ahmed Mohamed Abi, jeune somalien de 21 ans, est actuellement employé en CDI dans un fast-food de Cap’Ciné Blois, et Hassan Abdallah Arja, soudanais de 31 ans, actuellement en CDD, va poursuivre une carrière dans la viticulture. Ils sont satisfaits de leur sort respectif et ne demandent qu’à continuer leurs vies ici, en Loir-et-Cher, terre d’accueil et d’adoption, grâce à un budget de 2 millions pour 3 ans, avec l’État et La Banque des Territoires pour 54,7%. Tout a un coût, mais l’envie de travailler et de s’intégrer de ces réfugiés est si forte que la mise risque d’être bien vite rentabilisée. Resteront à régler le problème et les cas de celles et ceux qui «touchent», sans avoir trop envie de travailler ou même de chercher un job !

Jules Zérizer