Le Guide des producteurs locaux est arrivé


On en a rêvé, le Loiret l’a fait ! Ce livret pratique recense plus de 260 producteurs, fermes, éleveurs et maraîchers, dont les portes sont ouvertes à la cueillette ou à la vente sur place. Sa présentation aura été l’occasion de reparler d’agriculture raisonnée.
Du fromage de chèvre au miel de bruyère, du jus de pomme aux légumes de saison, tous les producteurs du Loiret sont répertoriés.
C’est un travail de fond qui a été réalisé, pour que ce guide ne soit pas qu’une ébauche, mais un ouvrage le plus complet possible. Chaque ferme est présentée, certes succinctement, mais avec pour chacune d’elle, les informations essentielles : type de production, horaires, adresse et téléphone, vente en magasin ou cueillette.
En somme juste ce qu’il faut pour que l’on ait envie d’aller se ravitailler à la source, là où l’on connaît le produit.
Sont aussi répertoriés, l’ensemble des marchés du département, avec les jours, lieux et horaires.
Ajoutons enfin que le format « poche » est des plus utiles, pour le sac ou la boite à gants, la reliure en spirale est bien pensée pour faciliter la consultation.
Pour les « digitaux », ce même guide se retrouve sur l’appli « Mangeons Loiret » que l’on peut avoir sur son smartphone ou son ordinateur. Chacun peut ainsi accéder aux informations gratuitement et assez simplement.
On regrette toutefois une recherche par ordre alphabétique qui aurait été pratique, et une carte plus détaillée.
Pour aller jusqu’au bout, l’application permet toutefois de lancer un itinéraire vers le point de vente en un clic ; c’est malin.

On ne consomme plus comme avant
C’est chez Sebastien Leconte, à la ferme de la Bernardiere, à Saint-Cyr-en-Val, que le guide a été présenté, par le président du Conseil départemental Marc Gaudet, et le président de la Chambre d’agriculture, Jean-Marie Fortin. Les deux agriculteurs ne pouvaient que se réjouir de cette initiative pleine de bon sens paysan, qui leur a donné l’occasion de rappeler que l’agriculture vit une mutation, que les Français ne consomment plus comme avant et que la préservation de l’environnement devient une ligne directrice majeure.

Jean-Marie Fortin s’en félicite : « Avec de telles initiatives, on prend une longueur d’avance sur le PAT, le projet alimentaire territorial, notamment pour la synergie qui doit se développer entre les producteurs, qui sont les garants de la qualité, les industriels de la transformation, les artisans, les cuisiniers et les distributeurs. Tout le monde est concerné par la qualité de ce que nous mangeons ». Et le président de la Chambre en profite pour rappeler que l’agriculture doit rester nourricière avant tout. « Attention notamment à ce que l’agrivoltaïsme (production d’électricité sur les terres agricoles) ne cache pas l’opportunisme économique. Cela dit, les technologies progressent à grande vitesse, et permettent justement de produire à la fois de l’électricité grâce à des panneaux photovoltaïques de meilleure conception, et des terres qui restent productives. L’énergie peut ainsi être un complément de revenus pour les agriculteurs ».

Ne vous installez pas à 20 ans
Jean-Marie Fortin poursuit : « l’agriculture a trois défis à relever : la transition vers une production éco responsable, le soutien à l’élevage, et la souveraineté alimentaire de la France. Pour ce qui est de la continuité, la modernisation et l’adaptation des exploitations agricoles en France, il est bon d’aider les jeunes à s’installer, mais sur des marchés porteurs ».
Et de ce point de vue, Sébastien Leconte acquiesce. À quarante ans, il est à la tête d’une exploitation maraîchère de 22 ha à Saint-Cyr-en-Val. « Je produis une cinquantaine de cultures qui ne sont récoltées qu’en cueillette, majoritairement donc par les particuliers qui viennent sur place. C’est un choix que j’ai fait, d’abord par conviction et passion, ensuite parce que j’ai compris que cette forme d’agriculture était viable à proximité d’une ville. Après un BEP et un BAC Pro, soit huit années d’apprentissage, j’ai travaillé dix ans dans différents types d’exploitation en Beauce. C’est là que j’ai fait mon choix ».
Sébastien Leconte est alors passé par le pôle « installation » de sa Chambre d’agriculture. « Difficile de faire sans, dit-il, de même qu’on se passe difficilement des aides de l’État, des collectivités, de la chambre consulaire et de l’Europe. La France est incontestablement le pays qui accompagne le mieux ses agriculteurs ».

Cocoricooo !
Alors oui, l’agriculture française a de très beaux jours devant elle, à condition qu’elle réponde aux nouvelles demandes, notamment de circuit court. Tous les départements de la région s’y sont attelés, pour faire en sorte que les cantines de nos écoles, collèges et lycées montrent l’exemple. Les chefs des restaurants sont eux aussi dans cette mouvance. Reste aux consommateurs eux-mêmes, à faire quand il le peuvent, l’effort de consommer Français et de saison, y compris en grande surface.
Pour nous y aider, le guide en format papier sera donc bientôt disponible dans votre mairie et chez votre producteur local habituel. Vous le trouverez aussi sur le site internet du département www.loiret.fr et sur le site dédié : www.mangeonslocal.loiret.fr
Stéphane de Laage