Le service civique peut déboucher sur des emplois


Une chance de plus à saisir pour tordre le cou au défaitisme…

Il est très réconfortant d’entendre de la part du préfet de Loir-et-Cher, Jean-Pierre Condemine, que le service civique ne s’adresse pas qu’aux jeunes majeurs des villes, mais aussi des campagnes. Car, là, aussi, il y a des problèmes d’emploi, de recherche de jobs sûrs en fonction, ou non, des diplômes obtenus et une course à l’égalité républicaine. C’est peut-être bien la première fois qu’un message aussi fort est lancé pour ne pas laisser les zones rurales mourir, aussi, en silence. La journée départementale d’information sur le service civique, organisé en avril à Blois, a conforté l’idée que ce type d’accompagnement pouvait être la panacée en création forte et palpable d’emplois qui autorise la remise en selle de cavaliers et cavalières tombé(e) s sur un saut d’obstacles plus dur que les autres qu’ils ont eu du mal à aborder, car il y avait eu décrochage scolaire, ras-le-bol, lassitude ou manque de moyens de la part des familles ou des jeunes eux-mêmes pour aller plus loin. Encore plus loin qu’ils ne l’auraient souhaité. Les six jeunes (5 filles et un gars !) qui entouraient le préfet et Christine Guérin, directrice de la direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations de Loir-et-Cher, ont su, avec le sourire et une conviction non feinte, expliquer leur parcours au sein d’une association sportive scolaire, en attendant d’être pompier de Paris, pour l’un…, le désir de devenir ébéniste, après avoir intégré l’association des Compagnons du Devoir « même si on m’a déjà répondu qu’il n’y avait pas de femme (patron ignare et macho ! Carton rouge !), dans le métier, et ce qui a, donc, créé une raison de plus pour y aller ». Emma, elle, a eu un engagement au sein de La Croix Rouge et d’autres organismes altruistes, dans son canton rural. « J’ai côtoyé des gens en difficulté et, en zones rurales, ils ont leur fierté quand il faut tendre la main. Fierté qui s’émousse, toutefois, car là aussi, la situation devient de plus en plus difficile ». Avec son DUT de carrières sociales et son service civique à la maison de Bégon à Blois, elle va s’orienter vers un projet et le concrétiser autour des jeunes de quartiers, via le slam. « Mais, en attendant, je vais partir m’aérer un peu l’esprit car le service civique est prenant si on y consacre du temps et de la passion, comme je l’ai fait ». Deux autres en poste à la préfecture se sont vues proposer des CDD pour poursuivre leurs missions d’écoute et d’aide aux populations, et une autre fera carrière, peut-être, dans une radio locale où elle se sent très à l’aise. Chaque jeune majeur, s’il est retenu, peut se voir proposer un service civique de 6 à 8 mois, à raison de 24 heures par semaine, pour une indemnité de 580 euros par mois. En Loir-et-Cher, il y a eu 263 contrats en 2017 et actuellement 112 sont agréés, mais il n’y a eu que 57 contrats signés. Le préfet Condemine a félicité ces jeunes, représentants de tous leurs pairs, en leur rappelant les devoirs qu’il avaient à remplir envers la Nation, en participant notamment à plusieurs réunions de mise au point durant leur contrat et à la réception du 14 juillet, sans oublier le suivi de leur engagement durant tout cette formation non négligeable. Les jeunes intéressés peuvent s’adresser à la préfecture de Blois ou dans les sous-préfectures de Vendôme et/ou Romorantin-Lanthenay, ainsi que dans les Bureaux d’Information Jeunesse (BIJ) et tous organismes s’occupant d’insertion-formation afin que personne ne reste sur la route… de l’égalité des chances. En ville comme à la campagne ! En zone urbaine comme en zone rurale.

Jules Zérizer