Les jeunes agriculteurs prêts  à relever le défi du local


La 58e assemblée générale des Jeunes Agriculteurs de Loir-et-Cher s’est déroulée à Nouan-sur-Loire, sous la présidence de Josselin Ragot, en présence de près de cent participants, élus politiques et invités.

De nombreux projets ont été étudiés dont les rapports que le monde paysan doit développer, mais sans faillir et sans brader les prix, avec ses clients, dans un esprit gagnant/gagnant entre agriculture et industrie. Le métier attire encore puisque 33 installations nouvelles ont été dénombrées en 2018 et de nombreuses pistes sont dégagées en matière de retour vers les terres de la part de certains à la recherche de changement de situation professionnelle et/ou en voie de reconversion. Les citoyens-consommateurs ont, aussi, compris que le futur de la qualité de vie passe par les filières où le respect des normes les moins polluantes a droit de cité pour moins de dégâts en santé…Un retour en arrière, en fait, qui ne peut que relancer certaines cultures ou en faire émerger de nouvelles, car là aussi, comme pour les nouveaux métiers, il y a d’énormes branches qui pourront éclore avec la promotion de produits non encore inventés ou le retour d’autres, anciens mais abandonnés.
Ainsi, le cornichon, qui avait pratiquement disparu du Val de Loire, terre autrefois riche en cultures de ce type, revient en force en Loir-et-Cher, alors qu’il était devenu un produit d’importation. On a enfin compris, de part et d’autre, qu’il pouvait y avoir une meilleure rétribution des cueillettes manuelles à sa juste valeur, en produisant local et en évitant des coûts de transports et de pollution à effet de serre, en important des cornichons d’Inde ou d’ailleurs. Mais, le mal qui a frappé la filière depuis des décennies aura des difficultés à renaître de suite. Toutefois, tout le monde s’accorde à souligner qu’elle sera une solution d’avenir rentable pour des exploitations qui s’y (re)lanceront avec courage et persévérance.
Les centrales nucléaires avec leurs réseaux d’eau tiède peuvent aider aussi certains agriculteurs dans leurs travaux, comme cela est le cas à Saint-Laurent. Il en est de même des nouvelles pistes dégagées par la méthanisation avec de beaux exemples en Vendômois, particulièrement dans le cadre de la transition énergétique…

Encore de beaux jours
Outre cet avenir qui s’annonce des plus radieux, et malgré les coups de temps un peu noirs, la tradition demeurera au sein de l’équipe des J.A. 41 avec la finale départementale de labour, les deux comices agricoles traditionnels, les réunions cantonales de travail et d‘échanges et la formation sans laquelle aucune activité ne peut actuellement évoluer dans de bonnes conditions en France. Il faut, plus que jamais, rompre l’isolement dans les campagnes et saisir toutes les opportunités du marché, comme la future mise en place de cultures locales de légumes et fruits, avant la viande, pour les cantines des collèges, à la suite d’un important partenariat avec le Conseil départemental de Loir-et-Cher pour ses établissements. En attendant la même prise de position forte de la part d’autres collectivités voulant jouer la carte du frais et du terroir, comme les hôpitaux, cliniques, maisons de retraite, ce qui représente, tout de même, un fort potentiel de débouchés sans trop de frais de transports, etc.
À signaler, preuve de cette renaissance au sein de la nouvelle génération, la création du nouveau canton JA Petite-Sologne, zone qui n’avait plus de représentation au sein de la structure des JA 41.
Donc, qu’on le veuille ou non, malgré les aléas, l’agriculture a encore de beaux jours devant elle. Sous peu, l’avenir devrait tordre le cou à la sinistrose, comme l’a confirmé Julien Caillard, membre du bureau national des J.A. qui encouragea l’auditoire à se battre pacifiquement, intelligemment, avec pugnacité, mais avec une excellence, sans failles, dans la production. Avec une identification et une signature, en sorte.

Jules Zérizer