Les maires ruraux de l’Indre mobilisés contre la loi notre


L’assemblée générale des maires ruraux de l’Indre s’est tenue à Valençay, dans le cadre de l’orangerie du château. Sur les terres de Talleyrand les 150 maires ou représentants des diverses municipalités de l’Indre n’étaient pas là pour faire une diplomatie de façade. La plupart des élus paraissaient aller dans le sens du maire de Gargilesse-Dampierre, Vanik Berberian, président de l’association départementale des maires ruraux du département berrichon mais aussi président national de cette association qui fédère les communes de moins de 3500 habitants. Ce dernier est le chef de file de la fronde menée contre la loi NOTRe. Cette dernière porte sur la future organisation territoriale.
«La simplification souhaitée n’est pas au rendez-vous… la volonté de poursuivre le déshabillage de la commune en renforçant les contraintes sur les élus tout en les déresponsabilisant sont les deux constats qui s’imposent. L’esprit de la loi traduit une vision dogmatique qui considère que la proximité est obsolète et que la concentration des pouvoirs et des moyens soit le seul mode de gestion territoriale qui vaille. » estime sans préambule Vanik Berberian.
Il semble que, à vouloir émietter le mille feuille administratif, le législateur se soit mis à dos une grande partie des élus locaux, ceux de proximité plus particulièrement. Même si des avancées sont parfois notées, la pilule est difficile à avaler. Certes, pour certains la défense d’un pré carré est au cœur du problème mais pour la majorité  des maires présents on était plutôt dans la notion de service dévoyé. « Droite et gauche dans le même bateau» disait l’un, plutôt un choix «entre Jacobins et Girondins » répliquait l’autre alors que l’idée était de défendre l’échelon communal pour « défendre une forme d’organisation territoriale par l’aménagement d’un territoire.» De là à penser qu’une société différente devait être mise en place, il n’y a qu’un pas que … personne  n’envisageait outre mesure. En dehors de cette approche d’une politique globale, le président-maire Vanik Berberian a aussi souligné les incongruités de certains articles du texte présenté. Et celui-ci d’avoir, dès mars dernier, dénoncé un certain nombre de mesures comme, entre autres, « le nouveau transfert obligatoire (eaux, assainissement, collectes et traitement des eaux) sans savoir si les périmètres techniques correspondent aux périmètres territoriaux … Comme toujours, le transfert de ces nouvelles compétences vers les EPCI (établissement public de coopération intercommunale) se feront sans l’avis des principaux concernés …»
L’intervention du préfet concernant la donne, jusqu’en fin d’année, pour la création de nouvelles communes ne pouvait qu’attiser les braises d’un incendie pas vraiment circonscrit par les mesures financières proposées à cette occasion.
Un feu qui couve et ne devrait pas s’éteindre tout de suite puisque, alors que, depuis plusieurs semaines déjà, des rubans noirs parent les panneaux d’entrées et de sorties de nombreuses communes de l’Indre, l’Association des maires ruraux n’entend pas en rester là. Déjà, l’association de l’Indre devait affréter un car pour se rendre à la manifestation nationale du 24 juin, devant l’Assemblée nationale. Là, les maires Indriens, parés de leurs écharpes tricolores, devaient manifester leurs désaccords sur le projet de loi NOTRe au moment de la reprise des débats. En milieu de semaine dernière, durant deux jours, de nombreuses mairies étaient par ailleurs fermées en signe de protestation et surtout pour montrer au public ce que sera l’avenir des mairies de villages si la loi est votée… « Fermée deux jours, fermée pour toujours ! », le slogan était vite trouvé !
F.S.