L’humour est dans le pré de Monsabré


Monsabré

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Jean-Baptiste Siaussat exerçait son métier dans les champs avant de fouler les planches. L’artiste de 35 ans au profil atypique sera à Blois vendredi 20 janvier dans les murs du théâtre de Jean-Jacques Adam avec avec son spectacle « Faut que tu aimes ». Rencontre avant le jour J.

Vous brillez actuellement sur scène mais avant de parler de votre one-man show qui passera par le Loir-et-Cher, un détail nous frappe dans votre parcours. Vous étiez agriculteur ?

« Oui, je le fus pendant cinq ans  dans le Périgord Noir.  J’avais des vaches laitières, je suis issu d’une famille d’agriculteurs mais au moment de m’installer, l’appel de la scène m’a interpellé. Je me suis demandé si j’étais prêt à m’engager dans l’agriculture et… je suis monté dans un train direction Paris en 2007 ! C’est une passion que j’ai en moi depuis gamin, j’ai toujours fait rire mes proches et mes copains lors de repas, de fêtes, etc. en imitant les gens du village. Alors, j’ai tenté ma chance. Les deux secteurs se rapprochent finalement ; comme l’a dit le philosophe Xénophon, l’agriculture est la mère et la nourrice de tous les autres arts. J’ai donc été élève trois ans au Cours Florent en commençant par un stage d’improvisation. Le professeur Christian Croset m’a fait découvrir le théâtre classique. Au début, ce fut difficile car je n’avais de réseau ni les contacts professionnels. Mais je crois que le travail paie toujours. Le talent ? Ça s’apprend, il faut surtout un zeste de folie pour se lancer et ne pas trop réfléchir ! J’ai créé en 2011 avec quatre-cinq amis créé la troupe des compagnons d’Ulysse spécialisée dans les pièces historiques ou classiques ; nous nous apprêtons à jouer le Misanthrope par exemple en ce moment.»

Vous avez été révélé en 2015 par la scène ouverte Kandidator. Et depuis un an, vous êtes également en tournée seul en scène avec « faut que tu aimes ». Ce one-man show, que raconte-t-il ?

« C’est très théâtral, c’est aussi drôle et poétique. Je joue de la guitare, j’imite. Et le spectacle raconte mon histoire ; c’est authentique, je parle de choses vécues, de mon beau pays, de gens qui existent. Le public est friand de portraits régionaux et c’est plus intéressant que de se contenter de parler de soi. Je confronte l’image du terroir au milieu intellectuel parisien. Je donne les raisons qui poussent les jeunes à quitter la campagne, comme les filles dans la capitale, par exemple, ça attire (rires) ! J’improvise enfin, j’aime bien interagir avec les réactions du public.»

Après Blois, quels sont vos projets ?

« Je continue à tourner avec « faut que tu aimes ». Je suis tous les dimanches jusqu’au 26 mars au théâtre « les feux de la rampe » à Paris. À 11 heures du matin, je convie les spectateurs autour d’un verre de vin rouge et d’un repas ! Ensuite, je poserai mes valises pour
9 mois à Lyon, pour 200 dates, du mardi au samedi, au café-théâtre Le Boui-Boui qui a lancé Florence Foresti ou encore Jonathan Lambert. »

Pas de regrets donc. Les vaches ne vous manquent pas ?

« Je suis toujours très heureux de retourner dans ma région et j’aimais le métier d’agriculteur comme je suis aussi passionné par ma vie d’artiste alors non, pas de regrets ! Mon cousin, Pierre-Yves Combradet, m’a poussé à croire en mes rêves. Il m’a rejoint à Paris et nous avons co-rédigé mon one-man show. C’est aussi une belle histoire d’amitié qui s’écrit grâce à ce virage emprunté ».

Interview : É.Rencien

Spectacle à 20h45 au théâtre Monsabré, 11 rue Bertheau, dans le quartier Vienne.
Informations et réservations au 06.95.20.86.25 et sur www.theatremonsabre.fr