Littérature


« L’astrologue » de Denis Rousseau. Editions Marivole
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« Il était le rédacteur en chef  d’un « honnête hebdo féminin », il  avait ses habitudes au « Petit Panier » le rade situé à côté de la rédaction et il calmait ses angoisses dans le lit de Nadine, sa voisine, une fille qui avait « bien apprécié l’armoire à glace héritée de ses grands-parents et plantée au pied de son lit ». Et puis un jour, il y a eu cette foutue attaque vasculaire cérébrale et les trois mois de coma. 10 mois d’arrêt de travail ! Et quand il a repris le chemin du boulot tout avait changé. Le journal n’était plus celui qu’il avait connu. Anita,  la nouvelle patronne qui, pour sourire, « montrait ses dents avec un soupçon de gencives roses » avait viré tous les anciens journalistes pour les remplacer par « une armée de jeunes pigistes sous-payés » ce qui permettait, avait-t-elle dit dans un charabia qui se voulait snob et branché  de repenser«  la formule » de Femme Magazine (FM) « pour en faire un glossy mag, un hebdo sur papier glacé qu’allaient s’arracher les fast fashion et les people addicts. » Quant à lui, le vieux rédac’chef, -et c’est Anita qui lui a annoncé – « il a toujours sa place dans l’hebdo mais, a-t-elle ajouté, pour qu’il retrouve une activité professionnelle compatible avec son état de santé » il est désormais chargé « de la double page d’horoscope. » Dès lors, la logique s’efface au profit –et c’est tant mieux pour le lecteur- d’une suite d’inattendus sociologiques tandis que le récit devient une farce que ne renierait pas Maître Pathelin. C’est en cela que « l’Astrologue » de Denis Rousseau est un délicieux divertissement. »
Eric Yung, ancien rédacteur en chef de France-Inter
Editions La Bouinotte, 20 euros
 
Une vie en bleu
40 histoires d’un gendarme ordinaire
De Xavier Viallon
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Sous ce titre modeste, se cachent en réalité quarante petits bijoux. Car rien n’est ordinaire dans ce livre, pas plus les brèves nouvelles qu’il renferme que leur auteur. Ce qui fait de Xavier Viallon un gendarme extraordinaire, ce ne sont ni des faits d’armes ni des exploits. Ouvrir son recueil, c’est se préparer à un voyage singulier au pays du profondément humain. C’est accepter de parcouru toute une gamme d’émotions mais aussi de se laisser entraîner dans des situations cocasses que ce « gendarme ordinaire » croque sur le vif avec un humour irrésistiblement drôle.
Ce qui rend enfin Xavier Viallon unique en son genre, c’est que, à travers une expérience de vie très personnelle dans laquelle il ne prétend jamais se donner en exemple, il réussit à rendre hommage à toute une profession dont nous croyons tout savoir mais dont nous ignorons beaucoup. Il était temps qu’un tel livre vienne nous rappeler que sous les uniformes et les képis et loin des images stéréotypées que nous pouvons avoir en tête, battent avant tout des coeurs d’hommes.
Editions La Bouinotte, 17 euros.
 
Passé composé de Serge Camaille
couv Passe compose
Décidément, Serge Camaille se plaît à sillonner le Berry des années 60. Cette fois il nous emmène un peu au delà, puisque Passé Composé débute en Sologne en 1966… Ou peut-être 1962, qui sait ?
Parce que quand Jean se réveille dans une chambre d’hôpital à Gien, il est persuadé d’être en 62, alors qu’on est en 66 ! Mais Jean ne se souvient plus de grand-chose. Il ne se rappelle plus avoir travaillé à Aubigny-sur-Nère, chez Drouard. Non plus s’être fait renversé par une bétaillère, sur la route de l’étang du Puits. Le paysage, à Aubigny, ne lui rappelle rien non plus… Il va falloir qu’il cherche plus loin, aidé en cela par 2 soit-disant amis, voire un peu plus, au moins pour Mireille.
Les premiers souvenirs, c’est au lieu-dit « La Bifure » qu’ils reviennent. Là où la route de Bourges se sépare de la route de Nevers, en venant de Paris. Après, il faudra descendre vers Bourges, puis vers Sancoins, Dun-sur-Auron, pour que les choses commencent à s’éclaircir.
Si « Passé composé » a la saveur d’un polar, l’aspect d’un polar, il n’en reste pas moins avant tout une histoire qui évoque les années 60 en Sologne et en Berry, afin d’en retrouver toute la saveur. Et la plus drôle des particularité de ce pseudo-roman policier est que c’est la supposée victime qui mène l’enquête… ou la quête, devrait-on dire.
C’est donc à travers cette longue promenade du nord au sud du département du Cher que va se dérouler cette quête, prétexte à revoir quelques-unes de nos plus belles communes en cette époque bénie.
Editions Marivole, 20 euros