Loir-et-Cher / région : La CMA communiquera, entre autres, via sa conférence territoriale biannuelle


Ne m’appelez plus jamais assemblée générale mais conférence territoriale…La régionalisation est passée par là et la Chambre de Métiers et de l’Artisanat (CMA) s’est adaptée au nouveau règlement en place depuis le 1er janvier dernier.
Tout semble changé et rien en fait n’apparaît trop bien clair dans cette réforme qui semble faire plus plaisir aux grands technocrates qui l’ont pondue qu’aux petites personnes sur le terrain. On réunira une conférence territoriale deux fois l’an en Loir-et-Cher et les «vraies» assemblées générales se dérouleront à Orléans. Il faudra un jour que l’on explique cette économie souhaitée qui ne semble pas en être une, à la base, sur le terrain.
Stéphane Buret, président de la CMA 41, a donné quelques explications pour cette première en insistant sur le fait qu’il fallait fournir des informations et dégager des pistes sur le plan économique afin d’accompagner, au mieux, les porteurs et animateurs de projets tout en respectant une politique de proximité et de territoire, à échelle humaine. On y verra peut-être un peu plus clair après les élections consulaires au sein des CMA après le 14 octobre prochain.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes
Au fil des dossiers, il apparaît que 926 immatriculations ont été effectuées, en 2020, sur le répertoire des métiers contre 1 022 l’année d’avant, dont 643 micro-entreprises (657 en 2019). Avec 41%, le secteur services précède le bâtiment (32%), la production (14%), l’alimentation (13%). 510 radiations ont été enregistrées en 2020 contre 539 en 2019. La pandémie a atteint plusieurs secteurs et les confinements ont laissé de graves séquelles tant humaines que sociales. Le CFA interprofessionnel accueillait 1 177 apprentis répertoriés au 1er janvier dernier (1 197 en 2019), soit un effectif quasiment stable. Le déroulement des examens a été quelque peu perturbé puisqu’aucune consigne officielle n’avait programmé leur tenue… Inutile de taire que la Covid-19 a eu de nombreux impacts (sur la transition numérique des entreprises artisanales, la transition écologique, les journées européennes des métiers d’art, etc.). Avant que deux artisanes et deux apprentis ne soient mis à l’honneur, Sylvia Sanchez, directrice de La Maison de l’Emploi du Blaisois, annonça la mise en route en Loir-et-Cher du projet national «Territoires Zéro Chômeur de longue durée» qui peut se résumer de la façon suivante : «Chacun(e) a le devoir de travailler et le devoir d’obtenir un emploi, selon la Constitution de 1946. L’objectif de cette action est de créer une dynamique territoriale pour apporter une solution à toutes les personnes privées durablement d’emploi et résidant sur un territoire. Il faudra aussi que tout un chacun(e) réfléchisse au fait que la privation d’emploi coûte plus chère que la production d’emploi supplémentaire». On nous permettra d’ajouter que personne ne mesure, aussi, la casse morale et psychique subie par un vrai demandeur d’emploi et le coût des soins qui peuvent suivre!

Personnalités
remarquables
Le président Stéphane Buret a, ensuite, félicité et distingué deux artisanes d’art, Françoise Manceau-Guilhermond, cartonnière à La Chapelle-Enchérie, et Marie-Hélène Poisson, restauratrice de mobilier ancien à Savigny-sur-Braye, avant de saluer deux apprentis tout aussi méritants. Alpha Doumbouya, jeune guinéen de 22 ans, arrivé en France en 2015, a passé brillamment un CAP et un BP de cuisinier, tout en encadrant des jeunes footballeurs et s’impliquant dans des organismes sociaux altruistes. Il est actuellement salarié au restaurant Assa de Blois. Son parcours exemplaire avait été salué par un prix de l’entraide des membres de la Légion d’Honneur. Alexis Rousseau, 24 ans, de La Chapelle-Vendômoise, boulanger de métier, a perdu l’usage d’une jambe après un accident de moto. Par son courage et sa ténacité et avec l’appui de son employeur, patron et ami, David Herbault, il a pu retrouver, en temps partiel, sa place au fournil, spécialement aménagé, malgré une prothèse qui lui permet d’exercer son métier.

Jules Zérizer