Loir-et-Cher : Sécurité routière, énième campagne


Le précédent préfet de Loir-et-Cher, Jean Pierre Condemine, n’avait pas totalement réussi à inverser la courbe de l’accidentologie sur les routes du département. Son successeur, Yves Rousset, tente à son tour la prévention curative.
« Au volant, l’alcool / le téléphone / la vitesse tue… Arrêtons le massacre ! » Sur fond sombre, à côté d’une tache rougeâtre faisant songer à une flaque ensanglantée, des formules choc sans être choquantes. Cela rappelle aussi les paquets de cigarettes à avertissements. Pourtant, de tels messages peuvent-il suffire à infléchir des comportements de mise en danger ? « Nous sommes présents, nous agissons mais cela ne suffit pas, » constate le préfet Yves Rousset. « Nous avons de plus beau communiquer auprès des Loir-et-Chériens; il ne faut pas oublier que sur l’autoroute par exemple, nous avons des automobilistes qui viennent d’autres coins de France, alors ce n’est pas efficace. La majorité des accidents mortels sont causés par des comportements inadaptés et des conduites addictives, favorisés par l’alcool et les stupéfiants, la vitesse également. Sans oublier les distracteurs du style Smartphones qui sont une vraie plaie.» Un nouveau coup de volant est donc donné, dans le bon sens du terme ,par les services de l’État et les forces de l’ordre. Comme écrit en préambule, une campagne de communication grand public (en ligne, sur les ondes radio, dans les journaux, sur les réseaux sociaux, par sms (pour la cible 18-30 ans), sur les bâtiments étatiques), au moyen donc de visuels incisifs pour « marquer » les esprits, va être diffusée notamment à la Toussaint et pour les fêtes de fin d’année, moments de chassés-croisés, tandis que des actions de prévention et de contrôles routiers vont se poursuivre. L’attention sera particulièrement portée sur les infractions graves, c’est-à-dire les vitesses excessives, supérieures à 40 ou 50 km/h par rapport à la vitesse autorisée. Ce qui ne signifie pas pour autant qu’appuyer légèrement sur le champignon est encouragé ou toléré ! En parlant de compteur à surveiller, où en est-on du retour aux 9O km/h sur les routes loir-et-chériennes ? Il y a une poignée de mois, Nicolas Perruchot, le président du Conseil départemental, exprimait haut et fort sa volonté de remettre les panneaux d’antan en place. «Il faut que le département effectue une demande officielle pour que la préfecture saisisse la commission concernée – présidée par le préfet et composée d’une vingtaine de membres (élus, gendarmerie, associations, etc.) – qui donnera un avis », informe le préfet Rousset. Oui, non, peut-être, en fonction de… ? Autant dire que ce n’est pas fait… Par contre, pour celles et ceux qui auraient déjà pensé que le changement était acté et auraient opéré un raccourci rapide, la règle des 80 demeure, quitte à être rabat-joie (mais en vie). Quant aux radars embarqués par des sociétés privées dans des véhicules banalisés, l’idée n’est pas elle non plus abandonnée car l’appel d’offres est en cours, pour une mise en circulation dès 2020. Enfin, les radars fixes vandalisés, comme celui de la route de la base aérienne de Pruniers-en-Sologne, vont sous peu être remplacés par des modèles tourelles. « Sur la route, on ne pourra pas tout stopper, on ne rêve pas, » conclut le représentant de l’État. Prévenir vaut mieux que guérir …
É.R.