L’utopie peut aussi faire pousser des légumes


utopie peut faire pousser legumesLe collectif castelroussin «Incroyables comestibles» milite pour rapprocher les citadins du jardinage. Il échange vos épluchures contre une petite pause au jardin.
La pancarte qui vous y guide est jolie, la parcelle réclame quelques après-midis de travail bénévole. Le jardin du collectif « Incroyables Comestibles » est situé au bord de l’Indre, à deux pas de la nouvelle extension du jardin public de Belle-Isle. On y accède par le chemin des lavoirs. Le lieu est bucolique à souhait, mais c’est la qualité du sol qui inquiète les membres du collectif. « On nous avait mis en garde. Les bords de rivières ont servi pendant des années de dépotoirs et les analyses du terrain montrent que le taux de métaux lourds, de plomb en particulier est anormalement élevé» reste à savoir si tous les légumes cultivés risquent d’être «riches» en métaux lourds. Pour cela il faudra en produire et les analyser. Le petit jardin au bord de l’Indre où les jardiniers se retrouvent les premiers et troisièmes samedis du mois est donc avant tout un jardin expérimental.
«Incroyables Comestibles, explique Sophie Winandy, est né en Angleterre. L’idée est de produire en ville de la nourriture à partager. Cela procède de l’échange de savoir. C’est Stéphane, professeur au lycée agricole et membre, comme beaucoup d’entre nous de l’Amap Berry (1) qui nous a ramené l’idée, suite à un voyage en Angleterre en 2012. Nous avons lancé une première expérience à la maison de quartier Est où nous avons installé cinq  jardinières dans lesquelles nous avons fait pousser des légumes et des herbes aromatiques. L’expérience, démarrée en mars 2013 s’est conclue par la confection d’une soupe, avec les enfants du quartier, en octobre. Ce qui a surpris, c’est la gratuité. Ce qui nous a ravi c’est le respect des habitants grands et petits, pour ces plantations».
Parallèlement le collectif a obtenu de la mairie, la fameuse parcelle des bords de l’Indre. « Elle était en friche, témoigne encore Sophie. Il nous a fallu deux samedis pour la dégager et puis on a pris les binettes…»
Cette année le collectif y a ajouté la parcelle voisine et dispose désormais d’une cabane qu’ils partagent avec des amateurs de cigares.
Un Keyhole pour faire bosser les vers de terre
Les expériences se multiplient sur ce terrain. Les jardiniers se sont lancés dans la culture des petits pois sur bottes de paille (si vous avez quelques souvenirs de collège cela doit vous rappeler la même culture dans des pots remplis de coton hydrophile). La terre polluée ne les contaminera pas, et puis il n’y aura pas besoin de se baisser pour les cueillir. Simplement il ne faudra pas oublier d’arroser.
Autre expérience, la construction d’un Keyhole. Autrement dit d’un espace en trou de serrure dont la clef serait un cylindre de grillage. L’espace est limité par un muret de pierres sèches.  Après un premier apport de terre, ce sont les vers de terre qui vont se mettre au travail pour transformer les déchets alimentaires et tontes de gazon en compost, d’autres vers se chargeant de mélanger ce compost à la terre du Keyhole.
Le collectif vous invite donc à y apporter vos déchets verts. La porte du jardin n’a pas de clef, vos pourrez vous y reposer, glisser vos remarques dans la boîte aux lettres qui peut également accueillir vos graines à partager.
Cette année les pommes de terre sont déjà plantées, quelques salades font l’admiration des visiteurs, des tomates et des choux Daubenton les rejoindront. Mais le collectif ne néglige pas l’action jardinières. Il compte en installer place du Palan, à Saint-Jean et à Touvent.
Pierre Belsoeur.
Contact : incroyablescomestibles36@hotmail.fr. Activités collectives au jardin les premier et troisième samedis du mois.

(1) AMAP Berry. L’association pour le maintien d’une agriculture paysanne privilégie les circuits courts et la commercialisation des légumes par des paniers remis aux adhérents à intervalesréguliers. Son site amapberry.ouvaton.org