Marais de Bourges sous la haute vigilance des maraichers 


Marais-BourgesDécantation, qualité de l’eau, lutte contre les friches ; voilà entre autre le combat de l’association des maraîchers de Bourges (AMB) qui, depuis sa création en 1998, rassemble des propriétaires et locataires des parcelles des marais de l’Yèvre et de la Voiselle ; site classé en 2003 au patrimoine Naturel National. Forte de ses 600 adhérents, l’AMB surveille avec rigueur l’évolution des marais, là où plus de 80% des adhérents sont sur le terrain, cultivent et entretiennent ces îlots de terre dans ce qui est un site unique à deux pas du cœur de la cité historique, sous le regard magique de la cathédrale Saint Etienne. Jeunes retraités, plus anciens, familles, entretiennent tout ce qui fait de ce site un lieu de convivialité et de partage qu’ils veulent à tout prix sauvegarder. Patrimoine fragile tant la pollution guette et mobilise les efforts de l’association. Yves Mechineau, Jean Guimier, Marie Paule Mechin et Michel Gauguet resituaient les axes prioritaires de ces maraîchers non professionnels, véritables héritiers de ceux qui, au début du vingtième siècle, écrivaient la fabuleuse histoire des marais de Bourges. Apparaissent aujourd’hui, une prolifération de friches, éléments alarmants de survie des marais : « cela fait dix ans que nous dénonçons cet abandon, que nous sommons les propriétaires au devoir de nettoyage de leur parcelle. Face à un manque de civisme évident, nous demandons l’intervention des pouvoirs publics car ces friches sont un arrêt de mort des marais… » S’ajoute à cela, l’envasement et la qualité de l’eau. En juillet 2008, est adoptée une étude générale des marais. En avril 2009, est votée en conseil municipal, la mise en chantier d’une DIG (déclaration d’Intérêt général) et ce, pour cinq ans. 7 km de coulants seront désenvasés ce qui représente un extrait de vases de 23000m3 environ. Il est signalé à cette époque, que l’amont des marais est bien la source d’envasement et que les friches sont responsables de la dégradation du site. L’entretien des déversoirs, du barrage flottant du Langis, sont d’autres facteurs aggravants d’autant que ce dernier en cas de grosse montée des eaux ne suffit plus. C’est d’ailleurs cette rivière qui est au coeur des actions à mener, tant ses crues déversent régulièrement, sédiments, déchets urbains et ménagers dans les marais d’en haut. En 2013, triste record en matière de dépôts ; résultats : fossés obstrués, ilots de vase et de détritus émergents dans les coulants, sans parler des polluants invisibles. La remise en état est prévue pour 2017 sans parler hélas du Langis. Les maraîchers plaident surtout pour traiter en urgence l’amont afin de mettre un terme à ces pollutions. Les collectivités locales sont alertées et la visite du Président du Conseil Général Jean Pierre Saulnier en juillet, notamment sur le chantier du site Langis, semble de bonne augure pour la suite des travaux. Des installations ont été déjà réalisées, comme un bassin de décantation des sédiments, un barrage piège à hydrocarbures, un fossé d’épandage pour les eaux de ce fossé. Reste maintenant à la ville de Bourges la réalisation des systèmes de protection du Langis contre les eaux pluviales de la zone nord qui, pour l’instant, se déversent dans la rivière et les marais sans décantation. Une deuxième tranche de dévasement est prévue par la ville de Bourges en novembre et décembre. C’est toute la survie des marais qui est en jeu et l’on comprend bien la raison d’être de cette association quant à la préservation d’un patrimoine unique de culture maraîchère.

Jacques Feuillet

Renseignements et informations
AMB – Moulin de La Voiselle
5 Boulevard Chanzy BP 86014
18024 Bourges Cedex
Tel : 02 48 21 30 63
Mail : amb18@laposte.net
Site : www.associationdesmaraichersdebourges.org