Market-place pour e-services


La CCI Centre Val de Loire a présenté sa toute nouvelle market-place, un magasin digital dans lequel se trouvent les applications les plus demandées par les chefs d’entreprises.
C’est dans l’air du temps, il faut désormais composer avec ce nouveau modèle de développement économique. Il se crée chaque jour de nouveaux outils numériques. L’utilisation des standards a changé : on n’achète plus les logiciels courants comme Excel, on les loue. Enfin, les acteurs publics, autrefois à la traîne, opèrent désormais leur mutation numérique.
« Et finalement ce sont les entreprises qui sont sans doute les plus à la traîne, observe Antoine Bonneville, le président de la CCI Centre. Les ETI, les plus grosses d’entre elles, ont leurs services RH, comptable, et juridique ; les TPE, elles, n’ont pas le temps ou pas la vision pour cela. Restent les PME dont seuls les dirigeants les plus audacieux, s’intéressent au digital. Les CCI de France ont donc choisi d’entrer dans le digital pour y entraîner leurs entreprises ressortissantes et les accompagner dans ce nouveau monde ».

Les services à l’entreprise, sur le Net
L’idée de la market place est d’agréger les e-services pour les PME et TPE. C’est en somme une plateforme de distribution de services en ligne, la boîte à outil digitale pour le chef d’entreprise ; en résumé, l’Apstore du dirigeant.
On y trouve tous les services utiles au développement de l’entreprise : comptabilité, droit social, outils d’amélioration de l’entreprise, de communication et des business plans.

Pensée par et pour les chefs d’entreprises
« Pour que cette market place soit bien ordonnée, sa construction s’est faite en mode « agile », c’est-à-dire en permanente évolution », explique Philippe Roussy, vice-président de la CCI de Touraine. Et ce, en fonction du jugement des chefs d’entreprises eux-mêmes. C’est ce que l’on appelle le Crash-test. « J’aime : je valide, je n’aime pas, je le dis ». Ainsi s’est élaborée la caverne d’Ali-Baba, où l’on trouve les applis validées par les utilisateurs, et les applis concurrentes. On y entre par mots clefs et selon les six rubriques : entrepreneuriat, développement, financement, gestion, management et performance.
Bien entendu, tout cela est gratuit. Pour le moment, le modèle économique est basé sur le clic payant. Ce sont les développeurs d’applis qui payent pour être présents, au prorata du nombre de visiteurs.

La Région Centre aux avant-postes
« Le projet est en phase de déploiement depuis un an, explique Florent Masson, responsable du développement. Trois régions ont pris les devants, dont les Hauts de France, la Normandie et le Centre-Val de Loire ». Mais alors que va-t-il advenir des collaborateurs de terrain, dont les CCI disent qu’ils sont des experts ? Vont-ils disparaître ? « Non, le digital ne va pas désincarner la relation humaine, assure Jérôme Richard, en charge du digital au conseil de développement d’Orléans métropole. On ne montera jamais une entreprise tout seul, sans clients ni conseillers. On est, il est vrai, à la croisée de deux générations, et de façons de faire. Il existe des outils facilitateurs, pour aller plus vite, plus fort et plus économique ».
Stéphane de Laage