Mémoire : Panneau mémoriel de la ligne de démarcation inauguré à Vierzon Bourgneuf


Vierzon
Il y avait une forte émotion dans cette cérémonie qui, de prime abord, semblait courante tant les inaugurations de ce genre ont fleuri sur le parcours de cette ligne qui coupait la France en deux zones : Celle occupée par les Allemands et celle dite « libre » ou plutôt, non occupée.
Vierzon  à son histoire et elle est riche tant il y eut d’audace, de témérité, d’ingéniosité et souvent d’insouciance dans ce passage du pont de Bourgneuf qui enjambe le cher et qui était le lieu de passage d’un flux de personnes de toutes origines venues  trouver à Vierzon un moyen de fuir ;  qu’ils soient prisonniers évadés, résistants allant d’une zone à l’autre, militaires alliés et surtout aviateurs abattus par la DCA Allemande. Puis, en 1942 vont affluer les personnes de nationalité juive fuyant les rafles et les déportations et arrivant notamment de la région parisienne.
Des familles entières qui  furent ainsi « passées » en zone non occupée ce qui n’empêcha nullement bon nombre d’entre elles de se faire arrêter et parfois même dénoncer par des passeurs peu respectables et lâches qui heureusement, ne furent qu’un infime minorité mais ils ont existé. Marcel Demnet et Abel Beguin des témoins de cette époque étaient présents pour cette cérémonie de devoir de mémoire. Les édiles et responsables locaux de l’Etat et des collectivités territoriales étaient là pour cet hommage en dévoilant cette plaque mémorielle. Le sous préfet de Vierzon, l’ancien Président du Conseil Général Jean Pierre Saulnier car ce panneau fut offert par le conseil départemental  en son temps.
Le député maire de Vierzon Nicolas Sansu insistait sur ce devoir de mémoire rendant hommage à tous ceux qui ont œuvré à sauver des vies au risque de perdre la leur comme ce fut le cas entre autres pour certains. Raymond Toupet, le fameux corbillard du père Farcet et tant d’autres qui firent passer sur l’autre rive des gens sans savoir qui ils étaient et d’où ils venaient ; l’essentiel était de les emmener loin de la barbarie nazie.
Paul Pintenat, Président du comité départemental de l’UNARD du cher et Abel Beguin prononçaient des discours emplis d’émotion déclarant que ce devoir de mémoire devait être perpétué afin que vive cet extraordinaire élan de résistance à la barbarie et que chaque passant puisse, en traversant le cher, lire qu’ici en ce lieu, des hommes et des femmes ont payé cher leur non résignation à l’occupant. Politiques, combattants, résistants, alliés ou simplement hommes et femmes qui ne voulaient pas plier sous le joug nazi : c’est pour toutes ces personnes qu’honorer la mémoire est une obligation pour toutes les générations à venir.
J.F