#Nouvellesemaineconfinée Et si vous lisiez, histoire de s’extirper de l’actualité?


Confinement. Jour 21. Pour changer un peu. Un bon livre peut être une bonne source d’évasion, sans bouger de chez soi. Alors, petite sélection chez l’éditeur Ramsay pour vous occuper l’esprit lors de cette nouvelle semaine d’entraves qui débute. En patientant, à défaut de, voyages au fil des pages… Top 3.

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Chambord, du film au livre

1519-2019. En septembre 1519, débute sous l’impulsion de François Ier la plus stupéfiante construction du Val de Loire. Ainsi naquit le château de Chambord aux péripéties multiples racontées sur grand écran et sur papier.

Hier, symbole du royaume de France confronté à la folie des hommes, le château de Chambord est aujourd’hui fierté de la République qu’on visite en famille. Ce géant de pierre planté au milieu d’une gigantesque forêt, qui a connu la vie et la mort, fête cette année 2019 son cinq centième anniversaire et n’a pas pris une ride. Depuis cinq siècles, l’Histoire avance pendant que la nature poursuit sa route, immuable. Le cinéaste animalier Laurent Charbonnier a su saisir cette beauté faunistique et floristique. Son long-métrage sobrement baptisé « Chambord », mêle images d’animaux, visuels historiques animés et points de vue sur l’architecture du fameux château. L’ensemble, commenté par la voix sensible et délicate de la comédienne Cécile de France, parvient à transmettre l’émotion des lieux au spectateur installé dans une salle obscure. Ainsi, l’opportunité est offerte de (re)feuilleter les pages de cette histoire qui continue d’inspirer et de fasciner. Le château de Chambord aura en effet survécu à toutes les épreuves et nous le connaissons aujourd’hui sous son meilleur aspect. Il existe déjà pléthore d’ouvrages et d’oeuvres audiovisuelles consacrés à la résidence royale de feu François Ier mais les textes d’Émilie Rencien et de Georges Brown, réunis dans un beau livre à paraître aux éditions Vilo (groupe Ramsay), apportent un éclairage complémentaire au long métrage de Laurent Charbonnier, produit par Jean-Pierre Bailly (MC4). 

É.R.

 

De l’Italie à la vallée Noire

Berrichon, un peu creusois et solognot avec un arrière grand-père italo-corse, Christophe Matho a choisi le personnage de celui-ci pour son premier roman, publié en 2020 aux éditions Ramsay.

Voici le décor : Orazio quitte l’Italie pour fuir le fascisme se retrouve en Vallée Noire où il rencontre une jeune et jolie paysanne, Armance. Tous deux sont amenés à résoudre des énigmes liées à un manuscrit sur les meneux de loups, écrit par une auteure locale du XIXe siècle qui a laissé son nom à la postérité. En 2012, un éditeur solognot est convoqué chez un notaire creusois qui lui remet un manuscrit confié à son étude quatre-vingt ans plus tôt, cette remise ayant un lien avec les énigmes résolues par Armance et Orazio…Tels sont les ingrédients d’un premier roman à l’écriture soignée et qui se lit d’une traite. « Orazio est principalement un roman sur les traditions de la Vallée Noire qui me passionnent, tout en étant inspiré de Georges Sand, détaille Christophe Matho. En effet, ses romans champêtres qui m’ont beaucoup marqué font partie des premiers livres que j’ai lus. La référence à mon arrière grand-père d’origine italiano-corse m’a permis de camper les personnages de mon premier roman, tout en faisant un clin d’œil à l’histoire de mes arrières-grands-parents solidement ancrée dans le territoire de la Vallée Noire, le Berry mystérieux décrit par Georges Sand. Même si je n’ai pas connu mon arrière-grand-père, mon arrière-grand-mère m’en a parlé. Je me retrouve beaucoup dans le Berry et ses paysages. Le but de ce roman était d’écrire, pas forcément d’inventer une intrigue originale. J’ai un peu parlé de moi dans un chapitre, uniquement pour planter le décor. » Éditeur, Christophe Matho a « beaucoup travaillé sur les traditions populaires, contes et légendes du Berry et de ses régions avoisinantes, tout en ayant écrit deux beaux livres, l’un sur la truite et les salmonidés et un autre sur les affiches de la Belle-Epoque. Je me suis lancé dans l’écriture d’un roman car je ne conçois pas le métier d’éditeur où je conseille les auteurs dans l’écriture de leur livre, sans avoir écrit un ou deux romans. Je travaille sur Orazio depuis trois ans, pendant les vacances car je n’ai pas le temps d’écrire durant l’année. Pendant que les membres de ma famille sont à la plage, je me mets à l’écriture. » Christophe Matho n’en restera pas là car après Orazio, il « envisage d’écrire le manuscrit oublié dont je parle dans Orazio sur les meneux de loups. »
F.M.

 

Un pognon de dingue !

On quitte Christian Goemaere avec un polar régionaliste « Du sang sur le cachemire » et on le retrouve avec un thriller« Un pognon de dingue » (Ramsay) où politique et argent ne semblent pas faire toujours bon ménage. Questions, réponses.
La genèse de « Un pognon de dingue » ?
Vous savez, on ne s’éloigne jamais définitivement de son univers de ses centres d’intérêt. Pour moi, la politique au sens noble du terme, c’est-à-dire l’administration de la cité et son corolaire, la démocratie. J’observe malheureusement que le monde moderne nous éloigne chaque jour un peu plus de ces concepts, sans doute un peu idéalistes, et que la conquête du pouvoir, même dans nos démocraties modernes, occidentales, ne s’embarrasse pas trop de principes moraux. Alors « Un pognon de dingue », sous une forme évidemment romancée, c’est un peu cette histoire.

Pouvez-vous être un peu plus précis ?
« Un pognon de dingue » comme son nom l’indique c’est une histoire de gros sous, une histoire qui entre en résonnance avec l’un des maux les plus pernicieux de nos sociétés modernes : l’argent sale ! L’argent qui s’affranchit des règles fiscales, des lois, des frontières. L’argent qui corrompt, qui maquille les comptes des campagnes électorales et qui finalement fausse les règles du jeu de nos sociétés démocratiques.

Effectivement, l’actualité judiciaire récente de notre propre pays, même si elle avance lentement, semble vous donner raison.
Oui, malheureusement. Mais vous en conviendrez, il faut beaucoup, beaucoup trop de temps, d’efforts et de moyens de la part de la police et de la justice et parfois aussi de la presse, pour faire remonter ces affaires à la surface. Et puis lorsqu’elles apparaissent enfin au grand jour, nos concitoyens, blasés, happés par de nouvelles préoccupations ou de nouvelles modes pensent in fine que ces pratiques sont inhérentes, consubstantielles de la vie publique française. Or en fait, ces comportements accréditent, renforcent l’idée du « tous pourris » et font le lit du populisme.

« Un pognon de dingue », au moins en ce qui concerne le fond de l’intrigue, est-ce vraiment un roman ?
Évidemment, sans ambigüité il s’agit bien d’un ouvrage de fiction de plus traité, je l’espère, avec humour, suspense et fantaisie. Tout est donc inventé. En même temps le lecteur a aussi le droit d’imaginer que tout ou partie de l’intrigue peut être vraie. Et je ne le contredirai pas forcément. Vous connaissez comme moi l’expression populaire qui dit que la réalité dépasse souvent la fiction. Je fais mienne cette assertion.

L’amitié, thème récurrent de vos livres. Pourquoi cette intérêt marqué pour l’amitié ?
Pour une raison simple, c’est que celle-ci constitue à mes yeux l’essence même de la vie. L’amitié, les amitiés, c’est ce que nous avons de plus précieux et nous nous devons de l’entretenir, de la chérir, de la protéger comme la prunelle de nos yeux. Il ne vous aura pas échappé qu’en politique, les amitiés existent peu. Ce ne sont au mieux que des convergences temporaires d’intérêts, même s’il est vrai que parfois il peut y avoir quelques belles exceptions à la règle. C’est aussi l’intérêt de mon livre « Un pognon de dingue ». Comment cette amitié improbable, entre trois enfants aux fortes personnalités mais que tout oppose, résistera-t-elle lorsqu’ils se retrouveront adultes projetés au cœur de la vie politique française et de ses financements occultes. Évidemment je n’en dévoilerai pas plus.

Pour finir,  votre livre nous emmène bien au-delà de la France et nous fait découvrir d’autres cieux. Pourquoi avoir abandonné la Sologne ?
D’abord j’aime moi-même voyager, découvrir et faire partager mes émotions. Ensuite parce que les pays que nous traversons dans le livre sont tous des pays que je connais bien pour y avoir vécu, travaillé ou séjourné longtemps. Enfin parce que le Vanuatu, petite république mais grand paradis fiscal du Pacific sud s’inscrivait parfaitement dans la thématique de mon livre. Mais rassurez-vous, mon prochain roman actuellement en cours d’écriture se déroulera totalement en France au cœur de l’une de nos plus belles forêts. Mais ne comptez pas sur moi pour vous en dire plus.

 

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