Orléans : Vingt bougies pour les Folies Françoises


Fondées et dirigées par le violoniste Patrick Cohën-Akenine, Les Folies Françoises fêtent leur vingtième anniversaire en 2020.

Formation orchestrale spécialisée dans la musique baroque et tirant son nom d’une pièce de Couperin, les Folies Françoises a été fondée en 2000 par le violoniste Patrick Cohën-Akenine avec la claveciniste Béatrice Martin et le violoncelliste François Poly. Patrick Cohën-Akenine a tout d’abord suivi des études classiques de violon au Conservatoire. Il s’intéresse rapidement à la musique de chambre et fait partie d’un quatuor à cordes pendant huit ans. Puis il découvre la musique ancienne. Après avoir suivi un cycle spécialisé dans la musique des XVIIe et XVIIIe siècle au Conservatoire de Paris, il se consacre à la musique baroque et devient premier violon du Concert Spirituel d’Hervé Niquet, l’un des plus grands chefs français « baroqueux », où il interprète principalement la musique religieuse de Lully.

En 2008, les Folies Françoises s’installent à Orléans, année où son chef a concrétisé l’un de ses rêves, faire renaître les vingt-quatre violons du Roy, une des formations orchestrales qui rythmaient la vie de Louis XIV à Versailles et dont le son a aujourd’hui disparu. « J’ai entrepris un travail de recherche avec le Centre de Musique Baroque de Versailles et des luthiers afin de recréer les instruments adéquats afin de jouer les parties intermédiaires : haute-contre, taille et quinte de violons afin de recréer le « son français », tel que l’a entendu Louis XIV, indique Patrick Cohen-Akenine. En effet, au XVIIIe siècle, ces cinq parties de violons ont disparu au profit des seuls violons et altos tels que nous les connaissons aujourd’hui. »
En 20 ans, les Folies Françoises ont proposés 618 concerts en France et a l’étranger et ont enregistré 16 CD et un DVD. « Depuis l’an 2000, les choses ont évolué dans le monde de la musique ancienne, remarque Patrick Cohen-Akenine. Entre1970 et 2000, la plus grande partie du travail de recherche a été effectué. À partir de 2000, des instrumentistes de haut niveau se sont intéressés à la musique ancienne, ce qui fait qu’aujourd’hui, on se retrouve avec des musiciens plus complets qui touchent à plusieurs styles de musiques avec beaucoup de qualité dans leur jeu. De nos jours, la musique ancienne s’est démocratisée. Étant enseignée dans les conservatoires, la nouvelle génération de musiciens est très bien formée. Même si ce n’est plus la découverte d’une nouveauté comme à la fin du XXe siècle, il y a toujours un public pour cette musique très vivante et enjouée. Le contexte économique a aussi changé depuis 20 ans avec moins d’enregistrements et davantage de concerts. Comme il y a plus de jeunes qui pratiquent cette musique, les ensembles sont plus nombreux et ils rivalisent de dynamisme et de nouvelles idées pour trouver leur place. »

Deux concerts pour les 20 ans

Les Folies Françoises célébreront leurs 20 ans à Orléans les 26 et 29 mars autoyur de la musique française. Le 26 mars à la Scène nationale d’Orléans, TenDances sera une rencontre entre les musiques baroques et contemporaines avec une rencontre entre les violon baroque et contemporains. « Ce programme est né de ma rencontre avec Hae Sun-Kang, violoniste de l’Ensemble intercontemporain et spécialiste depuis plus de 25 ans de la musique contemporaine, précise Patrick Cohen-Akenine. Hae Sun-Kang étant interessée par l’’interprétation sur instruments anciens, nous avons travaillé ensemble des sonates pour deux violons de Jean-Marie Leclair, violoniste français du XVIIIe siècle. Elle souhaitait aussi créer un concerto pour violon, accompagné par un ensemble baroque et sa complicité avec le compositeur Yan Maresz nous a permis de réfléchir ensemble à la forme de cette création. Le choix d’une suite de danses s’est imposé, tant elle est au cœur de la musique française de cette époque. La qualité particulière du son de l’orchestre baroque et sa différence de timbre par rapport à la partie soliste est le point principal a été mis en valeu dans l’œuvre de Yan Maresz qui a opté pour une forme rappelant les suites de danses baroques. À coté de cette création, le programme comprendra les Élements de Rebel, œuvre très contemporaine pour l’époque, commençant notamment par un cluster puis se poursuivant avec des danses avec de belles couleurs, puis le concerto pour violon numéro 1 de Leclair. Avec Hae, nous jouerons aussi une sonate de Leclair en faisant miroiter les rythmes avec nos violons, dont le « la » est différent, le sien étant à 440 Hz et le mien à 415 Hz. Avec ce concert, nous voulons montrer que notre ensemble est ancré dans la modernité. Le baroque n’est pas une reconstitution historique et a sa place dans le monde contemporain. Le 29 mars à 11 heures, aura lieu un concert à l’ambiance familiale à la salle de l’Institut, chère aux Folies. Sous l’intitulé « Vous dansiez ? Eh bien jouez maintenant ! », les trois membres fondateurs des Folies Françoises présenteront un programme autour de la musique française et de la danse des XVIIe et XVIIIe siècles avec des œuvres de Dieupart, Danglebert, Senallié, Couperin, Rebel, Barrière et Leclair, du style Louis XIV à celui plus galant et italianisant de Louis XV, « Le style musical a evolué entre la fin du XVIIe et le début du XVIIIe siècle, explique Patrick Cohen-Akenine. Le Régent était très musicien et aimait la musique italienne dont la sonate en quatre mouvements mise à la mode par Corelli. » Pour la communication, les Folies françaises sont sont alliées à la Fabrique Opéra qui présente les 27, 28 et 29 mars la Traviata de Verdi avec 7 euros de réduction pour l’achat conjoint d’une place pour la Traviata et pour Vous dansiez ? Eh bien jouez maintenant « Au lieu de nous faire concurrence, nous profitions de ce week-end pour croiser nos publics. », précise le chef des Folies.

F. M.

Réservations : foliesfrancoises. fr