Papillons contre Michelet vers une solution d’apaisement


Châteauroux
Le maire va laisser passer les départementales avant de faire de nouvelles propositions aux directrices de la crèche des Papillons et de la maternelle Michelet pour mutualiser leurs locaux.
La tension ne retombe pas à l’école maternelle Michelet. L’annonce par Gil Avérous, maire de Châteauroux d’agrandir la crèche des Papillons en récupérant une partie d’une des salles de motricité de la maternelle voisine (Petit Berrichon du 27 février) a fait bondir les parents d’élèves.
L’argument du maire était le suivant : «Soit on adopte cette solution qui grignote un tiers de la salle de motricité de la maternelle et offre 40 m2 de plus à la crèche pour 90.000€ soit on construit une extension pour 180.000 €. Compte tenu de la baisse régulière du nombre d’élèves de Michelet -une tendance qui ne va pas s’inverser puisque le nouveau PNRU va faire tomber de nouveaux immeubles à Saint-Jean- et de l’état de nos finances, cette solution est celle du bon sens. Par ailleurs, nous avons besoin de cette extension à la rentrée de septembre sous peine de ne plus pouvoir accueillir des enfants qui y sont actuellement inscrits. Une structure nouvelle ne pourra pas être construite dans ces délais».
Les parents d’élèves de Michelet n’y ont pas été sensibles répliquant dans un tract : «Pourquoi nos enfants, à Saint-Jean, n’auraient-ils plus droit de faire leurs activités chaque jour dans d’aussi bonnes conditions qu’auparavant ? Nos enfants aussi ont besoin d’espace, car ils en sont souvent privés à domicile (…). En janvier, Monsieur le Maire a parlé du vivre ensemble. Aujourd’hui, malgré cela, ceux qui ont déjà moins auront encore moins. Tout cela pour de petites économies».
Une conciliation possible
Deux points de vue, on le voit à priori inconciliables au grand désespoir de Valérie Fondini, infirmière puéricultrice, qui dirige l’équipe de sept personnes qui font fonctionner les Papillons de 7 h à 18 h 30. La visite guidée est le meilleur argument de la directrice qui explique les manipulations nécessaires pour transformer les locaux en réfectoire, dortoir et salle de psycho motricité au fil de la journée. «Les locaux sont prévus pour recevoir quinze enfants régulièrement en conservant cinq accueils d’urgence. Actuellement, nous sommes à 22 permanents !». La directrice avait testé ses voisins pour voir s’il n’y avait pas moyen de mutualiser lea fameuse salle de motricité. En vain.
Conseillère municipale d’opposition, Chantal Gerbaud a relancé cette idée de mutualisation qui semble faire son chemin. Gil Avérous ne proposera cette solution au préfet et à l’inspecteur d’académie (DASEN) qu’après les élections départementales. Si elle était retenue, il ne manquerait plus que l’accord du conseil.
Cette solution, encore moins coûteuse, constituerait une alternative intéressante. Sans doute n’offrirait-elle pas aux Papillons l’utilisation permanente de 40 m2 supplémentaires, mais, en plus d’éteindre la polémique, elle donnerait le temps aux élus de réexaminer les problème des crèches. La maternelle Buffon, à deux cents mètres de Michelet, est-elle  aussi touchée, par la baisse des effectifs et les dernières opérations d’urbanisme prévues dans le deuxième plan de rénovation urbaine (PNRU) vont encore faire baisser le nombre d’habitants du quartier. En revanche, les demandes de places en crèche sont loin d’être toutes satisfaites et on ne vient pas seulement du quartier pour mettre son enfant à la crèche. Alors, pourquoi ne pas réaffecter, à terme, des locaux de la petite enfance aux bébés ?
La ville a d’ores et déjà adressé ses demandes de financement à la Caf. «Nous traiterons ce dossier en avril. De toutes façons les travaux n’auront pas lieu avant juillet, rassure le maire. Nous devons de toutes façons régler les problèmes de couchages de la crèche». Les siestes sont le casse tête de Valérie Fondini et de ses coéquipières. Un comble !
Pierre Belsoeur