Pas d’entente cordiale pour le Smur de Bourges



Après des périodes d’engorgement aux urgences, l’hôpital Jacques-Cœur de Bourges est obligé, depuis plusieurs semaines de fermer tout ou partie, sur des durées limitées, son service Smur, faute de médecins urgentistes. Ce sont les Smur de Vierzon et Saint-Amand-Montrond, pour deux tiers du département qui officient afin de palier aux problèmes berruyers.
La situation des services de santé est de plus en plus précaire dans le département du Cher. Les fermetures à répétition du Smur (Service Mobile d’Urgence et de Réanimation) de Bourges engendre une situation précaire des services hospitaliers dans le département du Cher. Une fermeture qui est essentiellement dû au manque de médecins. A Bourges pour 25 postes, seulement huit sont actuellement pourvus… Une situation que les maires de Bourges et Vierzon appréhende de manière bien différentes. Le premier à rencontré le Premier ministre Édouard Philippe pour lui parler de ce problème qui devient récurrent. L’élu s’est servi de sa page Facebook pour faire par de ses propositions. Il explique, entre autres solutions, qu’il faut « modifier la réglementation pour permettre, sur un bassin de population, une réorganisation des moyens des établissements publics de santé en ciblant les besoins prioritaires dans l’objectif de garantir une continuité de l’activité ; définir 2 niveaux de service d’accueil d’urgences en fonction de l’activité : un niveau d’établissement référent et un niveau d’établissement de proximité ; moduler la rémunération des praticiens selon le niveau d’activité du service d’accueil d’urgence dans lequel ils exercent afin de redonner de l’attractivité aux services ayant une activité soutenue ».

La notion d’hôpital de référence ne passe pas
Le second a écrit à l’ARS (Agence régionale de santé) une lettre ouverte et réuni les personnels de santé de l’hôpital de Vierzon afin de trouver des solutions. Par ailleurs, il s’insurge des demandes berruyères où il voit une forme de précarisation de l’un au bénéfice de l’autre. «  Je sais lire entre les lignes. L’une des propositions de Pascal Blanc est claire… Je ne suis pas d’accord pour qu’on déshabille Vierzon pour habiller Bourges » assène l’élu vierzonnais qui ajoute sans ambage que « Vierzon et Saint-Amand ont des équipes stables, pas pléthoriques, mais qui permettent que certains aillent à Bourges pour faire de l’intérim et on en vient à confondre GHT et hôpitaux à vendre. » La notion d’hôpital de référence ne passe pas vraiment chez le premier magistrat de la deuxième ville du Cher.
« Il n’est pas question que l’hôpital de référence en profite pour déstabiliser les hôpitaux de proximité. Il serait temps de mettre des médecins là où ils sont nécessaires. »
Nicolas Sansu, président du conseil de surveillance du centre hospitalier de Vierzon, comme Pascal Blanc l’est pour celui de Bourges ( ou au moins l’un de ses adjoints), a réuni, en milieu de semaine dernière, les médecins, le président de la commission médicale d’établissement et tous les syndicats de l’hôpital pour faire un mémorandum qu’il souhaite porter à la directrice de l’ARS. Une certitude cependant, hors la problématique de l’hôpital berruyer, les deux élus se rejoignent sur un point : la volonté que le droit à la santé et aux soins soit assuré dans le Cher !

L’EPRUS au soutien du SMUR de Bourges
Les 3 députés du Cher Nadia Essayan, Loïc Kervran et François Cormier-Bouligeon ont rencontré Yann Bubien, le directeur de cabinet adjoint de la Ministre des Solidarités et de la Santé, pour lui présenter la situation critique du SMUR et des urgences de l’hôpital de Bourges. Le directeur de cabinet a décidé de mobiliser l’EPRUS (Établissement de Préparation et de Réponse aux Urgences Sanitaires), la structure chargée de maintenir en capacité opérationnelle les éléments de la Réserve sanitaire. Des médecins seront donc mobilisés dès cette semaine pour venir en appui des urgences de Bourges. Selon les élus du département « De façon plus durable, il a été convenu de lancer une réflexion sur l’attractivité de l’établissement hospitalier de Bourges afin de pourvoir les postes de médecins actuellement vacants mais également les postes d’internes. » Bientôt devrait venir s’ajouter, via l’ARS, la communauté médicale et les collectivités territoriales, un ensemble de dispositions qui doit permettre l’installation de médecins généraliste et spécialistes sur l’ensemble du territoire du Cher.
F. Simoes