Politique : Ça balance pas mal à Paris, ça balance aussi.. à Blois !


Le conseil municipal du 19 avril, en visio-conférence, s’annonçait “court”, d’après les dires du maire, quelques jours auparavant, qui s’est visiblement trop vite emballé. C’était en effet sans compter sur l’opposition qui a nourri le débat nettement cristallisé sur les dossiers Hôtel-Dieu et CRJS.
Bref ? Ben non, long ! Cinq heures, plus ou moins acerbes et emportées, au fil de la lecture des 45 sujets mis en délibérés. Dès le début des festivités le 19 avril, regardées en vidéo sur le site Web de la ville par élus, citoyens et journalistes demeurés à domicile, Covid-19 enfermant, Malik Benakcha (LR, groupe “Osons l’avenir”) et Étienne Panchout (Modem, groupe “Libre(s) et Blésois”) ont frappé, questionnant, pointant, réclamant. En particulier sur la délibération 19; un sujet qui, pour celles et ceux qui suivent ces aventures, appelait du remous. La réhabilitation du fameux Hôtel Dieu, sa désaffectation des emprises à l’arrière du chevet de l’église Saint-Nicolas, en vue de leur déclassement avant cession, sans oublier le lancement de la procédure d’enquête publique liée, a comme escompté motivé les interventions de l’opposition. Spécifiquement à droite, l’opiniâtre Benakcha, lequel durant la campagne des élections municipales 2020, avait harangué à l’envi vouloir “sauver” ce lieu cédé depuis au promoteur Histoire et Patrimoine” (SNC Mérimée) pour y ériger entre autres des logements. L’amendement déclamé par ce dernier conseiller opposé, fleuri entre autres d’une idée de “parking souterrain pour mieux végétaliser et reconstituer l’ensemble des jardins de l’abbaye”, aura toutefois été retoqué par l’assemblée. Les points de frottements se fritant deviennent rengaine éprouvée. À croire qu’on n’en sortira jamais; pourtant, la campagne électorale de l’an passé est bel et bien achevée… “Vous avez gagné l’élection, vous appliquez vos volontés, c’est acté,” aura d’ailleurs souligné Étienne Panchout. Nous l’aurons compris, vous serez donc candidat aux législatives, Mr Benakcha,” aura balayé et fermé l’édile Gricourt.

Au bout de la ritournelle, make a wish ?
Puis le clou du spectacle aura été à son comble lors du dossier numéro 41 relatif aux travaux d’amélioration du bâtiment du CRJS (Centre Régional de la Jeunesse et des Sports), à vocation environnementale. Et du sport, il y en a eu ! Quand la droite a ressorti de sa boîte la critique d’antan lancée en son temps par Louis Buteau (ex adjoint au commerce) à l’égard de la gauche et Jérôme Boujot, premier adjoint, gendre du maire, salarié du CRJS. Aïe, ça piquait, dans le caniveau. À tel point que Marc Gricourt aura mis en joue Malik Benakcha d’une épée juridique pour calomnie. “Répondez sur l’intérêt particulier face à l’intérêt général. Je n’ai pas peur d’aller au tribunal, je suis confiant du résultat,” lui a rétorqué le second, chef d’entreprise de métier. Sans jamais lâcher le mors, alors inutile de s’attendre à un cadeau. “Malik ! Toi qui a fêté ton anniversaire hier… On savait que pour toi, la fin justifie les moyens! Une boule puante!“ aura crié l’adjoint Benjamin Vételé. L’adjoint Rachid Meress s’est à son tour indigné, “outré, écoeuré. C’est bidon!” Un feu d’artifice … Le soufflé énervé retombé, l’autre singularité blésoise, répétitive, est de conclure chaque conseil municipal à force de voeux. Le 19 avril, ils furent encore deux. L’un en faveur du maintien des emplois industriels, le second concernant la santé. L’exécutif et l’opposition municipales de Blois possèdent des marottes, parfois radotent. Et cela ne passe pas toujours comme une lettre à la Poste. “Faites-en ce que vous voulez, faites vos voeux!,” aura constaté Étienne Panchout, kinésithérapeute de profession, face au rejet de son souhait rédigé. Souhait qui, il est vrai, parlait du Gouvernement et des accords Ségur de la santé, et de fait, proposait notamment aux conseillers de Blois de “ satisfaire de la tenue de ces engagements de l’État.” Forcément, ainsi ciblé… Mis au rebut. Le dépité, mais expressif, Panchout aura ajouté. “Vous êtes tous très surprenants ! Quand il fallait voter contre la vénerie sous terre du blaireau, j’ai voté pour. Peut-être, considérez-vous les blaireaux supérieurs à tous les animaux?” Un conseil municipal, un exercice qui peut paraître fastidieux à écouter et relater, au final, offre des perles et tranches de sourires quand l’opposition fait tanguer la majorité, et inversement ! Sinon, au fait, justement, en riant, de quels “blaireaux” s’agit-il exactement … ?
Émilie Rencien