Primaire citoyenne : Victoire de Benoît Hamon


L’ancien Premier ministre Manuel Valls a été balayé d’un revers de bulletin de vote par l’ancien ministre du gouvernement Ayrault lors des primaires socialistes de janvier. Réactions en Loir-et-Cher.

Celui qui avait plutôt l’habitude d’être relégué aux seconds rôles a fini par décrocher la première place. Benoît est devenu dimanche 29 janvier la tête d’affiche du parti socialiste pour les élections présidentielles des 23 avril et 7 mai. Après l’annonce des scores, certains ont vécu un lendemain qui chante lundi 30 janvier. « C’est la preuve que rien n’est écrit d’avance ! C’est la preuve qu’il existe une vraie attente chez les Français, celle de faire de la politique autrement, » s’est réjoui Frédéric Orain, le premier secrétaire de la fédération socialiste loir-et-chérienne, en se montrant optimiste. « On parle de deux gauches mais elles ne sont pas irréconciliables, vous savez. Certes, si nous voulons gagner, il faut rassembler au-delà du PS, le PS seul ne suffira pas. Le rassemblement, c’est l’essentiel. » Même enthousiasmant son de cloche du côté du maire de Blois, Marc Gricourt, qui a vu émerger son candidat favori: « Oui, je suis heureux, j’ai échangé avec lui par sms dimanche soir. La donne est nouvelle ; aujourd’hui, mon attente est le rassemblement du PS derrière Benoît Hamon et son programme ambitieux. Utopique ? Et le programme de François Mitterrand l’était-il moins ? C’est ma question… »  Les propos sont néanmoins teintés d’une ombre d’inquiétude. « Pour celles et ceux qui ne se rassembleraient pas derrière le candidat choisi, à savoir Benoît Hamon, ce serait un aveu de rupture. »

Pile ou face

En attendant, il y a des gagnants donc, et évidemment des mines tristes. Le sénateur maire de Romorantin, Jeanny Lorgeoux, qui soutenait Manuel Valls, s’avoue déçu. « Mais à Romorantin, on a voté Valls ! » remarque l’élu qui s’exprime succinctement quand on l’interroge sur le succès de Benoît Hamon. « Un besoin de rêve…  Pour le moment, les grandes lignes du candidat sont générales et pas faciles à réaliser. » Un programme co-construit pourrait peut-être séduire les actuels réfractaires. Et la tentation Emmanuel Macron alors ? « Nous verrons dans les semaines qui vont venir, » sourit Jeanny Lorgeoux. « Macron, un feu de paille ? Pas du tout ! » Le sens du vent rosé pourrait tourner dans une zone de turbulences en perte de couleurs…

É.Rencien