Propriété privée rurale : un syndicat existe


Certains l’ignorent sans doute et pourtant, en Loir-et-Cher, se niche un syndicat de la propriété privée rurale. Son intitulé donne déjà une direction, mais exactement, qu’est-ce donc ? Réponse avec son président, Gilles de Bodard.
Son assemblée générale se tiendra le 2 juin, dans les murs de la Chambre d’agriculture à Blois, rue Louis-Joseph Philippe (zone de l’Érigny), à 14h30. Celle du syndicat de la propriété privée rurale qui regroupe 70 adhérents (*) dans le seul département du Loir-et-Cher. Cette entité, qui réunit des propriétaires et des preneurs (fermiers, exploitants), sort du bois ce printemps pour, selon ses membres, se faire connaître davantage. Et aussi, attirer de nouvelles têtes, puisque ce système fonctionne sur des adhésions. C’est ce que confirme son président depuis trois ans, Gilles de Bodard, lors d’un point face à la presse le 22 mai, accompagné des vice-présidents, anciens agriculteurs, Robert Avrain et Alain Darnault (Cf. notre photo). “Notre syndicat est animé principalement par des bénévoles et notre syndicat ne vit que de cotisations ! Nous disposons d’une revue, sur abonnement payant, qui paraît tous les deux mois, contenant des articles rédigés par des avocats. Le prix de notre adhésion débute à partir de 30 euros par an, il dépend de la surface de terres possédée.” Oui, car ce syndicat défend donc la propriété privée rurale et est spécialiste des affaires de fermage, soit un type de bail rural dans lequel un propriétaire, le bailleur, confie à un preneur, le fermier, le soin de cultiver une terre sous contrat. Pour mieux comprendre, si nous reprenons dans le bon ordre les présentations, M. Bodard détaille encore. “Nous sommes le seul syndicat indépendant de propriétaires privés ruraux, la création de notre fédération nationale date de 1945,” continue-t-il d’expliquer. “Notre raison d’être est de préserver le patrimoine rural et naturel pour les générations futures, tout en portant une dynamique écologique, sociale, culturelle, environnementale et collective.” Le trio résume cela en “une aventure humaine passionnante au service de la ruralité.”

Rôle d’accompagnement et de conseils experts
Derrière cette vitrine d’experts, le président de Bodard, sans trop entrer dans les sujets en profondeur, évoque pêle-mêle leur position contre les éoliennes notamment. Également, contre l’engrillagement excessif de la Sologne et de la France en général, et il félicite “le premier pas” avec la loi Cardoux qui limite celui-ci (bien qu’il déplore les incivilités et autres cueilleurs de champignons…). Tout en citant le réseau “Natura 2000” (ensemble de sites naturels ou semi-naturels de l’Union européenne ayant une grande valeur patrimoniale, par leur faune et flore exceptionnelles, ndrl), qui présente pour le syndicat certaines lacunes de bon sens. “Nous sommes déjà montés à la tribune à l’Assemblée nationale, mais nous sommes petits. C’est pourquoi nous souhaitons communiquer,” concluent les trois hommes. “Nous disposons toutefois d’un réseau puissant; notre rôle est bien d’accompagner, de conseiller à la fois les propriétaires et les preneurs. Nous savons orienter les gens qui héritent par exemple de terres vers les bons avocats et notaires, nous pouvons les représenter dans des instances locales et nationales, nous pouvons réaliser les démarches et partager nos expériences. Nous sommes, comme qui dirait, du métier !” Parmi leurs autres convictions, ils prônent le recours aux baux de 25 ans, lesquels, toujours selon eux, sont “pour les jeunes agriculteurs et les propriétaires, une sécurité, contrairement au bail rural classique d’une durée de 9 ans, sans fin.” L’un des combats actuels de ce syndicat, à savoir la loi Sempastous qui induit un contrôle administratif des cessions de sociétés pour réguler le foncier agricole, n’est sûrement pas étranger à ce dernier argumentaire.
É.R.
(*) Sur ces 70 membres, 18 adhérents possèdent moins de 20 ha, 25 détiennent une surface comprise entre 50 et 100 ha.
Contact du syndicat : 02 54 55 20 32 et sdppr41@loir-et-cher.chamagri.fr