Quels besoins locaux dans les métiers du numérique ?


SOCIÉTÉ Une enquête sur les enjeux des ressources humaines et de la formation a été menée auprès des entreprises concernées par l’industrie numérique sur le bassin blaisois par l’Observatoire de l’Economie des territoires. Une vingtaine d’entreprises a témoigné, sur 171 interrogées.
Chloé Cartier-Santino


L’évolution des outils et des applications numériques est la source d’une révolution qui touche ou touchera à terme tous les secteurs d’activité. Les experts s’accordent à dire que la digitalisation va constituer un levier important de croissance pour les entreprises. A Blois, un travail local est mené par Agglopolys et les services de l’Etat en trois axes : la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences dans l’industrie numérique (GPEC), l’attractivité des métiers et des formations du numérique et plus généralement l’attractivité du territoire. La Maison de l’emploi du blaisois a été mandatée pour piloter la GPEC et co-organiser un programme avec le Service public régional de l’orientation (SPRO) dans le cadre de l’attractivité des métiers et des formations du numérique. Elle a travaillé avec la délégation régionale Centre du Syntec numérique et l’Observatoire de l’économie et des territoires pour comprendre plus précisément les besoins locaux en matière de ressources humaines dans les métiers du numérique, mais aussi mieux cerner l’adéquation entre les besoins des entreprises et l’offre de formation, identifier les points de blocage et les métiers en tension dans le numérique. C’est dans ce cadre qu’une enquête a été menée auprès des entreprises du blaisois de mi-novembre 2017 à fin février 2018. Il y a eu 170 établissements sollicités et une vingtaine de témoignages a pu être exploitée. « Il faut poursuivre ce travail plus précisément pour objectiver les retours des entreprises et les transformer en besoins précis », souligne Julien Le Goff, secrétaire général de la préfecture de Loir-et-Cher.

Le numérique créateur d’emplois
Parmi les témoignages recueillis, 6 dirigeants sur 10 estiment que l’évolution du numérique aura un impact important sur leur entreprise dans les deux prochaines années. Cela pourrait notamment entraîner la création et la transformation de certains postes. Les entreprises envisagent donc de se doter de compétences ou savoir-faire nouveaux (4 sur 10) mais aussi d’adapter les méthodes de travail et/ou leur offre à la clientèle. Les besoins des entreprises ayant répondu à l’enquête concernent principalement des niveaux Bac+5. Les métiers du Big Data sont en tension sur le territoire blaisois et plus largement au niveau national, et le métier d’ingénieur de la donnée est très recherché. Les entreprises peinent aussi à recruter des analystes fonctionnels formés aux nouvelles méthodes, des développeurs Java, des chefs de projet, ainsi que des experts de l’infrastructure cloud et réseaux (ingénieurs réseaux, architectes réseaux, ingénieurs système).