Régionales 2015 : Bruits de campagne


J’irais bien mais y veulent point …
C’est sensiblement ce qu’a du penser Aymar de Gamay (président de l’UDI du Cher) après la décision de ne pas le faire figurer en 4e position de la liste départementale de l’union de la droite et du centre au profit du Vierzonnais Modem, Franck Piffault. C’est aussi ce qu’a fait savoir le maire de Saint-Amand Thierry Vinçon (Les républicains). Il est lui aussi très déçu de ne pas avoir été contacté par son collègue du Parti Républicain, deuxième au niveau régional, et organisateur de la fête de la violette en Sologne, Guillaume Peltier. Si l’un et l’autre ont promis, juré, craché, de voter tout de même pour leur famille politique, le premier a d’ores et déjà annoncé qu’il n’irait pas au charbon pendant la campagne tandis que le second a fait passer le message qu’un oubli ça va mais deux bonjour les dégâts …
Du rural, encore du rural …
Quand on parle de ruralité on joint le geste à la parole. Du côté du parti socialiste on s’y colle, on s’y colle. Quand ils ne sont pas en réunion publique avec François Bonneau, le président sortant du conseil régional, les colistiers du Cher vont au devant de leurs électeurs potentiels.  Tractage sur les marchés tel pourrait être le nom de code de l’opération menée depuis plusieurs semaines par les candidats de la liste dans le département. Philippe Fournié, le premier de cordée devait, par exemple, être présent sur  le marché de Mehun-sur-yèvre, un mercredi matin, lui qui est plutôt habitué du marché du samedi à Vierzon. Quant à Agnès Sinsoulier, c’est sur celui des Marronniers, à Bourges, qu’elle devait aller faire ses emplettes maraîchères.
Un bout du bout de la Gauche ne participera pas aux Régionales
Si Lutte Ouvrière, que l’on peut tout de même situer à gauche de la gauche, sera présente pour le premier tour des élections régionales avec, pour tête de liste dans le Cher, Eric Bellet, le prolétaire syndicaliste de chez Michelin, d’autres factions du bout du bout de la gauche ne partent pas en campagne. Citons ces quelques partis qui, en Berry, ont annoncé leur intention de ne pas être candidat aux Régionales : le Parti de Gauche, Ensemble et la Nouvelle Gauche Socialiste. Deux raisons essentielles à ces absences : pas de possibilité d’accord avec le PCF, non-cumul des mandats oblige, et surtout la volonté de ne pas s’associer à une liste socialiste au second tour. Si encore ils étaient restés à Gauche, on aurait pu en discuter …
Renouvellement à droite
La liste d’union de la droite : UDI, Les Républicains (LR), Modem a présenté le 29 octobre ses neuf candidats pour l’Indre. On retrouve sans surprise Nicolas Forissier (LR, La Châtre) en première position, derrière lui, Dominique Cotillon (LR) occupe la deuxième place (éligible dans tous les cas de figure) puis Pascal Pauvrehomme (UDI Ste.Lizaigne); Paulette Picard (LR Châteauroux) conseillère sortante est en quatrième position et ne retrouvera son poste que si la liste régionale menée par Philippe Vigier l’emporte; Vanik Berberian (Modem, Gargilesse) ne sera conseiller régional que si la liste de droite l’emporte très largement. Caroline Fried (LR Levroux), Brice Tayon (LR), Stéphanie Galoppin (UDI) et François Jolivet (LR) complètent la liste. Conseiller sortant François Jolivet a annoncé qu’il laissait sa place, préférant se réserver pour la conquête de la première circonscription aux prochaines législatives. L’aéroport toujours et encore.
L’aéroport toujours et encore
La liste de droite avait choisi les locaux de l’ADEI (Agence de développement économique de l’Indre) installée dans la zone d’activité de l’aéroport Marcel Dassault. Pas un hasard évidemment, Philippe Vigier a d’ailleurs rappelé que toutes les présentations de listes se feraient dans des lieux emblématiques des enjeux de la campagne. Dominique Roullet (PS) s’est immédiatement fendu d’un communiqué dans lequel il précise que l’ADEI n’est pas l’aéroport de Châteauroux et que la droite fait une fixation sur l’aéroport. Si Nicolas Forissier et ses amis voulaient mettre le doigt là où ça fait mal, ils ont gagné. Dominique Roullet a également égratigné Vanik Berberian au passage. Le maire de Gargilesse reprochait, voici pas si longtemps, à Guillaume Peltier sa proximité avec le FN et avait tenté un rapprochement avec le PS pour battre Jean Mayet (LR) au deuxième tour des dernières sénatoriales.
Le Front de Gauche c’est différent  
Le Petit Berrichon s’était interrogé sur la pertinence d’une candidature du Front de Gauche face à la liste de François Bonneau. Tête de liste Michel Fradet a répondu à cette interrogation en présentant la liste départementale du Front de Gauche associant des militants du PCF et des syndicalistes. «C’est une élection à deux tours. Au premier tour on marque notre différence avec le PS. Nous ne sommes pas d’accord sur tous les sujets, nous prônons en particulier la création d’un organisme qui puisse attirer l’épargne pour financer de grands projets, rôle que ne remplissent plus les banques. Mais au second tour évidemment nos listes fusionneront pour faire gagner la gauche.» Logique en effet. Mais lorsque les militants nous reprochent de ne pas poser ce type de question aux partis de droite par rapport au FN, c’est qu’entre eux il n’y a pas d’alliance au deuxième tour non plus.
Des inconnus qui le sont moins   
Le Front National avait obtenu des résultats spectaculaires en présentant des candidats inconnus lors des élections départementales. On retrouve sans surprise ces candidats sur la liste qui permettra à Matthieu Colombier de siéger dans le prochain de conseiller régional … avec une coéquipière de l’Indre vraisemblablement. Le leader frontiste fonde son programme sur la défense de la ruralité. Il s’agit de conforter les électeurs dans l’idée que le FN est devenu un parti comme les autres, avec des ambitions sans risque : maintenir les services publics et développer les transports. Pour le comment, on verra ça après les élections.
Fabrice Simoes – Pierre Belsoeur