Retour sur le Printemps de Bourges


Carton plein pour le Printemps 2018


La 42e édition du Printemps de Bourges aura été à la hauteur des espérances de l’organisation de Boris Vedel. Une parité assumée et assurée. Des salles copieusement garnies, un public inter-générationnel qui s’est sensiblement renouvelé. Une cote à 80 000 spectateurs qui devrait être peu ou prou à son niveau max. De la qualité et une grande multiplicité sur les scènes gratuites, et un public qui a répondu présent. De la qualité et de la diversité au W, au palais d’Auron et avec des Inouïs de plus en professionnels. Des petits jeunes qui montent, Juliette Armanet entre autres. D’autres un peu plus ancien(ne)s qui tiennent toujours sacrément la route. Une visite de ministre aussi, et ce n’est pas tout les ans. Quelques couacs aussi avec des incompréhensions dans la configuration de la salle lors du concert d’ouverture avec Catherine Ringer et Véronique Sanson. Une première soirée sans frites et sans chalands dans les allées. Et puis la pluie du dimanche pour finir. Des arnapées par moment, des agats d’iau aussi. Un vrai Printemps berrichon en quelque sorte.
F. Simoes


Nos coups de coeur du Printemps de Bourges

Voir et entendre les vedettes certes mais surtout, les artistes moins connus, anonymes, qui souvent, ont un grand talent et rechercher nos coups de cœur.
Bien évidemment, le concert de début avec Véronique Sanson, Catherine Ringer, Juliette Armanet, Naya était au top avec cette année, la mise à l’honneur des femmes, volonté pertinente et bienvenue de la direction du Printemps. C’était le grand départ et tout fut à l’image de ce que souhaitait Boris Vedel, patron du Printemps : « que ce festival ait du sens… pour cela, il faut qu’il soit un moment de culture partagée… » et il le fut.

Place Séraucourt


Sous un magnifique poster de Jacques Higelin décédé le 9 avril, la place ne désemplissait pas. Remarqué ; l’autobus de la Fondation Abbé Pierre : « l’abbé Road » dans lequel était reconstitué un appartement insalubre : « nous faisons une tournée d’été des festivals notamment, pour toucher en particulier les jeunes qui souvent, en sortant du bus, sont choqués de voir et de se rendre compte combien la situation du mal logement est un péril pour la société » nous disait Candice, étudiante et bénévole à la fondation Abbé Pierre.

Hommage Jacques Higelin.

Les bars et restaurants
Nous avons aimé ces trois jeunes femmes Grace, Carole et Lauriane du groupe Fried Squid ; du pop-folk-country avec de l’humour, des voix, et une excellente musique : « elles sont drôlement super ces filles… » lançait ce père de famille qui battait des mains avec ses enfants, heureux de voir et d’entendre de la belle chanson.

Concerts
Dom la Nena : Elle nous a enthousiasmé avec sa voix d’ange et chaude et ses doigts de fée sur les cordes de son violoncelle. Beau et bon moment de sensations avec cette « petite brésilienne » vraiment étonnante.
Claire Diterzi Bizarre au départ en opéra baroque, musique contemporaine et électro. ça surprend, ça secoue mais on est vite hors de toutes habitudes, c’est frais et ça sent le bon rock.
Aloïse Sauvage Nature, beaux textes, hip hop, électro, chanson française. Un beau genre et une fort belle chanteuse plurielle. Du gros talent.

Foule immense pour le concert en hommage a Léonard Cohen.

Le gros coup de cœur « Hallelujah »
L’hommage à Léonard Cohen en la Cathédrale Saint-Etienne par le quartet Avalanche que dirige Henk Hofstede néerlandais, leader du réputé groupe The Nits (in the dutch mountains. Sa rencontre avec Léonard Cohen en 1988 en a fait un fan et Avalanche Quartet joue désormais à travers l’Europe en revisitant le répertoire de Léonard Cohen. Dans un français approximatif mais qu’importe, Henk Hofstede faisait comprendre au nombreux public, combien cette cathédrale convenait parfaitement à l’œuvre de Léonard Cohen. C’était parfait, peut être « un peu lisse « pour les puristes mais qu’importe, le spectacle était là et emportait l’unanimité du public. En plus, les invités étaient au top : Raphael avec sa voix sensible, Yan Wagner, une voix grave et captivante, un peu de soul avec Rover et surprenante dans cet univers, Jeanne Added, tête blonde et allure frêle mais une voix splendide. Que dire de Rosemary Standley et Dom la Nena la chanteuse et la violoncelliste chanteuse offraient aux voutes de la cathédrale une sorte de jazz qui bouleversait « ne m’en veuillez pas, c’est l’émotion… » sussurait ma voisine les larmes aux yeux. Après Patti Smith, Tindersticks, Julie et Camille Berthollet, la cathédrale a encore « fait le plein » et démontré que le profane pouvait trouver sa place, au moins une fois dans l’année, pour le bien commun culturel et émotionnel. En cela, le printemps a réussi son pari : « donner du sens et produire une culture partagée ». Vivement l’an prochain pour un Printemps européen.
Jacques Feuillet