Romorantin : L’extension E. Leclerc agace et divise


Le dernier conseil municipal de l’année 2019 fut à la fois calme et animé sur fond de divergences politico-commerciales. Campagne électorale oblige avant le scrutin de mars 2020.
Le maire sortant Jeanny Lorgeoux était détendu jeudi 12 décembre dans la salle du conseil municipal. De l’humour apaisé et même des feuilles de délibérations pour une fois non lues exhaustivement pour ne pas trop endormir l’assemblée. Aussi, des chaises vides car Didier Guénin (PS) et Louis de Redon (Modem, Ensemble Pour Romo) non présents. Les deux candidats n’auront d’ailleurs pas apprécié la date choisie. «Ce maire cherche à museler ses oppositions en convoquant un conseil municipal le jour même et à l’heure même où deux de ses concurrents organisent des réunions publiques, en parfaite connaissance de ces dates. Ce qui revient à fermer les possibilités d’expression, » aura fustigé via un post Facebook Didier Guénin. Louis de Redon aura confirmé à son tour par voie de communiqué. « Il est tout à fait surprenant en démocratie de voir le maire organiser l’unique conseil municipal du trimestre le même jour et à la même heure que notre réunion publique. (…) Nous regrettons cette manœuvre car il s’agit bien d’une manoeuvre qui vise à mettre en difficulté le débat démocratique dans notre ville et au sein de ses quartiers. » Jeudi 12 décembre, Jeanny Lorgeoux n’aura pas remis le sujet sur la table mais face aux absentions sur chaque délibération du groupe «Ensemble Pour Romo », il aura subtilement asséné.« Il ne faut pas avoir peur de s’abstenir, c’est démocratique.» Hormis ces règlements de comptes entre amis d’hier devenus ennemis d’aujourd’hui, LA question aura bien été posée, concernant le projet d’extension dans les cartons du centre commercial E. Leclerc sur la route de Blois, avec près de 3 300 m2 de surface de vente supplémentaires (avec entre autres, des enseignes comme « Ambiance et styles » etc »Bureau vallée ») selon nos confrères de la Nouvelle République qui ont mis la main sur ledit dossier confidentiel. Yvon Chéry (liste Romo citoyenne) nous aura fait part de son indignation sur ce dossier, avant une publication sur les réseaux sociaux qui s’indigne aussi : «le maire a tout justifié du projet d’extension du Leclerc, et se prépare à l’approuver en commission départementale, le 19 décembre au mépris de l’intérêt général. Vouloir redynamiser le centre-ville et y injecter des millions, tout en cautionnant ce projet, serait pure incohérence et gâchis d’argent public.» Jeanny Lorgeoux a en effet sereinement déclaré en séance de conseil municipal. « J’ai a priori un avis favorable et de toute façon, c’est le projet de Francis Maillet, pas le mien, je suis le maire ! Et oui, j’ai des liens d’amitié avec ce dernier mais je lui ai déjà refusé des projets. Et puis, en oubliant les présupposés politiques de mes opposants qui caricaturent mes propos, qui serai-je pour empêcher de manière impérieuse un entrepreneur d’entreprendre ? » Les amitiés parfois, en politique, également, ça va ça vient, à suivre…

É. Rencien

Tout en poésie
Il n’y a pas qu’à Blois que les candidats s’écharpent, et finalement, sur les bords de Loire, c’est sans doute plus mesquin mais plus courtois (de façade du moins) qu’en Sologne ! A Romorantin, les coups de sang se multiplient et le langage est disons fleuri… lorsqu’à une inauguration de skate park à Romorantin (pour laquelle au Petit Solognot, nous n’avons pas reçu d’invitation de la mairie), le conseiller municipal d’opposition Louis de Redon aurait été, gentiment, intimé par le maire sortant Jeanny Lorgeoux de “la fermer”. Ouch ! Jeanny Lorgeoux aura justifié sa formule a posteriori sur les réseaux sociaux en écrivant : ’”être ferme, ce n’est pas être insultant”. Pas d’impacts de balle ici visant des permanences, mais bien des décharges de bulldozer verbal.
É.R.