Romorantin : Projet Catella : l’enquête publique enfin ouverte et ce, jusqu’en avril

Depuis le 7 mars et jusqu’au 6 avril inclus à midi, les avis, pour et contre, peuvent se manifester concernant le dossier de création d’une plateforme logistique sur les communes de Romorantin et de Villefranche-sur-Cher.

Pour rappel, depuis trois ans et après un compromis de vente signé en juillet 2019, le dossier SoLog, porté par l’investisseur Catella Logistic Europe (filiale de l’aménageur suédois du même nom), nourrit les ambitions d’avenir de la Communauté de communes du Romorantinais et du Monestois, en termes d’emploi et d’attractivité notamment. « Un projet logistique innovant et durable, à rayonnement régional et national”, d’après le dossier communiqué en novembre 2022. Sur une parcelle de 18 ha sur la zone d’activités des Grandes Bruyères, à la sortie autoroutière A85, sur les communes de Romorantin et de Villefranche-sur-Cher, la société Catella, qui veut y investir environ 50 millions d’euros, prévoit toujours l’installation de deux plateformes, A et B (l’une de 44 265 m2 et l’autre de 27 915 m2). Qui les occupera ? Pas de noms communiqués, ni davantage de précisions d’activités. Afin de permettre au projet de devenir réalité, une enquête publique est donc lancée. Elle permettra de recueillir jusqu’au 6 avril les avis des citoyens et habitants. Si l’avis de celle-ci est défavorable, le dossier sera entravé et stoppé dans son élan. S’il est par contre, favorable, le déroulé de la procédure se poursuivra et in fine, c’est le préfet de Loir-et-Cher qui décidera, vers juillet sans doute. En attendant le ou les verdicts, parmi les documents et mémoires postés sur www.loir-et-cher.gouv.fr, rubrique donc enquêtes publiques, le Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) 41, précise une information et “le souhait de Catella Logistic Europe de construire deux entrepôts de stockage de matières combustibles diverses (absence de matières dangereuses).” Il peut s’agir de pneus par exemple, entre autres. En novembre 2022 encore, le maire de Romorantin et président de l’intercommunalité, Jeanny Lorgeoux, avait exprimé publiquement sa velléité de “gagner cette bataille-là,” insistant sur l’intérêt selon lui d’un «projet qui concilie l’activité humaine et l’exigence environnementale. »

Deux rendez-vous prévus pour le public avec le commissaire enquêteur
Dans plusieurs autres documents également consultables en ligne sur le site précité, le conseil scientifique régional du patrimoine naturel de la région Centre-Val de Loire, qui donne un avis favorable, toutefois “s’étonne de l’absence ou de la faible représentation de certains groupes d’espèces dans l’expertise écologique du site, et déplore la présence de nombreuses erreurs dans l’étude, créant ainsi un doute raisonnable sur la qualité globale de celle-ci.” L’avis de la Mission régionale d’autorité environnementale (Mrae) du Centre-Val de Loire interroge sur “le contenu des études d’impact du projet de construction, qui fait apparaître plusieurs lacunes ne permettant pas de s’assurer de la bonne prise en compte de l’ensemble des enjeux relatifs à l’environnement et à la santé humaine.” L’agence régionale de santé (ARS) indique quant à elle que “l’analyse des impacts sur la santé est cohérente avec les aménagements prévus et l’état initial de l’environnement.” Etc. L’enquête publique, en cours, encore une fois, confirmera ou infirmera tout cela … Cette dernière, relative donc aux demandes d’autorisations environnementales et aussi de permis de construire associées, est accessible en ligne sur https://www.loir-et-cher.gouv.fr/. Martin Leddet, conseil environnement, santé, sécurité, formateur agréé région Centre-Val de Loire en retraite, désigné en qualité de commissaire-enquêteur, se tiendra à la disposition du public le mercredi 29 mars 2023 de 9h à 12h en mairie de Villefranche-sur-Cher ainsi que le jeudi 6 avril 2023 de 9h à 12h en mairie de Romorantin-Lanthenay. Des observations pourront en outre lui être adressées pendant la durée de l’enquête par voie postale en mairies de Romorantin et Villefranche, et par voie électronique à la préfecture de Loir-et-Cher (pref-icpe@loir-et-cher.gouv.fr). Ces autorités les communiqueront, sans délai, au commissaire enquêteur et les observations seront mises en ligne sur le site internet de la préfecture de Loir-et-Cher. Le public pourra également obtenir des informations sur le projet auprès de Christophe Ramos, directeur des opérations chez Catella Logistic Europe (tél : 01 56 79 79 79). À suivre.

É.R.

******** ENCADRÉ *************

Romo Citoyenne réitère sa demande de débat public

L’association avait déjà organisé une réunion à Romorantin sur le sujet le 21 octobre 2022 attirant 60 personnes à Romorantin. Le groupe, qui compte demander un moratoire avec le collectif Luttes Locales Centre au Conseil régional et son président Fran- çois Bonneau concernant les plateformes logistiques en région Centre-Val de Loire, maintient ses requêtes à l’attention de la mairie de Romorantin. «L’enquête publique doit apparaître sur le site internet de la mairie, ce qui n’est pas le cas; il faut en faire davantage la publicité. Les citoyens doivent mettre leur nez dans ce dossier et donner leurs avis. Nous demandons à nouveau, dans un souci démocratique, d’une meilleure information et par nécessité d’un échange contradictoire, la tenue d’un débat public avec le maire, Catella, le commissaire enquêteur, notamment,», insistent Yvon Chéry (ancien professeur de philosophie au lycée et Alain Bernard, chef d’entreprise retraité. « Ce projet est pré- senté comme de nouvelle génération et d’une haute exigence environnementale mais les avis adjoints à l’enquête publique disent souvent le contraire, alors qui dit vraiment la vérité, qui fait de la com’ ? Quels emplois ? Quid de la robotisation et des émissions de CO2 avec les 196 camions par jour, 6 jours par se- maine, plus 600 véhicules légers, annoncés ? Le Covid a montré l’intérêt de relocaliser notre économie, cette plateforme corres- pond-t-elle aux besoins de notre bassin de vie ? Pas ou peu de voisins à l’adresse d’implantation choisie mais quel impact sur les communes alentour desservies par la D922 qui sont bien voisines et seront concernées par une augmentation de trafic routier ? Profitons du bon air de Sologne et de la campagne plu- tôt. Ils martèlent encore :  » Nous ne sommes pas contre toutes les plateformes logistiques mais avant d’artificialiser les sols, il y a peut-être d’autres locaux disponibles à Romorantin ? Autant de points notamment pointés par l’avis de la Mission régionale d’autorité environnementale (Mrae) du Centre-Val de Loire… Un débat public , M. le maire, doit avoir lieu ! »

É.R. 

Contact : 06 13 63 26 19 et romocitoyenne@gmail.com