Saint-Aignan-sur-Cher : Zoo de Beauval et rue Simone-Veil : pas de polémique…


Le 28 avril 2023 était inauguré le centre de soins “Beauval Nature / Françoise Delord”, dédié à la faune sauvage. Une manifestation anodine en apparence. Une proposition du vétérinaire Baptiste Mulot, ce vendredi-là, semble, depuis, agiter une frange de la sphère politique locale. À tort ou à raison ?
Nous sommes fin avril. Il fait beau, un ruban tricolore est coupé en présence d’une secrétaire d’État, en charge de l’écologie, Bérangère Couillard, et du président national de la Ligue de protection des oiseaux, Allain Bougrain-Dubourg, entouré de la famille Delord (Rodolphe, le fils de Françoise Delord et directeur du zoo fondé par sa mère en 1980 à Saint-Aignan-sur-Cher; Delphine, sa soeur, à la direction de la communication, et Sophie, son épouse, directrice des ressources humaines). Les discours s’enchaînent et c’est au tour du vétérinaire en chef, Baptiste Mulot, de s’exprimer publiquement sur l’estrade. En conclusion, il ajoute un “peut-être bientôt, donner le nom de Françoise Delord à la rue” attenante au centre de soins inauguré. Or, cette voie s’appelle déjà Simone-Veil, femme d’État française, résistante, qui a notamment permis le droit à l’avortement. Une remarque maladroite peut-être, mais visiblement prise au sérieux ce fameux 28 avril 2023. Pas de réactions de façade pourtant, hormis quelques visages surpris, parmi le wagon d’élus venus de toute la région Centre-Val de Loire (président d’agglomération, maires, préfet, etc.). La presse a entendu, noté aussi, et a rapporté ce détail de cérémonie inaugurale, qui témoignait reconnaissance à l’entreprise de Mme Delord (disparue fin 2021), parmi d’autres. L’histoire aurait dû en rester là. Toutefois, sur Twitter, le 20 mai, la socialiste et adjointe au maire de Blois, chargée des maisons de quartier et centres sociaux, Christelle Bérenger, re-gazouille : “On me dit dans l’oreillette que les propriétaires du @zoobeauval souhaiteraient faire débaptiser la rue Simone-Veil à Saint-Aignan, dans le Loir-et-Cher, au profit du nom de la fondatrice. Alors, on va rappeler une ou deux choses (…). Seul le maire et le conseil municipal d’une commune sont compétents pour donner des noms aux rues. L’État et les entreprises privées n’ont aucune compétence ni pouvoir là-dedans.” Puisque les réseaux sociaux s’empourprent, cela méritait de demander directement, au lieu de murmures en coulisses. Joint par téléphone, le maire de Saint-Aignan, Éric Carnat, affirme sans sourciller. “Oui, beaucoup d’élus m’ont confié avoir été effarés après les discours. C’est le maire qui en effet décide et, évidemment que de mon vivant, cela restera ainsi !” Il rappelle que cette décision de baptême pour cette rue Simone-Veil, à proximité de l’hôpital, a été votée en conseil municipal, avant d’être inaugurée en 2018. “C’était un choix municipal logique sur lequel je ne reviendrai pas. Cela ne m’a pas une seconde effleuré l’esprit de réaliser un changement !” a-t-il répété. Nous avons posé la même question au principal concerné, Rodolphe Delord, qui clarifie également. “C’est ridicule ! Ce n’est pas du tout une volonté de notre part, ni une demande. Je n’étais même pas au courant. C’est Baptiste Mulot qui a glissé ce clin d’œil dans son discours, car il aimait beaucoup ma mère passionnée d’animaux. Il voulait lui rendre hommage. En vrai, il n’y a pas de sujet !” Ce qui devrait clore ce débat ?
Émilie Rencien

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Engrillagement : Bérangère Couillard a tenu parole
Pendant ce temps…La secrétaire d’État, en charge de l’écologie, est venue à Saint-Aignan-sur-Cher le mois dernier pour visiter ce centre de soins du zoo de Beauval. L’occasion de l’interroger sur l’application de la loi Cardoux qui limite l’engrillagement des espaces naturels depuis février 2023. Pour rappel, ce texte n’interdit pas de clôturer son chez-soi mais intime de nouvelles règles : toute clôture de plus d’1,20 mètre est désormais interdite et doit être posée à 0,30 cm du niveau du sol. Tout propriétaire ayant installé une clôture après le 3 février 1993 devra procéder à la mise en conformité de celle-ci avant le 1er janvier 2027. Malgré tout, des associations vigilantes, comme les Amis des chemins de Sologne, ont constaté de nouvelles installations. Conformes ou non ? “C’est un retour que j’ai moi aussi du terrain,” a assuré Bérangère Couillard.”Je vais faire une note au préfet de Loir-et-Cher, car la loi s’applique déjà et tout nouvel engrillagement n’est plus possible. Je repasserai le message de contrôle aux agents de l’Office français de la biodiversité (OFB).» Et cette secrétaire d’État semble faire ce qu’elle dit, puisque le préfet François Pesneau a confirmé avoir reçu la circulaire. Plus de précisions dans notre prochaine édition, en juin.
É. Rencien