Salbris – Jean-François et Jean-Sébastien


Jean-François Zygel au piano à la Philharmonie Luxembourg.

Venu en juin à Chaon mettre en musique la Sologne lors des Rencontres musicales, Jean-François Zygel sera le 8 décembre à Salbris dans le cadre de la saison culturelle de la ville afin de « revisiter Bach ».
« Dans mon esprit, ce sera autant une soirée qu’un concert, reconnait celui qui a su démocratiser la musique classique dans la Boîte à Musique. Sur scène, j’ai le sentiment de recevoir les gens chez moi, dans mon salon. Je suis au piano, je laisse l’inspiration me traverser, et entre les morceaux je parle à mes invités, tout simplement, assis sur ma chaise, sans me mettre debout, sans aucune emphase. C’est ma musique qui sort du piano, mais inspirée par Bach. Comme si Jean-Sébastien était en quelque sorte notre invité d’honneur, comme si j’avais la possibilité à travers les siècles de le rencontrer, de discuter, de jouer en duo avec lui… »
Bach prend une place particulière dans le monde de la musique car « Il y a toujours un moment dans la vie d’un musicien où Bach lui tombe sur la tête… comme Mozart, Beethoven, Schumann (qui disait du Clavier bien tempéré qu’il était son « pain quotidien »), Chopin (qui commençait ses journées par l’exécution d’un Prélude et fugue), Brahms, Liszt, sans oublier, plus proches de nous, Chostakovitch et ses vingt-quatre Préludes et fugues, Hindemith et son Ludus Tonalis, exprime Jean-François Zygel. Plus récemment, Bach est devenu la nourriture préférée des improvisateurs, particulièrement des musiciens de jazz. D’ailleurs que ce soit côté classique ou côté jazz il ne se passe guère de mois sans qu’un nouvel album ne lui rende hommage ! Bref, je pense que Jean-Sébastien Bach est la source de toutes les musiques, même celles qui l’ont précédé ! Et je peux dire que Bach est un de mes plus vieux amis. Fidèle. Présent. Toujours là quand j’ai besoin de lui, quand ça ne va pas. Quand ça va aussi d’ailleurs. »

La surprise du moment
Jean François Zygel qui reconnaît que la musique du Cantor de Leipzig «  est un très bon support pour l’improvisation » revient sur ce qui l’a rendu célèbre, l’improvisation : « C’est quand même une drôle d’histoire, l’improvisation. Le public ne sait pas ce qu’il va entendre et l’improvisateur ne sait pas ce qu’il va jouer. Quand on improvise, il faut être à la fois à son affaire et ailleurs, comme dédoublé. Il faut guider, conduire, construire au moment même où l’on joue ; et en même temps lâcher prise, laisser quelque chose s’établir entre le soi de la surface et le soi des profondeurs. En ce qui me concerne, j’ai l’impression d’avoir toujours improvisé. Déjà quand j’avais huit ou neuf ans, lorsque mon père surveillait si je travaillais bien mon piano, en fait la plupart du temps j’improvisais. Mon père pensait que je travaillais mon piano. C’était plutôt mon imagination que je travaillais…Plus tard, j’ai fait de l’improvisation un métier, en allant de ville en ville, de salle en salle, de pays en pays, sans partitions, sans programmes, avec seulement mes sensations et mes sentiments du moment.
J’espère que Jean Sébastien Bach me pardonnera de lui avoir chipé un rythme, une mélodie, quelques accords. Le mieux serait qu’il n’en sache rien. Ça reste entre nous ? »
F.M.
Le 8 décembre, église Saint-Georges 20h30.
Tarif plein : 15 euros.
Tarif réduit : 7 euros (moins de dix-huit ans,
étudiants, handicapés, demandeurs d’emploi).