Selles-sur-Cher : Le futur hôpital devrait porter le patronyme du Dr François Brault


Le chantier, dans la zone industrielle, en face de l’entreprise ATCS, est lancé pour une durée de deux ans. Il avance, doucement mais sûrement, pierre par pierre. La première a d’ailleurs été posée jeudi 6 février, avec un hommage à un médecin sellois.

Scrutin municipal à venir oblige, l’inauguration du 6 février aura vu de nombreux élus de tous bords – maires sortants, député, sénateur et candidats – braver le froid. Francis Monchet, Jean-Luc Brault, Jeanny Lorgeoux, Marc Gricourt, Guillaume Peltier, Jean-Marie Janssens, Christina Brown, Stella Cocheton… Mais notre propos ne s’attardera pas sur ce point politisé. L’important se concentre sur le projet exposé ce jour-là, c’est-à-dire la sortie de terre d’un hôpital flambant neuf, signé par un architecte local, Mathieu Albertini (cabinet d’architecture et d’urbanisme, CAU 41), pour la somme de 14 M€ (abondée par diverses subventions publiques de collectivités), avec 130 lits programmés sur l’avenue Cher Sologne (90 en EHPAD et 40 de soins de longue durée) dans des chambres individuelles (à titre de comparaison, actuellement 95 places réparties rue du 8 Mai 1945 via des chambres doubles sises en centre-ville de Selles). Une affaire qui semble banale mais qui ne l’est aucunement lorsque l’on connaît les soucis d’accès aux soins et de désertification médicale du Centre-Val de Loire, et également quand on sait le parcours du combattant pour voir aboutir ce dossier de construction hospitalière. Le maire de Selles, Francis Monchet, aux côtés des nouveaux directeurs des sites de santé, Catherine Wespier (Selles) et Pierre-Henri Guillet (Romorantin), a résumé en une phrase ce périple de longue haleine : « l’hôpital est sauvé ! » En effet, premiers pourparlers en 2008 ; refus successifs de l’Agence régionale de santé (ARS) ; bâtiment de santé du centre-ville daté du XVIIe siècle à l’initiative de Philippe-de-Béthune, et donc devenant inadapté aux attentes modernes, projet remis d’actualité en 2010 puis à nouveau abandonné ; dossier retravaillé en 2013, ministres Jacqueline Gourault et Marisol Touraine interpellées… L’histoire est longue, nous passons les détails. Et, au final, en février 2020, enfin, une première pierre et le bout du tunnel !

La persévérance, c’est la santé

La persévérance paie, les bonnes volontés aussi. Parmi celles-ci, le docteur François Brault qui n’était pas présent à la pose de la première pierre, pour des raisons indépendantes de sa volonté, mais qui avait écrit une poignée de lignes résumant sa pensée à distance, lues par son cousin, Jean-Luc Brault, maire de Contres. « Comme vous le savez, je suis un enfant de cette ville et cet hôpital est à la base de ma vocation médicale (NDRL. Dans les années soixante, les parents de François Brault habitaient en face de l’hôpital et le jeune garçon qu’il était à l’époque venait donner des gâteaux qu’il volait à sa mère aux nécessiteux derrière les grilles ; ainsi est né son souhait d’embrasser une profession dans la médecine). Depuis près d’un demi-siècle, j’ai toujours œuvré au mieux pour cet hôpital qu’il s’agisse des structures, des services, des patients et des soignants que je salue et les assure de mon affectueuse sympathie. Je suis convaincu que nous avons eu raison de nous battre pour démontrer la nécessité de maintenir cette structure hospitalière vitale pour le maillage de l’offre de soin dans la vallée du Cher. L’avènement de ce nouveau centre est une chance pour chacune et chacun d’entre nous. Et nous pouvons avoir la satisfaction du travail accompli pour aujourd’hui et surtout pour demain. Certain que la construction se fera avec autant d’énergie et de vitalité que j’ai pu mettre pour défendre le maintien de cette structure. Je formule le souhait et l’espérance de participer à vos côtés à l’inauguration du futur site hospitalier de Selles-sur-Cher. Cet instant serait à titre personnel la consécration d’une promesse et d’un engagement de vie : servir celles et ceux qui souffrent. » Consécration suprême, le maire de Romorantin, Jeanny Lorgeoux, a proposé de donner le nom de François Brault à ce futur établissement de santé, exauçant au passage le vœu de notre ancien rédacteur en chef, Gérard Bardon, ami du médecin précité, ainsi adoubé. Les anciens directeurs d’hôpitaux, Marie-Dominique Perriot (Selles) et Pierre Best (Romorantin) n’ont pas été non plus oubliés, leur engagement ainsi que leur professionnalisme ont à leur tour été soulignés.

É.R.


Bonne santé ! Bonne lecture ?

Une inauguration joyeuse mais des candidats aux élections municipales qui jettent des ombres au tableau et questionnent. C’est le cas notamment de Didier Guénin (liste Un avenir pour Romo), à Romorantin, qui a adressé un courrier que nous publions : « Monsieur le Président du Conseil de Surveillance, je suis interpellé par des familles en désarroi suite à la décision de l’hôpital de transférer les 40 lits de son Unité de Soin de Longue Durée du site de Romorantin-Lanthenay à Selles-sur-Cher. Cela voudrait dire que les personnes originaires de Romo et de la Sologne auraient beaucoup plus de kilomètres à faire pour rendre visite à leurs parents ou amis ainsi hospitalisés désormais à Selles-sur-Cher. Cela voudrait dire sans doute pour les patients âgés moins de visites et donc un plus grand isolement ! Comment ce projet peut-il, pour des raisons comptables, provoquer ainsi le désarroi des familles et contribuer à déshumaniser notre territoire. Surtout que dans le même temps, il semble envisagé de transférer le Service de Soins et de Réadaptation de Selles-sur-Cher à Romorantin-Lanthenay pour occuper les lits laissés vacants. Alors que le centre hospitalier de Romorantin-Lanthenay compte déjà un tel service avec une offre de soins de qualité, sécurisée au bénéfice du grand âge. Cela conduirait également à compliquer la visite des familles quand on sait les besoins de proximité que requiert ces personnes fragilisées. Pourquoi n’est-il pas possible de privilégier le bon sens élémentaire et la prise en compte humaine de la détresse des familles ? Sans compter que cela augmenterait les déplacements routiers, donc le temps perdu et les émissions de CO2 de notre territoire (Transport ambulance, familles, entourage, services hospitaliers d’urgences…). Dans l’attente de votre réponse…» En patientant, le maire de Selles, jusqu’en mars, Francis Monchet, aura pour sa part manié la truelle pour la première pierre, et surtout planté des piques bien senties. “Les gens qui ont agi derrière mon dos pour le départ du centre de radiologie de Selles vers Noyers se reconnaîtront. Je n’ai été informé que par un message sur mon répondeur en octobre 2019. Je trouve ça scandaleux surtout quand il s’agit de santé.” Là aussi, bonne lecture…

É.R.