Souffrances animales : au revoir Micha


L’association One Voice avait dénoncé les conditions d’extrême misère dans lequel l’ours de cirque et ses compagnons d’infortune vivaient, dans les quartiers d’hiver des Poliakov, dans le Loir-et-Cher, début septembre. La fin du plantigrade fut malheureusement funeste, malgré les soins prodigués.

La ministre de l’Écologie, Élisabeth Borne, avait alors découvert comme l’ensemble du public, ses pattes infestées d’asticots, sa respiration difficile, et avait choisi d’intervenir pour lui. Après quelques jours d’interruption d’antibiotiques, pour voir s’il reprenait des forces par lui-même, la santé de Micha, déplacé en septembre au zoo refuge La Tanière, à Nogent-le-Phaye dans l’Eure-et-Loir, s’est brutalement dégradée. Il a dû être anesthésié pour subir une opération et des analyses. Plusieurs jours furent nécessaires pour que la Tanière obtienne l’autorisation… Micha ne s’est jamais réveillé. Il avait des tumeurs partout, jusque dans le cerveau. Micha laissa derrière lui Bony et Glasha, dont les souffrances sont bel et bien là, sans doute moins criantes mais tout aussi graves, et Mina la petite singe, et les perroquets, les chevaux, un dromadaire, le second venant de mourir… Plusieurs plaintes sont en cours, et notamment le 28 novembre prochain, un rendez-vous est prévu face au préfet de Loir-et-Cher au tribunal administratif d’Orléans. One Voice s’indigne : “depuis quinze ans, nous réclamons la libération des ours des Poliakov. Depuis près de deux mois, nous réclamons que Bony, Glasha et les autres animaux soient sortis de leurs geôles infâmes. Depuis vingt ans nous réclamons l’arrêt de l’exploitation des animaux dans les cirques. Combien de morts seront encore nécessaires avant la publication d’un arrêté ministériel interdisant cette pratique moyenâgeuse ?” En attendant, Yves Rousset, préfet de Loir-et-Cher, a réquisitionné 2 vétérinaires indépendants, experts en faune sauvage captive, afin de réaliser des bilans de santé complets des ours Glasha et Bony. Il précise. “Cette décision ne se substitue pas aux procédures en cours : elle vise à s’assurer de la capacité des propriétaires à détenir des animaux sauvages dans le respect des règles du bien-être animal.”